L’enfer du Gravelman Maroc de Christophe

Nous avons suivi la course GravelMan Maroc de Christophe il y a quelque temps. Au début nous étions très motivé pour que Christophe nous procure des émotions tout au long de son aventure puis assez rapidement après le départ nous sommes devenu plus qu’inquiet pour lui. 

Les conditions météo sont devenues tellement mauvaises qu’une partie des participants se sont retrouvés coincés dans les montagnes avec un mètre de neige… 

En ultra les participants s’engagent dans des courses de plus en plus dure, mais quelle est la limite ? L’avons nous touchés dans cette épreuve et comment tout s’est réellement passé. Voilà notre sujet avec Christophe aujourd’hui. 

Salut Christophe, comment vas tu ? Bien remis de cette aventure ??

Bonjour, tout va bien merci. Oui bien remis de cette aventure. Je n’ai pas connu de fatigue particulière ou problème physique.

Quelle est la prochaine au passage ? 

La prochaine course ultra est le Bikingman Corse prévu en duo.

Lorsque tu t’es inscrit pour le Gravelman Maroc quels sont les points qui te motivés ou que tu recherchés ? 

L’atlas est pour moi un lieu mythique qui me fait rêver depuis de nombreuses années. C’est également l’occasion de découvrir une région d’un pays d’où est originaire une partie de ma famille.

Le parcours était dans les 600 km avec pas mal de dénivelé, quelles étaient les infos que tu avais dessus ? 

Effectivement un parcours de 600km avec 12200 d+ sur parcours qui promet d’être gravel très engagé avec de nombreux passages aux alentours de 2500 m d’altitude avec en prime une situation météo qui se dégrade à l’ approche du jour du départ de l’épreuve.

Ca y est nous sommes la veille du départ, comment cela s’est passé ? (pour une fois on ne parle pas de la course mais plutôt des a coté) Ambiance Marocaine ? Couscous tous ensembles, vous aviez un logement commun ? 

Nous sommes  quasiment tous logés aux collines de l’Atlas à Ourika aux portes des montagnes de l’Atlas. Ce lieu fait office de camp de base pour dormir, manger, et prendre le départ de la course.

L’ambiance est conviviale autour de bons plats marocain.

J-1

La question de la météo se fait plus prégnante. Les prévisions se dégradent, vent, neige, sont annoncées. 

H-1

A 1 heure du matin le vent s’engouffre sous la porte de notre chambre. Mes deux copains de chambrée et moi même ne fermeront plus trop l’œil à la fois dérangé par le bruit et les interrogations quant aux conditions climatiques extérieures.

On sait que les conditions météo étaient désastreuses (plus grosse tempête depuis 7 ans) L’organisation vous a-t-elle mis en garde ? L’option de décalage de départ ou le changement du parcours ont elle était évoqué ? Je pose ces questions car en temps qu’optimiste je serais surement parti en slip pour rouler sous le soleil du Maroc ! Je me serai mis en danger, je le sais et je me pose la question pour savoir si d’autres personnes ont fait comme ça. 

Lors du briefing de course à 5h00 du matin, Steven Lehyaric nous indique qu’au vue des conditions météo une seule trace 600km est donnée et non plus deux , sur deux niveaux de difficulté comme prévue.

Je pense que le report ou changement de parcours était dans de nombreux esprits de participants mais aucune information ne sera donnée dans ce sens.

Balise en main nous prenons le départ de façon dispersée.

Maintenant place à la course ! Raconte nous :

Le départ est donné à 6 h du matin après un court briefing de Steven Le Hyaric.

Je pars avec 2 autres participants et abordons le début de la course en direction de la ville de Setti Fadma. Sur la route, le vent violent est toujours présent. Maintenant le vent lance de terribles rafales qui nous obligent à poser pieds à terre pour ne pas chuter dans les zones les plus exposées.

Nous observons des chutes de pierres et bientôt un véritable rocher venu terminer sa course sur le bitume. La vigilance est de mise. Nous nous éloignons de la paroi rocheuse qui borde la route.

La route est également jonchée de poteries cassées sur la route venant des étals situés sur le bord de la route. Les plaques métalliques ondulées faisant office de toiture n’ont de cesse de claquer au vent.

Je me demande alors si toutes résisteront aux assauts répétés du vent. Le risque que l’une d’entre elles se décroche et vienne nous percuter est omniprésent.

Tout cela donne un climat de tension assez particulier dès les premiers kilomètres de la course.

Nous arrivons à Setti-Fadma , la pluie s’intensifie et les phénomènes de crue aussi. La route est maintenant régulièrement ponctuée de ruissellement d’eau qui la traverse en drainant de la boue.

Nous suivons les conseils de Steven et faisons une pause pour nous réchauffer dans un petit restaurant n’ayant plus d’électricité mais dans lequel il est possible de prendre un thé et des sandwichs au fromage, avant d’entreprendre l’ascension de l’Oukaimeden.

A peine relancés, nous devons rapidement délaisser la route au profit d’un chemin escarpé, de l’ordre du chemin de mule, marquant le début de l’ascension du col qui se fera intégralement à pied, en poussant et portant le vélo. La progression est lente sur ce chemin étroit et tortueux.

Rapidement un message de l’organisation indique que les participants sur la trace route n’ont plus accès au col par les autorités et qu’ils sont déroutés.

Bientôt, la pluie se transforme en neige et nous apercevons le chemin blanchir. Plus l’ascension se poursuit, plus le niveau d’enneigement s’accentue et les chutes de neiges sont importantes accompagnées de vent.

La trace est maintenant imperceptible dans la montagne. Nous sommes dans la neige le visage fouetté par le vent et la neige, peinons à nous repérer. Nous en sommes à suivre l’indication de notre compteur GPS en luttant contre le blizzard dans un décor totalement monochrome ou ciel et terre se rejoignent sans distinction.

Les conditions nous obligent à arpenter la montagne de façon verticale, la neige à hauteur de genoux. Progresser dans ces conditions tout en portant les vélos demande un effort considérable. Enfin, nous atteignons 2.000 m d’altitude, la couche de neige mesure 1 mètre par endroit. Sans perspectives d’échappatoire.

Nous nous interrogeons sérieusement sur la pertinence de cette ascension et remettons en question le fait de continuer.

Tout à coup, nous apercevons un village et des personnes s’approchent de nous. Ce sont des berbères sortis de leur village situé en contrebas. Nous regardant incrédules face à cette situation tout à fait improbable. Ils sont venus au secours de 2 participants un peu plus bas à bout de force physique et mentale… en leur portant leur vélo.

Nous décidons de faire une pause au village pour établir un plan de repli. Le moment est incroyable !

Nous n’avons plus aucun moyen de communication, nos téléphones et balises GPS ne fonctionnent plus depuis plusieurs heures. Nous avons attaqué l’ascension à environ 9 h 30 du matin, il est maintenant 13 h. Les berbères nous indiquent un abri où stocker nos vélos et nous invitent à rentrer chez eux. Ils nous font plusieurs feux pour nous réchauffer et nous donnent de quoi nous asseoir. Les participants continuent d’affluer, nous sommes 15 maintenant.

Une deuxième pièce nous est offerte en délogeant des chèvres. Le feu dégage une fumée intense me piquant les yeux et m’asphyxiant. Les berbères créent des ouvertures en déposant quelques pierres des murs pour ventiler la pièce. Tout le monde est assis sur de petits tabourets ou accroupis pour ma part afin d’éviter d’inhaler trop de fumée. Nous nous réchauffons au pied du feu. La situation est dingue et l’image incroyable. Tout comme les feux qui nous sont offerts, nos corps et vêtements dégagent de la vapeur en se réchauffant. Pour finir par nous envelopper dans une ambiance vaporeuse.

Les berbères ne possédant rien, vivants dans des maisons de pierres, non isolées, avec de la terre battue au sol, nous donnent tout ce qu’ils possèdent spontanément ! Allant jusqu’à nous offrir du thé et des galettes.

De quoi sérieusement remettre en perspective sa propre condition et son niveau de préoccupation quotidien. Tout comme le rapport que nous avons aux autres.

2 heures sont passées lorsque nous décidons de repartir du village pour redescendre en prenant la route, enneigée elle aussi. Les berbères sont inquiets, ils nous accompagneront sur une partie de la descente.

Nous sommes donc 15 participants en procession les uns derrière les autres. L’avancement est mécanique et s’effectue sous forme de passage de relais afin de partager l’effort énorme qu’il faut entreprendre pour ouvrir la trace avec son vélo dans la poudreuse. Cela durera 14 km. Au bout de 7 heures environ, nous retrouvons du réseau et le contact avec l’organisation pour indiquer notre situation.

La trace 600 km gravel est annulée. Pour un report sur la trace 350 km qui ne passe pas dans les montagnes de l’Atlas.

Lorsqu’il est enfin possible de remonter sur le vélo pour pouvoir retrouver Setti Fadma situé à 3 km de là, à 18 h, au bout de 9 h de périple. Je monte sur mon vélo, ne fais que quelques mètres lorsqu’une pierre coupe mon pneu avant. Le liquide préventif sort de mon pneu mais ne parvient pas à reboucher. Me voilà donc en atelier réparation, à tenter de poser des mèches sans effet et donc dans l’obligation d’installer une chambre à air.

Le tout assisté par des locaux et 2 autres participants, au crépuscule, aidé par la lumière du téléphone portable, les mains nues exposées au froid et dans la neige… Un début de course épique !

Je relie Setti Fadma et rejoins les autres participants arrêtés, en train de se restaurer.

L’organisation nous indique que nous devons basculer sur la trace 300km gravel de part les conditions météo.

Les trois quarts des participants présents décident de ne pas poursuivre l’aventure et de rentrer au camp de base à Ourika.

Mes 2 compagnons de route et moi-même décidons de poursuivre ou plutôt de commencer l’aventure direction Ouirgane (check point 1) que nous relierons samedi à 4 h du matin .

Après cette folle épopée et une courte pause de sommeil dans l’Auberge du CP1. Nous remettons les compteurs à zéro et partons à l’assault de la trace 300 km. La météo est beaucoup plus clémente, tout est sublime, la trace aussi bien que le décor constitue un véritable tableau permanent composé de couleurs incroyables.

Le vélo roule très bien et me permet de progresser sereinement aux côtés de mes compagnons d’aventure équipés de VTT. Il n’y a plus de notion de course, la frustration de devoir basculer sur un parcours deux fois plus court que celui prévu est énorme. Nous décidons donc de prendre notre temps pour profiter à fond de chaque instant et des paysages qui s’offrent à nous. Nous arriverons au camp de base, à Ourika, dimanche à 3 heures du matin.

Dimanche sera une journée off pour repartir lundi en duo sur une trace de 200 km faite par Steven, passant par le désert d’Agfay. Décor somptueux et grandiose composé de dunes et d’oasis dans ce désert de cailloux, tout droit sorti des contes des 1.001 nuits.

Pour les conditions climatiques c’est sans transition, avec une température de 26°c. Crème solaire et tenue d’été sont de sorties. Nous profitons à nouveau pleinement de cette journée, accompagnée pour l’occasion de l’équipe de photographes du Gravelman, venue nous suivre en mode reportage. Nous terminerons notre périple mardi à 3 heures du matin.

Une aventure hors norme, hors du temps, qui restera gravée dans ma mémoire, partagée avec deux compagnons extraordinaires, Ali et André.

Incroyable Christophe, cette course ou aventure te restera graver a vie je pense. Avec le recul, quel est ton bilan de cette course ? Étais tu bien préparé ? As-tu pris les bonnes décisions ? Penses-tu que l’organisation aurait dû faire les choses différemment et comment ? On sait aussi que l’orga est venue récupérer des participants dans une maison sous la neige sur le parcours.  (On est pas là pour accabler l’organisation mais elle a comme les participants des responsabilités)

Je te confirme que cette aventure restera gravée dans ma mémoire. 

Avec du recul je remercie mon coach pour ma préparation sans faille  et me remercie d’être assidu à l’entraînement et précautionneux dans mon équipement embarqué.

Ceci m’a réellement permis d’affronter ces conditions extrêmes tout en conservant sang froid et capacité de réflexion.

L’organisation ne peut pas tout anticiper ni couvrir tous les aléas et imprévus.

Cependant en tant que participant nous attendons légitimement d’une organisation qu’elle soit présente sur l’aspect sécurité et prévention des risques. Et ce d’autant plus lors d’épreuves en totale autonomie.

Pour ma part je pense qu’au vue des bulletins météo annoncés, un changement de parcours s’imposait afin de limiter les risques et les nombreux déboires qu’ont vécu les participants.

Je déplore de ne pas avoir croisé une seule fois  l’organisation sur le long de l’épreuve et surtout durant la longue et périlleuse ascension de l’Oukaimeden. Ou nous étions coupé du monde sans réseau gsm ni balise gps. Même si nous pouvions être en contact avec Steven via Whatsapp et téléphone sur le reste du parcours.

Merci beaucoup Christophe et à très vite ! 

Max

Enduro de Brassac de Nico

Nicolas Ramade, notre star de Fastclub du VTT nous fait un retour sur sa première course de l’année l’enduro de Brassac. Epreuve de la Coupe de France.

Samedi la météo était plutôt clémente (par rapport à la pluie annoncée.). Avec quelques blessures ma préparation hivernale a été plus que raccourcie. Physiquement je savais que ce serait très dur ce weekend. La première reconnaissance de la SP 5 s’est bien passée.  Dans le chrono de la SP 1 je me sentais plutôt bien. Pourtant mauvaise surprise à l’arrivée, performance très décevante, très loin des espérances. La SP 2, pareil je me sentais bien sur le vélo, mais beaucoup trop lent. Sur la SP 3 je déjante suite à une crevaison, n’ayant pas le temps de réparer je n’ai pas pu prendre de départ de la SP4.

Cette première journée était un gros échec.

Dimanche matin, pluvieux, j’ai pu reprendre la course mais en ayant abandonné la veille je ne figure pas dans le classement général. Je me battais donc juste pour faire des chronos par spécial. La SP5 se déroulait bien mais en partant derrière les VTT AE j’ai doublé 5 retardataires donc je finis très loin. Ensuite, sur les SP 6, SP 7 et SP 8, c’était mieux mais toujours très loin des résultats escomptés. Beaucoup trop lent mais absolument pas en forme physiquement. J’espérais jouer un top 5 en master et un top 100 en général et j’en suis très loin.

Maintenant il va falloir travailler.

The Unknow Race par Julien Roissard

Pas de parcours à préparer mais pas de parcours donné non plus avant le départ, c’est le concept de la Unknow Race. Julien raconte comment il a géré la création de sa trace tout en étant déjà sur le vélo . Beau challenge réussit avec brio !

Première course de l’année.

J’ai longuement envisagé la Desertus mais mon hésitation a été trop longue par rapport à la fin des inscriptions !

Puis en regardant sur le calendrier du site Dotwatcher j’aperçois un évènement localisé pas très loin à Lyon et découvre The Unknown Race. Très rapidement je suis séduit par le descriptif : pas de CP avant le départ mais au fil de la course et une organisation à but caritatif inspiré de la TwoVolcanoSprint.

Je valide rapidement et me retrouve au départ le vendredi 07 Avril. A 5h55 je suis naturellement réveillé pour l’annonce du premier CP sur Whatsapp à 6h00. Au chaud sous une couette je découvre qu’il faut aller sur le plateau des Glières ! J’avoue regarder à deux fois car vu la météo des jours précédents et la position du CP je crains de la neige mais un bref check via une webcam me rassure (c’est un col routier coupé par 2km de gravel damé pour le ski de fond en hiver). C’est parti pour 30min de création d’une trace sur Komoot. Avec un comparatif Google Map et ma mémoire car pour le coup je suis pas totalement dans l’inconnu ! Je privilégie le plat et contourne toutes les bosses pour rejoindre le pied du plateau. 

Ensuite je ne traîne pas : je descends au départ avec un passage dans une boulangerie. 7h00 et c’est parti pour les 30 premiers km tous ensemble en groupe. Le temps de discuter tout en restant attentif à des furieux dans l’autre sens !

 Une fois la ligne de départ fictive passée ça s’éparpille. Je partage la même trace que pas mal de monde donc faut contrôler un peu son rythme car comme souvent ça commence plutôt fort. Au passage d’un rond-point j’ai le malheur de glisser sur la route rendu humide par des petites averses. Résultat, une extrémité de prolongateur dévissée et des égratignures à des doigts qui vont saigner pendant plusieurs heures. Bref je commence à me retrouver seul à mon rythme vers 10h00. Tranquille je rejoins la Via Rhona, passe par les gorges du Fiers, le nord d’Annecy et me voilà aux pieds du plateau en même temps qu’une bonne rincée que je vois arrivé. Je décide de m’équiper car elle semble assez forte et si le prochain CP est dans le nord je ne serai pas sec avant la nuit vu les prévisions ! Finalement ça s’arrête dans la montée et j’arrive avec le soleil au CP1 sur le plateau des Glières : le top ! On se retrouve quelques-uns à discuter.

Et surtout la découverte du CP2 : col de Perty. Ouf on part dans le sud. Et encore un endroit que je connais (dans l’autre sens lors de la Three Peaks 2022). Je ne tergiverse donc pas avec une ébauche de la trace en tête : demi-tour nord d’Annecy, Rumilly, Chambéry, Grenoble, col de la Croix Haute et col de Perty. Je fais la trace plus tard en roulant car ce sera utile pour la traversée de Grenoble. Bizarre de passer sur des routes familières voir quotidienne en mode course. Bonne surprise en arrivant sur Chambéry de voir mon frère et mes parents au bord de la piste cyclable. 

Un bref échange et je repars non-stop jusqu’à Grenoble pour une première pause dans un Mcdo. C’est 21h une « bonne » dose de protéine, sucre et café et c’est reparti. Ca déroule jusqu’au col de la Croix Haute. Juste un break à un distributeur qui tombe à pic pour recharger une des gourdes de Coca. Cette route est agréable de nuit car en journée ça roule beaucoup, et encore mieux avec la pleine lune avec une vue sur les massifs du Dévoluy et des Ecrins au fond. S’en suit une longue descente et un gentil plat jusqu’aux pieds du col de Perty. Je commence à avoir froid et je m’y attendais car en plein juillet ça avait été le plus froid de la Three Peaks. Un torrent n’est pas loin de la route et en plus en prévision du gel le matin il fallait zigzaguer entre les arroseurs pour protéger les boutons des fleurs des pommiers. Arrivé au col vers 5h00 du matin je suis surpris de voir à cette heure, et avec un bon vent frais, Victor et Filippo : motivé l’équipe ! On discute pendant que je mets le peu qui me reste en vêtement.

CP suivant : Tour d’Auvergne et plus précisément la Chapelle Notre Dame de Natzy. Je balance rapidement sur Google Map et note la ville la plus proche à suivre : Nyons. On s’occupera de tracé calmement au soleil car là ça caille ! Je suis donc les panneaux jusqu’à Nyons. Une fois arrivé, en mangeant mon Cheeseburger tenu au chaud dans mon dos depuis Grenoble, je peaufine les km suivant mais ne valide pas à 100% la trace, ça demande réflexion et je peux le faire en roulant. Je reprends la route jusqu’à Valréas dans la vallée du Rhône où je valide définitivement et transfert sur mon Etrex ! Ce sera par le col de la Chavade à défaut de celui proposé par Komoot le col de Gerbier de Jonc : merci Google map ! -500m de d+ et autant de km.

La matinée est difficile jusqu’à Aubenas, avec un vent de face et donc l’impression de pas avancer, gaspiller de l’énergie, remettre en question ma route : un moment dur mentalement. Un peu déprimé dans la montée qui suit je décide de regarder pour la première fois Dotwatcher. Car Victor m’avait annoncé 5ème au CP2 et j’ai vu des personnes dormir sur les côtés avant Nyons. Et effectivement je me trouve 2ème et ça me remobilise ! De quoi plier le col de la Chavade avec ces pentes à 10% et maintenir un bon rythme ensuite. Tout le plateau qui suit sera sur des petites routes tranquilles et un beau paysage. 

Par contre que des petits villages sans rien et c’était trop tard quand je suis arrivé à Brioude. Juste eu le temps de prendre le dernier salé d’une boulangerie qui baissait ses rideaux. S’en suit un jolie couché de soleil avant de partir dans des petites routes en fond de gorges. La nuit tombe et les températures aussi ! Même pendant les 16km de montée jusqu’au col de Volppière je ne surchauffe pas. Donc arrivé au sommet je mets tous, sur-chaussure, sur-pantalon, veste et double buff. Car en plus il y’a du vent. Autour de 2/3h du matin la fatigue commence à être forte sans pause depuis le début 44h. Saisi par le froid et cette fatigue j’ai l’impression de tourner en rond et divaguer sur ce plateau de l’Artense avant d’être réveillé par le panneau « Tour d’Auvergne » ! Mais le point GPS c’est la chapelle donc je me fais une trace rapide sur Google map que je suis le portable en main. Et là surprise c’est au sommet d’une bosse accessible qu’à pieds, ça se fini donc en poussant le vélo (me rappelle les marches au sommet du Monte Gelbison de la TwoVolcanoSprint 2021). Une photo pour assurer le passage et on file. 

J’avais déjà préparé une trace dans le col après Aubenas mais je décide de commencer par suivre un panneau Clermont-Ferrand car la trace partait dans l’autre sens… La grosse fatigue commence à frapper, je connais bien ça vers 5h/6h du matin c’est le plus dur, faut tenir jusqu’au lever du jour. En attendant je trouve un distributeur de pizza et hésite pas longtemps. J’emballe une moitié plié en 4 dans un papier qui me restait et repart avec l’autre en main. Je résiste à la fatigue jusqu’à proximité de Clermont Ferrand où enfin le jour se lève. Je me remets sur ma trace et avance poussé par des messages, car on est au coude à coude avec Sebastian ! J’opte pour une trace « lisse » par Thiers : une montée et on bascule dans la vallée de Saint-Etienne. Mais noyé par la compression du profil sur le téléphone j’ai zappé un petit pic : le col de Saint-Thomas. Pourtant à son pied je prends la direction de Saint-Etienne avant de voir que je sors de ma trace. Et la grosse erreur : je fais demi-tour pour faire cette « petite bosse » de 8km avec les quatre derniers à plus de 10%… 

Peut-être pas perdu beaucoup de temps mais de l’énergie c’est sûr. Il m’en reste pour appuyer jusqu’au pieds des Mont Lyonnais. Arrivé je me lance rapidement dedans, ça monte, ça descend, ça monte… usé je m’aperçois que je suis une trace pas rentable du tout pour aller au départ du parcours final. Il y’aurait eu moyen de contourner ces murs à plus de 10%… Par-dessus ça je m’embrouille entre mon GPS et Dotwatcher sur le départ du parcours. J’avais l’ancienne trace plus longue sur mon GPS et je m’aperçois être dedans depuis quelques km mais ne pas l’avoir suivi dans les règles car j’ai improvisé des détours pour éviter des murs. Je commence à faire demi-tour pour refaire correctement mais au fil de la descente j’ai comme une lumière au milieu du brouillard dans ma tête et prend le temps de m’arrêter. Je regarde sur Dotwatcher et en fait tous est bon car je n’avais pas encore commencé la dernière trace à jour pendant mes détour : nouveau demi-tour donc ! J’ai la chance de pouvoir m’imposer un rythme en fin de course : des muscles qui répondent et surtout encore à boire et à manger. Donc feu dans toutes les bosses des monts du Lyonnais jusqu’à la ligne d’arrivée fictive au col de Malval. Petite pause et on profite en roue-libre de la descente sur Lyon pour retrouver tout le monde à l’arrivée : organisateurs, bénévoles, participants contraints au scratch et Sebastian le vainqueur intouchable à la fin ! Discussion et partage autour d’une bière et la soirée qui tombe à pic : un burger, une douche et dodo ! 

Merci à tous pour les messages avant pendant et après cette grande boucle ! 

(Anecdote : le lendemain lundi les plaies sur mon petit doigt de ma chute du vendredi commencent à avoir des signes d’infections, résultat : passage chez un pharmacien qui choqué m’envoi aux urgences : bilan 8h d’attente et absent à la finisher party ! Donc attention, ça peut valoir le coup de faire un stop en pharmacie après une chute pour désinfecter un coup !) 

RACE ACROSS PARIS by Thomas of the Place

Voici Thomas qui nous fait un retour sur la Race Across Paris! Vous savez ce sentiment qu’on a quand on lit un résumé de course : on souffre avec le coureur, on a de la compassion et de l’admiration pour lui. Dans ce résumé rien de tout ça, on se marre et on se dit que ça doit être sympa d’être dans sa tête ! On te félicite, car nous ne doutons pas de l’investissement et de la volonté que tu as mis pour boucler ces 1000km !

Départ

Ça y est, nous sommes le mercredi 19 avril, château de Chantilly, il est 22h30 et je prends le départ de la Rase Across Paris 1000 kms !

A mon grand regret pas de Bikingman cette année. J’ai besoin de valider des épreuves « Race Across » pour pouvoir m’inscrire à la Race Across America pour 2024. 

Ici le départ se fait en mode contre la montre toutes les minutes me basculant mentalement en mode compétition et non aventure. Le profil plutôt léger en dénivelé (« seulement » 10 000 mètres) me fait  penser que c’est un parcours plutôt en ma faveur. Ca part fort, j’ai une personne devant moi à une minute que je dois reprendre et une derrière moi à une minute qui ne doit pas me reprendre. De nuit on voit les lumières des coureurs devant ce qui force à rouler plus fort et oublier toutes notions de gestion et qu’on a 1000 bornes à faire.

Rouler la nuit reste un exercice que je n’apprécie pas particulièrement, on ne profite pas vraiment du paysage et il faut être plus vigilant. De nature plutôt serein et en pleine phase avec une de règle de mon club :

« Ta gueule et pédale »

Je suis inhabituellement nerveux. Dans les coups de culs je me lève, je relance, je mets des watts je commence à rattraper des concurrents. J’essaie de dire un petit mot, déconner un peu mais on ne me répond pas. Soit j’ai vraiment un humour de merde ou c’est la région parisienne qui a un effet sur les gens. Je vote sur un peu des deux !

Ca y est je commence aussi à me faire reprendre. Moi qui pensais envoyer, les plus rapides m’ont bien calmé. Dans le lot Eric Leblacher, vainqueur de l’épreuve l’année dernière, et Benoit Bigot, un gars avec un style improbable qui roule en fixie. Avant le départ, pour moi c’était mon top 2 pour le général.

250 KM

Au petit matin, juste après un virage en descente sans difficulté je suis stoppé net par la police et des pompiers. Bien évidement je pense à un accident de la route mais pas à retrouver Eric Leblacher au sol, son vélo 70 mètres plus loin en train d’hurler dès que les pompiers le touchent.

Je prends le temps de passer un message à l’organisation et étant inutile je repars. Plus tard j’apprendrai qu’il est tombé en voulant éviter une bête qui traversait la route. Résultat : fracture de l’omoplate.

300 KM

Maintenant l’objectif c’est Fontainebleau, petit déjeuner ! Ca y est ! Je passe devant le château et m’arrête à la première boulangerie. Je regarde mon compteur : 28km/h de moyenne. Ok c’est parti fort mais à partir de maintenant et jusque la fin de la première boucle, c’est vent de face et pas une petite brise !

Café, eau gazeuse, flan, saucisson et c’est reparti.

J’aimerai arriver avant 19h au CP1 (km 500). Quand tout le monde dit qu’un ultra c’est 40% physique, 60% mental… c’est pas faux ! J’ai beaucoup pensé à Richard notre chevalier de la nuit du Fastclub sur ces 200 kms finaux de la première boucle.

Je ne compte pas le nombre de fois au j’ai pu gueuler le fameux « FAIT CHIER !!! ».

Et justement, face au vent, ce n’est pas Bob Maurane qui a abandonné mais Benoit Bigot par fracture de mental à cause du vent. Comme quoi… rien n’est jamais établi sur ce type d’épreuve.

500 KM

Finalement à la force des jambes et du mental j’arrive à Chantilly à 20h30. Je suis à mi-parcours, j’ai mis 22h, je pointe à la 14ème place… c’est pas mal mais j’en suis encore qu’à la moitié. Je mange, je recharge mes appareils, je me douche et file dormir sur les lit de camps mis à disposition sur le CP.

Allez, je dors 3h pas plus et je repars… 5h plus tard je me réveille en panique, vous savez comme dans « 4 mariages et un enterrement » : merde merde merde merde !!!!!

C’est reparti, une boucle de 200 kms à l’Est pour revenir sur Chantilly. Petit check sur le traqueur, 12 ème. Dans ce genre d’épreuve, j’aime bien découper les distances mentalement afin d’avancer de petite victoire en petite victoire.

Objectif Km 600

Château-Thierry. Je n’ai ni vu de château ni croisé un Thierry mais j’y ai trouvé une bonne boulangerie. Une chocolatine, un canelet, un café, une eau gazeuse et go ! Retour à Chantilly. Si je peux y être pour 11h cela me laissera le temps de faire une bonne pause repas. 12h30 j’arrive à Chantilly, c’est plutôt rare quand un plan se déroule sans accroc. Je mange rapidement et repars aussi tôt… plus que 300 et puis j’ai rendez-vous avec la tour Eiffel.

Les appels et les messages sur mon téléphone s’enchaînent.

Ma femme, pour une petite visio avec elle et mon gamin.

Mon frère, systématiquement pour prendre des nouvelles sur mon état de forme sans se soucier d’un quelconque classement.

Guillaume, mon pansement mental ou mon Mars je n’ai pas encore choisi.

Jean-Marc, pour mon classement au général et dans ma catégorie et me dire que je suis peut-être en train de faire un gros truc et enfin

Clément pour m’insulter et me dire que j’ai intérêt à entrer dans le top 10 et finir avant minuit ! Au final un bon cocktail pour me faire éliminer car c’est la meilleure des assistances !

Paris

Ici Paris ! Quelle idée d’arriver aux portes de Paris à 18h, un vendredi de départ en vacances. Pour moi ça été le plus dur mentalement, concentration extrême, s’en est même dangereux.

C’est un miracle d’arriver en haut de Montmartre sans encombre et sans avoir aussi renversé un touriste. Je redescends, direction Châtelet où je retrouve un ami le temps d’un bisou et d’un kebab. Enfin la tour Eiffel ! Petit selfie et story Insta et c’est reparti.

C’est le moment pour ma chère et tendre me m’envoyer un si beau message: « plutôt que de prendre des selfies et de faire des stories tu ferais mieux de rouler car tu es 12ème, le 11ème est pas loin devant mais le 13ème n’est pas loin derrière, alors bouge !!! » Je me remets donc au boulot. Il me reste encore 180 kms.

Dans les différentes bosses amenant sur Versailles, une douleur au genou droit pointe son nez et ne me lâchera plus jusqu’à la fin.

Dernière nuit

La nuit tombe, c’est reparti pour l’obscurité. Décidément je n’aime vraiment pas ça. On ne lâche rien, on avance et je repense à cette fameuse question métaphysique : est ce que 10 poules peuvent battre un renard si elles l’attaquent ? 22h, 23h, j’ai faim ! Je veux des bonbons… Le côté positif de cette région, c’est le nombre de supérette 24/24 ! Orgie de rouleaux de réglisse et de Dragibus !!! Mon comfort’food du moment. 

De nuit les kilomètres défilent et se ressemblent.  C’est les 70 derniers kilomètres et il est 5h, j’en ai marre. En fait je m’ennuie, la monotonie du paysage, le temps passé à rouler de nuit ont raison de moi. Petit check sur le traqueur, la 11 ème place est assurée sans pouvoir aller chercher la 10 ème.  En réalité le concurrent devant moi était parti 28 minutes avant moi et je suis arrivé 30 minutes après lui. J’ai raté la 10eme place pour 2 min ! Chantilly en approche. 

Ca y est c’est l’arrivée !

Il est 6h30. Je suis accueilli sur la ligne d’arrivée par Arnaud Manzanini. Retour à la base de vie et je m’assoie sur une chaise pour retirer mes chaussures  et me réveille 2h plus tard…

Au final, la Race Across Paris est une course que je ne referai pas. J’ai besoin de belles destinations, de beaux paysages, d’une belle trace et d’émotions. En revanche contrairement à ce que j’avais pu entendre, l’organisation est bonne et professionnelle. Son fondateur est accessible et vient à notre rencontre, même s’il ramène tout à son expérience sur la RAAM. S’il savait que je prévois d’aller y péter son record l’année prochaine.

Rendez-vous maintenant en juin pour la RAF !

Merci au Fastclub, vous êtes un club de joyeux fou-furieux et provocateur de belles rencontres.

Merci à ma famille et les amis qui sont toujours là pour me soutenir.

Merci à mes collègues d’Aprium pharmacie qui ont suivi l’épreuve et pour le plaisir de voir tout les messages de soutiens sur mon téléphone professionnel à mon retour à la maison. 

Et grand merci et je t’aime à Cléanthy ma chérie et mon fils Antoine qui êtes ma motivation. 

Le Bikingman Portugal de Olivier

Olivier, le finisher en devenir, nous fait vivre son expérience sur le Bikingman Portugal.

Bonjour à tous, je me présente en deux mots: Olivier SMETS 52 ans ancien BMXer en race (reprise du BMX Race en 2015 à 2019) suite au COVID-19 j’ai terminé l’aventure BMX et acheté un vélo de route et le virus de la route avait frappé 🙂

Depuis 2 ans le Bikingman me trottait dans la tête….Les gens me traitaient de fou, malade mental, que ce n’était pas fait pour moi etc…

Toutefois en septembre dernier j’ai appuyé sur le bouton de confirmation du Bikingman Portugal OOOOHHHHH my God!!!!!!! (Ce type est fou!!!)
Une envie de découvrir une nouvelle aventure, le dépassement de soi et la Bikingman Family sans compter la plus dingue la FASTCLUB FAMILY.

Arrivée à Faro vendredi soir, après une descente en 2 jours de la Belgique (en voiture je précise :-)). Je descends au village départ afin de m’y enregistrer et faire connaissance avec toute l’équipe ainsi que les participants. Ce samedi était aussi mon anniversaire que je ne vais pas fêter malheureusement (je dois être le seul type qui s’offre un Bikingman comme cadeau d’anniversaire! (Merci aussi à Valérie ma femme d’être à mes cotés et me nourrir d’encouragements. D’ailleurs Valérie était Race Angel sur ce Bikingman.

LUNDI Boummmm!!!!!! 3:00 du Mat!!!!! Il faut y aller! Je prends le vélo jaune avec tout le package pour rejoindre l’Hôtel EVA pour un bon petit déjeuné pour  retrouver une partie des riders et attaquer la journée.

4:00 du mat l’étau se resserre et le départ approche, on discute avec la team et je me demande (mais qu’est-ce que tu fous ici avec très peu de préparation depuis le début de l’année. Mais mes idées noires disparaissent très vite car le Captain Max et toute l’équipe m’encourage :-). Après une banane engloutie la vague Fastclub est partie….L’aventure est déjà commencée pour moi.

Les premiers kilomètres ensemble sont sympa… mais où est passé Max ahahahahaha 🙂 il a déjà décollé avec son missile leopard!!!! Pour ma part je suis enfin seul avec moi-même profite de cette matinée avec les premières bosses…..pour chauffer le moteur…partons relax car la route sera longue. Néanmoins je commence à élaborer une stratégie pour cette première journée : 200 k dormir à MONCHIQUE et repartir à 5:00 du mat pour atteindre le CP1 en fin de matinée. En toute franchise ce plan partira direct aux oubliettes….. j’y reviendrai plus tard.

L’aube pointe sont nez, je kiffe le levé du jour…lumière incroyable un moment inoubliable! Sur ce mes bidons commencent à se vider ainsi que ma vessie qui me joue des tours car tout les 15 minutes je dois m’arrêter faire pipi (peut-être le stress ou je bois trop). Après le phénomène s’estompa.

Lundi 1er mai jour férié …. Comment se ravitailler en eau et bière (non je déconne). Je dois remercier les Portugais car il y avait un bar la porte ouverte mais il était fermé, j’y vais et un type barbu veste en jean tatouages enfin toute la panoplie du Hell’s Angel, je lui explique (enfin mon Google translater lui explique) le pourquoi du comment ce dont j’avais besoin (de la benzine pour mon vélo) il me sert un COCA bien frais et il m’offre une grande bouteille d’eau. Un type incroyable et m’offre par la même occasion le fanion de son club de MOTO. J’aurais bien pris sa moto pour ce Bikingman!!!!!!

La journée continue et ça monte et ça descend….Ce Bikingman est une montagne russe en permanence la chaleur commence à monter, le moteur chauffe, je me retrouve lanterne rouge de ce bazar et je comprends que cela va être compliqué de garder la stratégie du début malheureusement, mais je suis ici pour apprendre car seulement 1200 borne dans les jambes depuis janvier dernier, je me rend compte que c’est peu pour l’épreuve. Effectivement je cherche des zones d’ombres pour me reposer et refaire le plein des bidons pour la survie. Faut gérer, faut gérer je repensais à cette phrase de Jasques Barge……

Je dévore les km de manière très lente, il fait chaud très très chaud et la stratégie tombe à l’eau, il va falloir trouver autre chose….et je me souviens de la conversation avec le papa d’Axel Carion: Roule la nuit à la fraîche, faire quelques siestes et prendre un bon petit dejjjjjj pour te requinquer.

J’allais expérimenter le ride de nuit seul avec les animaux des bois ou autres bestioles (on va expérimenter la GO’LUM). Cependant avant la tombée du jour je suis dans la PAMPA!!!!! Rien aux alentour, je me repose de temps en temps sur le peu d’ombres que je trouve (pas de possibilité de m’allonger il n’y a que des ronces et fourmis. Ahhhh les fourmis j’y viens, c’est incroyable comme tu vois la vie différemment lors d’un Bikingman, lors de mes pauses debout à coté du vélo du constate et regarde la vie des fourmis ou comment elles embarques ton morceau de cake que tu viens de faire tomber un morceau c’est une dinguerie!!! Ces moment de solitude te paraissent moins long c’est fou! La route reprend je me retrouve dans un petit village avant la tombée du jour avec l’envie de manger quelque chose de consistant. Enfin je vois une épicerie, qui fera l’affaire…mais celle-ci est fermée my gooooddddddddddd!!!!! Je demande à une dame qui rentre chez elle, qui me confirme bien que les portes resteront fermée. Toutefois, elle me montre du doigt que derrière moi se trouve un restaurant qui lui est ouvert….je me retourne et ouiiiiiiii (vous savez quoi? Le restaurant se nomme Le NIRVANA!!!!!!!!!!!!!!! Incroyable.

Me voilà au NIRVANA!!!! Je me commande une Pizza, fait le plein de tout et m’emballe un sandwich pour la nuit. Let’s gooooo pour attaquer cette longue nuit, une nouvelle expérience pour moi. Je vais vous dire que sur certaines portions j’étais pas à l’aise… j’avais toujours l’impression que Jason le tueur de Vendredi 13 allait sortir des bois avec sa machette. Olivier relativise imagine toi les bois en plein jour c’est magnifique. J’ai aussi expérimenté Deux micro siestes et une autre de 2h dans un abris bus 5 étoiles je me suis entendu ronfler :-). Zzzzzzzzzzz

5:00 du Mat je remballe mes affaires en sachant qu’il faudra attaquer les 14 km de montée pour arriver à Monchique, il fait encore noir et je mange un peu avant d’aller au charbon. L’avantage de cette nuit de ride c’est que je commence à rattraper mon retard 🙂 Cette bosse est interminable et je regarde de gauche à droite avec la frontale et soudain un grognement!!!!! Je ne sais pas pourquoi j’ai pédalé plus vite ahahahahah ensuite un petit renard est sorti du bois pour m’accompagner quelques secondes …..très sympa. Au final le compteur m’indique l’arrivée au sommet et la mesdames et messieurs spectacle total …..le levé du soleil la récompense ultime….rien que pour ça ce Bikingman est une expérience unique. A cet instant c’est avec un grand soulagement et un sentiment de satisfaction que le ride de nuit a été gérée sans soucis (j’avais beaucoup d’appréhension à ce sujet).

Arrivé à MONCHIQUE un bon petit dej car maintenant tous les commerces et restaurants sont enfin ouverts. Après ce premier jour je suis content car pas de mal de dos ou autres douleurs mais je dois augmenter cette moyenne de 2 à 3 km/h pour atteindre le CP1 et c’est là que je sens que ma préparation était légère…..Mais si tu ne le fait pas …… tu ne sais pas…..Le challenge du Jour (CP1 dans les délais). GO go go.

Je donne tout ce que j’ai sur mon vélo jaune et aussi grâce aux encouragements des amis via SMS ou FaceTime ainsi que ceux de ma chérie qui est Race Angel au CP1……Il reste un bon 20 km et j’aperçois la voiture BIKINGMAN avec Didier/David/CESAR pour me booster. Après des enchainements de casses pattes il reste quelques km, j’emprunte la partie Gravel et dernière ligne droite pour rejoindre le CP1 à 14:30 (280KM)malheureusement hors délai.
L’accueil des Race Angels était chaleureux beaucoup d’émotions. Amandio me demande si je veux continuer l’aventure…..mon mental voulait mais le corps me disait attention tu vas peut-être le payer cher…..j’ai pris la dure décision de m’arrêter au CP1 en sachant que ma préparation était très light pour ce type d’épreuve. Je pensais que j’allais mettre mon vélo à la poubelle ou être dégoûté après cela….

Mais non j’ai appris pas mal de choses sur moi sur la façon de gérer des situations que je ne maitrisais pas…..c’était l’inconnu complet pour moi. Ce mini Bikingman ma renforcé à revenir terminer le boulot et de me préparer au mieux pour revenir le terminer. Le lendemain matin après une bonne nuit de sommeil à Sagress j’ai remonter sur mon vélo jaune pour revenir au village départ à Faro (120km).

Un grand merci à tous pour cette expérience inoubliable (Bikingman Family pour les échanges et d’encouragements) De rencontrer d’autres personnes qui n’avaient pas terminer l’année passée et sont finisher cette année. Merci à vous pour ce soutient cela me touche énormément. Merci à ma famille, amis et à la Famille FASTCLUB des gens extraordinaires.

A très bientôt pour de nouvelles aventures.

Le BIKINGMAN PORTUGAL de Jean-Marc & Christophe

Problèmes mécaniques & solidarité : Jean-Marc nous montre qu’il ne faut jamais abandonner !

Voilà déjà 10 jours que je prenais le départ du Bikingman au Portugal, avec Christophe, pour former un duo Fastclub, une première pour nous de courir en paire et de surcroit sans jamais avoir fait plus de 100km ensemble. C’était déjà en soi une aventure risquée car le deal s’est fait au soir de la clôture du Bikingman Corsica 2022 : « Et si nous faisions le Portugal ensemble? » tout en trinquant avec une Pietra.
L’idée était lancée et elle a été jusqu’au bout. En fait, il y avait trois objectifs, et c’était le meilleur moyen d’en atteindre aucun : Etre Finisher, Vivre le raid en équipe et très égoïstement prendre ma revanche sur l’étape 2020 où j’avais abandonné pour raison médicale.

En synthèse :

  • 93kg mon poids au départ
  • 12,9kg poids du vélo sans l’eau
  • 1028 km
  • 13050 D+
  • 52 h de selle
  • 26 l d’eau
  • 10 bouteilles de Pedras
  • 8 jus de pommes
  • 7 glaces
  • 4 toasts mista
    … le reste n’est pas avouable !

Un début de course dans le vent évidemment, mais nous avions la possibilité de rouler en relais vu que nous courions en paire, et nous roulions bien jusqu’au Km63 où ma chaîne saute et se bloque entre les deux plateaux. Tout se bloque je manque de tomber mais je décroche rapidement et évite la chute. Christophe arrive au bout d’un moment à dégager la chaîne, mais le dérailleur s’est mis en sécurité et maintenant plus aucune vitesse ne passe. Nous n’avons jamais été confronté à cette panne. Comment s’en sortir? Génial nous avons du réseau, je vais sur le site Shimano pour trouver la solution, il suffit de faire un reset du Di2 et ça repart. Oufffff

Pour autant, je m’aperçois que mon petit plateau semble être voilé, il ne tourne pas rond, et dans ma tête ça commence à ne pas tourner rond non plus. Je décide d’éviter d’utiliser le petit plateau de peur que la chaine ne se bloque a nouveau. Une quinzaine de km plus loin j’entends un bruit métallique, je venais de perdre la dernière vis qui tenait le plateau, qui se retrouvait brinquebalant sur l’axe du pédalier. STOP immédiat, nous n’avons pas d’autre solution que de fixer le petit plateau avec la seule vis que nous avons récupérée sur la route. C’est ici que je découvre la vie de pistard, je vais devoir rouler sur la plaque jusqu’à trouver des vis pour réparer. Le Bikingman est une course sans assistance, mais les soutiens des amis et de la famille sont nécessaires pour être encouragé, soutenu et ne rien lâcher. Nous avions créé un groupe WhatsApp où nous relations notre progression mais aussi cette mésaventure. C’est là que notre ami Pierrot d’Ajaccio s’est investi de la mission de nous trouver des magasins de vélo au plus près de la trace. Il a été fantastique, car au-delà de trouver les shops un 1er mai, il les appelait, leur parlant avec un anglais sûrement très pur, pour savoir s’ils détenaient les fameuses vis:
« Hello frate, ave you quatre screw for pédalier? Don’t give them to Arnaud, Steven ou Nathalie ils ont leur assistance. Multo obligado. » Là c’est le mental qui reprend le relais car la prochaine chance est à Monchique. Cette ville résonne fort dans ma tête car c’est ici que j’avais abandonné en 2020 à 120km
de l’arrivée. Les 17km de montée pour arriver dans cette petite ville de montagne, connue aussi pour
ses eaux thermales, est interminable sous une chaleur accablante de 37 degrés. Une seule fontaine sur l’ascension où il faut 1h pour remplir un bidon, mais une pause sympathique car des villageois venus faire un pique-nique à cet endroit nous offre un bout de gâteau traditionnel pour le 1er mai. Je me souvenais que dans cette ville il y avait un superbe Bike-café où nous pourrions trouver des vis. Fermé le 1er mai. Mais Christophe voit les femmes de ménage à l’intérieur, il frappe (à la porte, pas sur les femmes de ménage) qui ouvrent et nous autorisent à chercher notre bonheur dans l’atelier.
Notre joie fut de courte durée, car rien ne correspondait et nous avons hésité un instant de démonter un pédalier pour récupérer les vis. Non chez Fastclub ça ne se fait pas! Pause fraicheur, coca, cacahuètes, noix de cajou et réflexion stratégique. Go to CP1 à Sagres, km 279, car c’était là que se trouvait le deuxième magasin. Arrivé vers minuit, après 14h de pédale, près de 4300 D+, toujours sur la plaque. Nous décidons de passer la nuit dans une chambre d’hôte car le shop n’ouvre qu’à 9h. Une bonne nuit réparatrice, un petit-déjeuner nickel, arrivons à l’ouverture de la boutique, malheureusement pas les bonnes vis.

Le prochain shop est au 387km à Boavista dos Pinheiros. Nous reprenons la route mais j’ai accumulé beaucoup de fatigue à rouler en force et je n’avance vraiment pas vite. Nous poursuivons vers Littoral Bike qui a normalement mes sésames.
Ouverture à 15h, nous sommes en avance donc nous nous posons et attendons, mais cette fois-ci pas pour rien. Les voilà ces p…… de vis, elles sont magnifiquement vertes et je n’hésite pas un instant pour dire « oui » quand le mécano me dit qu’il n’a que cette couleur. Moi qui rêvais de rose, pour ressembler un peu au bike de Clément. BK Portugal saison 2 : une nouvelle « vis » commence. Moral retrouvé, test plateau ok, dérailleur ok, nous repartons, mais ce n’est pas aussi simple car je n’ai plus de jambes et nous progressons lentement. Christophe est un vrai forçat avec un boulet accroché à sa cheville. Nous décidons de pousser jusqu’à Santiago de Cacem, de se restaurer et d’y passer une bonne nuit. Nous ne sommes pas les seuls à faire cette halte, pas moins de 5 vélos dans le garage sont déjà là. Allons faire deux courses au supermarché en face de l’hôtel pour petit déjeuner demain et ravito de survie.
Dodo 22h, réveil 2h30 et départ vers le CP2, où je vais retrouver Karine qui est race Angels à Villa VIçosa. Ça me donne la pêche. La stratégie est bonne, la nuit est douce, on avance bien, on se fait de beaux relais et les kilomètres défilent vite, on reprend des positions (je n’ai pas ouvert Owaka de tout le périple) en route pour la Remontada. Mais après la pause déjeuner, à nouveau baisse de régime, les derniers kilomètres sont très longs. Après 16h30 de selle nous arrivons au CP2.

Joie partagée avec Christophe dès la vue de la place grandiose que nous traversons pour être accueillis par notre fan club race Angels constitué de nos épouses, Neri et Amandio, mais aussi notre ami Jacques Barge, la légende, et Marie sa femme. Au son de «joyeux anniversaire» , Karine et Neri approchent avec deux pastels de nata surmontés de six bougies. Voilà 6 ans que nous sommes ensemble avec Karine. Elle m’offre un teeshirt avec devinez quoi dessus? Un vélo, et moi je pense que la vis qui me reste sera un beau clin d’oeil, super souvenir de cette aventure. Stratégie : nuit au CP2 pour repartir au plus tôt le lendemain matin. Super nuit, les jambes sont là, les premiers 180km sont passés facile. Toujours aussi chaud, plusieurs pauses pour boire et manger. Nous n’avons pas les mêmes besoins avec Christophe, c’est un chameau, alors que moi je me force à m’hydrater très régulièrement…mais malheureusement je n’ai pas assez manger. Après une dernière vraie pause déjeuner et micro sieste à Moura, nous reprenons la route avec pour objectif la finish line. Nous évaluons le temps à 8h mais au final nous en mettrons 10. En effet, la nuit arrive, les montagnes russes sur la fin du parcours sont terribles et le vent n’est plus en notre faveur, il nous attaque par rafales brutales.
On pousse, on pousse, le mental prend à nouveau le dessus car je suis vraiment dans le dur, mais je vais l’avoir ma revanche, nous allons arriver à Faro. Deux heures du mat, les derniers pavés assassins de la vielle ville passés, nous entendons la cloche qui annonce notre arrivée. Nous y sommes, le pari réussi, le défi relevé, une paire de choc au bout de la nuit. Nous sommes heureux, joie partagée avec nos épouses, mais aussi avec Laurianne, Richard et Clement qui se sont réveillés très tôt pour nous féliciter.

Les émotions sont là, même maintenant quand j’écris ce dernier mot : A prestù !

LA DESERTUS BIKUS de JEREMY

Les courses d’ultra c’est pas que dormir 20 minutes assis dans des abris bus, c’est pas que traverser la moitié du pays de nuit, c’est aussi profiter des paysages, faire des rencontres tout en se dépassant. C’est ce qu’à vécu Jérémy lors sa 1ère course d’ultra, la Désertus Bikus !

Arrivée sur Anglet le mercredi 19 avril au soir dans un petit Airbnb à 2 km du départ, je prends mes marques et surtout j’essaie de me reposer après 6 heures de voiture. Je contacte le Captain Max pour enfin le rencontrer. Le jeudi matin, petite sortie dédiée aux derniers réglages de la bicyclette et l’après-midi je rejoins Max au QG Glaces Romane sans son grand patron Georges parti pour une grosse sortie vélo.

Vendredi 21 jour de course même si le départ est le samedi 22 à 00h01 je sens monter la pression puisque c’est mon premier Ultra, je n’ai jamais roulé plus de 200kms…ça promet. Mon but premier en m’inscrivant à la Desertus Bikus était de rencontrer un maximum de membres du Club et ensuite prendre un maximum de plaisir et d’expérience.

Après avoir fait un semblant de sieste et installé mes sacoches et ce qui constitue ma maison durant 6 jours ( mon OPEN WIDE ) je rejoins Max et toute l’équipe présente pour le départ ( Georges, Matias, Phil, Raphaël, Richard…).

Les selfies s’en suivent et nous y voilà…00h01 c’est parti pour la Desertus Bikus 2023, départ sous une pluie battante, je lance ma trace dans mon gps…et là première faute de débutant , je met ma trace totale soit un peu plus de 1400 kms de navigation…Chose que mon GPS n’approuve pas et je décide donc de suivre les lumières rouges des autres concurrents en attendant le CP1 à 330 kms de là. Pour couronner le tout mon écran tactile ne fonctionne plus à cause de la pluie…me voici à Saint Jean pied de Port où je perd 3 compagnons que je m’étais fait. Je passe en navigation via google map en désespoir de cause et je me retrouve après 80 kms, seul dans un col à 275 kms du CP1, il est 6h du matin et je reprends un orage…mon mental est mise à rude épreuve et le manque de sommeil se fait sentir aussi…Toutes les conditions réunies pour mettre le clignotant avec moins de 100 kms au compteur…C’est là que j’aperçois la lumière d’un cycliste qui arrive derrière moi…C’est le dossard 134 (Patrice), nous faisons course commune et je lui avoue qu’il m’a sauvé la vie et apparemment c’est réciproque, nous arrivons au sommet du col dont j’ignore le nom. Nous entamons la descente sous la pluie et dans le premier village nous faisons un premier arrêt , où nous rejoint un troisième copain dossard 205 (Paul). Tout 3 en délicatesse avec nos GPS nous roulons toute la journée jusqu’ à Ejea de los Caballeros. Il est 18h30/19h et pour ma part après une matinée sous la pluie et un après midi sur des longues lignes droites venteuses…Je décide de stopper pour la journée car je n’avance plus. Patrice est d’accord avec moi, je préfère recharger les batteries, passer une bonne nuit dans un hôtel et repartir tôt le dimanche pour faire une grosse journée. Paul préfère rouler encore et s’arrêter plus loin.

Jour 2, nous sommes dimanche et c’est un jour férié, nous partons un peu avant 6h avec la ferme intention de rejoindre le CP1 en milieu de journée pour se rapprocher par la suite au plus prêt du CP2. J’enclenche google Map et nous voilà parti pour 10 km de gravel par forcément prévus…Vers 8h30 nous nous arrêtons pour checker nos divers traces et c’est là que le dossard 161 le cuistot brésilien Iaman nous double, je l’avais rencontré le vendredi matin dans les locaux de « la course » et nous avions sympathisé. Nous prenons sa roue et lui demandons si nous pouvons rouler avec lui , chose qu’il accepte volontiers, pour un premier ultra il est toujours bon de rouler à plusieurs. CP1 validé à 12h48 et direction CP2, nous roulons jusqu’à un petit village sous une chaleur écrasante et au détour d’une rue, Iaman (expert en espagnol) demande à une dame si elle peut remplir nos bidons…Elle fait mieux que ça puisqu’elle sort des boissons fraîches, du jambon, du pain, des olives , une paella, du café , le tout sur une table de camping dépliée dans cette ruelle. Nous voilà refait pour la journée saluant +-au passage l’hospitalité espagnole. Le soir, après une journée à plus de 200 kms, nous stoppons notre effort dans un petit village où nous prenons une chambre d’hôtel et une pizza. Décidés à repartir tôt le lendemain (5h), Patrice préfère suivre son chemin et nous laisser Iaman et moi, nous avons le même rythme et Patrice estime avoir besoin de plus de repos. Jour 3 encore une longue journée de vélo sous le soleil où nous avançons bien mais pas suffisamment pour valider le CP2, pas grave, on sait qu’après une bonne nuit sur un lit on le validera le lendemain à 5h53 sans même vraiment s’en rendre compte puisqu’il fait nuit.

CP2 validé de nuit tôt le matin, après un rapide coup d’oeil sur le tracker go direction le CP3…On sait que plus de 500 kms séparent ces 2 check points et que par conséquent plus de 2 jours de vélo nous attendent, on commence à raccourcir les temps de pause et on essaie et on essaie de les optimiser…Le fait que Iaman parle quasi espagnol me fait gagner du temps et je lui serai éternellement reconnaissant. Les jours se suivent et la chaleur de l’après midi changent notre stratégie puisqu’après avoir traversé Guadalajara et avoir tourné autour de Madrid nous décidons d’arrêter quelques heures à Chinchon, pour se restaurer, dormir un peu et repartir à 23h pour une longue nuit au frais, une rapide sieste au sol derrière une église où je dors 20 minutes comme un bébé. Sieste salvatrice, petit déjeuner solide et direction Santa Cruz de Mudela en début d’après midi pour se ravitailler et essayer de dormir…On recharge les différents appareils dans une station pour partir en début de soirée à la fraîche, sans suit un bon 15kms de gravel en toboggan qui longent l’autoroute…cool, puis nous nous arrêtons dans un gros resto routier où le patron nous offre un verre de vin espagnol et nous propose de nous escorter jusqu’à une nationale abandonnée, super route large où s’enchaînent de grandes montées et de grandes descentes, nous sommes dans le dur et nous nous parlons très peu…j’suis comme ça quand ça va pas je ne suis pas très causant…Quelques heures plus tard nous nous arrêtons dormir prêt d’une fontaine à Santa Elena. 2h plus tard c’est reparti pour une longue journée, nous sommes alors jeudi et canicule ou pas il faut rouler si on veut arriver dans les 6 jours…Fin d’après-midi à 17h37 nous validons le fameux CP3 avec cet aller-retour dans du gravel…un massacre pour mes jambes mais un bonheur pour mes yeux. En gros ils nous restent 260 kms jusqu’à l’arrivée…Tellement peu et beaucoup à la fois…on remplit les bidons et nous visons Iznalloz pour manger et dormir quelques heures avant d’entamer une nouvelle nuit de vélo. On dort quasiment pas et nous repartons pour finalement dormir 2h dans un coin où de nouveau je dors comme un bébé. Après avoir trouver de quoi manger dans un bar et avoir bu un café c’est parti direction CP4 encore bien valloné… Nous arrivons à Iznajar en fin de matinée pour valider le CP4, des paysages magnifiques qu’il faut mériter à grand coup de manivelle…Et surtout de freins car les descentes sont raides et pour un piètre descendeur comme moi je suis un boulet pour Iaman…Nous faisons un casse-croûte à Iznajar et en gros plus que 100 km avant l’arrivée à Nerja. Quasiment 10h après j’arrive à Nerja au restaurant la Casa Dulce, lieu d’arrivée de cette Desertus Bikus 2023, Iaman est arrivée 15 minutes avant moi car nous nous sommes perdu de vue à 20kms… Je retiendrai tellement de choses de cette aventure…J’ai rempli mon objectif en arrivant en 6 jours et 21h mais au delà de ça je retiendrai l’esprit de camaraderie entre les concurrents…Le partage, j’ai fait beaucoup d’erreurs qui me serviront par la suite. Merci Iaman sans qui je ne serai peut être pas allé au bout, Patrice et Paul qui m’ont aidé à passer ce premier jour si important…

Vive le vélo, vive le voyage, vive les copains et merci à Fastclub d’exister !

La note Fastclub : Les non-dits ! Le groupe Whatapps Fastclub a vibré toute sa course pour le « harceler » d’encouragements, encouragements à la sauce Fastclub… Il nous a fait bien rire !

Bikingman Portugal de Captain

Nous voila à Nerja (Espagne) quelques jours après mon arrivée de la course d’ultra la Désertus Bikus. Depuis la semaine dernière je me suis concentré sur la récup : manger correctement, aller dans la piscine de l’hôtel, porter des bas de contention et surtout bien dormir. Heureusement j’ai fini la Désertus sans aucun traumatisme corporel ! Mes genoux vont bien, mes mains aussi, les jambes sont dures mais c’est normal après 1450km…

Je pars en vélo de Nerja direction Málaga, puis 3 heures de bus jusqu’à Séville (plus de train disponible) où mon père m’attend avec LA Golf Fastclub et mon vélo de chrono. Rémi Pantani me récupère en pleine féria de Séville. La golf ratatouille un peu mais ça tiendra jusqu’à Faro au Portugal. Nous sommes le vendredi soir (le départ est prévu lundi à 5h). A peine arrivés dans l’appartement il me faut changer mes boyaux, en effet sur ce Bikingman j’ai fait le choix de rouler avec mon vélo de contre la montre, il est équipé de roues à boyaux de 80mm… Après avoir échangé avec Hutchinson ils m’ont envoyé des boyaux (résistants !!) pour pouvoir faire la course sans problème. Avec le temps de séchage de la colle il me faut perdre le moins de temps possible pour assurer le coup. Je rajoute pas mal de préventif tubeless à l’intérieur pour prendre le plus de sécurité possible. Je rajoute les sacoches, monte les pédales xtr de vtt et le vélo est prêt ! (il est minuit je peux aller me coucher).

Samedi matin, j’amène la golf dans les stands Bikingman pour installer la machine à café pour tous les coureurs et l’organisation, le coffee truck est en place ! Il fait chaud, il y a du vent… J’en profite pour aller essayer mon set up, passer du vélo de route classique avec des pneus en 32 à celui de chrono avec des boyaux en 25 avec une position très agressive n’est pas très confortable. Je fais 100 mètres et rentre sur des pavés, il n’en faut pas plus pour perdre mon bidon arrière qui en sautant me touche la jambe, je peux ainsi le récupérer (c’est la première fois que je roule avec un support de bidon derrière la selle type triathlon). Après une vingtaine de km j’ai re-perdu mon bidon arrière, je fais 5 km pour le retrouver au bord de la route… Ca s’annonce pas terrible cette histoire, je rentre à la maison et j’installe un porte bidon plus rigide pour éviter d’avoir ce problème en course.

De retour sur les stands Bikingman en plein centre de Faro il est temps de rigoler, le vélo est prêt, je passe au contrôle, stand photo, interview avec Jérôme de radio cyclo et sur le plateau d’avant course avec Laurianne, Richard, Axel et Cédric. Comme prévu dans les prétendants au top 10 je suis le seul en vélo de chrono et le fait d’enchaîner les deux courses interroge pas mal de personne (ainsi que moi même car je ne sais pas comment mon corps va réagir malgré que je me sente en forme). Le vélo de chrono est un pari risqué, les mises en garde sur l’état des routes me fait douter terriblement. Je sais qu’à puissance égale je suis plus rapide avec ce vélo, puissance qui me manque avec la fatigue de la Désertus. Le vent annoncé me rassure aussi car avec un vélo aéro je le sentirai moins…

Il est l’heure de retrouver tous les membres de l’équipe Fastclub ! Richard, Clément, Serge, Jean-Marc, Karine, Christophe, Romain et Olivier. Une très belle équipe haute en couleur, la discrétion n’est pas notre priorité, il faut dire que nous sommes très contents de nous retrouver ! Les dotwatchers sont dans les startingbloc aussi pour encourager chaque membre de l’équipe.

Le grand départ

Il est 4h, Faro s’éveille ! Nous sommes au départ, on profite de boire un petit café, la tension se ressent sur tous les coureurs… On rigole mais on est tous conscient de ce qui nous attend. Je demande aux copains de partir en dernière vague mais dans l’ambiance nous partons au trois quart des vagues, c’est pas très important, il me suffira de mettre de l’écart sur Rémi et Maximilien que je vois en fin de peloton. Laurianne et Benoît sont partis devant. Les lignes sont espacées d’une minute, cela paraît incroyable mais ça peut compter en fin de course.

Dès le départ je pars sur un bon rythme, je ne sais pas si mon physique va tenir, je ne sais pas non plus comment va résister mon vélo sur les routes portugaises ! Je veux prendre de l’avance pour avoir le temps d’assurer pendant des galères et partir sur un bon rythme. Je croise Laurianne avec qui j’échange car elle est très sympa, elle me dit « je pars pas comme toi, moi je peux encore parler » hihihi !

Je continue ma folle remontée avec le vélo de chrono, ça fait que monter ! Je croise Benoît Merchez, il me lance « il y en a deux devant, il y a Jean Guerin il est parti à fond » Ok pas de problème, je vais aller le chercher pour m’assurer d’être en tête. A ce moment-là mon GPS plante complet, je dois le réinitialiser, en conséquence mon kilométrage est faussé… (Pas très pratique pour le reste de la course)

Je rejoins Jean, on roule bien, j’essaie de le décrocher quand même pour être tranquille sur mon rythme mais il s’accroche ! On s’arrête à un bar, je sors mon meilleur Portugais et prends un coca, pendant qu’on me le sert je remplis les bidons. Arrêt au stand efficace, je repars avant Jean. Quelques kms plus tard il me reprend, on roule un peu ensemble. Juste après je me trompe de route, allez! Jean me re-passe, on re-roule ensemble encore un peu, les bidons sont à sec, on passe devant un inter, hop arrêt au stand pour manger des sandwiches et prendre une glace (je me fais une entrée en vélo dans l’intermarché plein fer ahah).

Ca avance pas terrible le résumé mais il se passe tellement de petites choses… par exemple je n’ai pas encore parlé des forêts d’Eucalyptus incroyables et du paysage vallonné très sympa.

Place à la course, on arrive sur une portion gravel, après 270 km, Jean décroche, le gravel est tellement propre que je l’envois sur les prolongateurs ! A ce moment-là, Sébastien nous a devancé pendant notre pause coca. J’arrive en deuxième position au cp 1, l’arrêt Express commence !

Au Cp, je profite d’un très bon café Fastclub, de bananes, coca et barre Punch Power. Je remplis mes bidons et je suis prêt à repartir après quelques blagues à l’équipe. La Famille Bikingman m’encourage, ça fait plaisir ! Jean arrive, il est détruit !

Je repars, à son arrivée. C’est ambiance surf, on est dans le coin des surfshop, des cafés branchés, des hippies, on est à Hossegor ! J’enchaîne sur une portion de quelques km vraiment accidentés, je suis concentré, je me fais secouer ! Plusieurs km après cette section je m’aperçois que j’y ai perdu mon bidon ! Il reste plus que 680 km avec un seul bidon et la canicule est annoncée…

Moment important : KM 360, j’arrive sur une vue mer, je regarde sur la droite, un ZOO incroyable je suis au Portugal et je vois zèbres et des antilopes, sur la gauche de la route, moment intemporel ! 100 mètres plus tard je descends un route en pavé autobloquants à 20%, j’arrive à la plage et il faut remonter la même… Impossible avec mon 52/32 du vélo de chrono, ahah. 200 mètres à pied ne fait pas de mal ! J’en profite pour me détendre les jambes. J’aurai 3 montées de ce type sur la course où j’ai dû pousser le vélo.

Les kilomètres s’enchainent, je suis toujours en bonne forme, je pense que la nuit va bien se passer. J’approche les 500 km, ça va très vite au compteur. Heureusement durant la journée le vent n’a pas été aussi fort qu’annoncé.

Aux alentours des 2 heures du matin je trouve un abris, je me pose pour 30 minutes, je suis fatigué mais je veux surtout repartir pour faire une journée rapide le lendemain. Je dors sur le ventre, sans casque, c’est pas terrible. Le réveil sonne, je m’assois et en mangeant une barre je vois passer Laurianne. C’est toujours rigolo de croiser des concurrents et de discuter avec eux en pleine nuit. On fait vraiment un sport bizarre.

Je reprends la route et assez rapidement je comprends qu’il me faut dormir à nouveau. Je dors littéralement sur le vélo pendant une bonne trentaine de km. C’est à ce moment que je double Laurianne qui s’est arrêtée dormir en centre ville. Je trouve quelques km plus loin un magnifique abris bus bleu et blanc pour m’arrêter faire ma deuxième sieste. Manque de chance l’abris bus est magnifique mais rempli de chauves-souris, je m’assois malheureusement dans les fientes… Je ne suis pas à ça près et puis ça me fait une anecdote à raconter. Je dors 30 minutes (assis, la technique est importante) mais ouvre un œil pour voir passer Laurianne et Remi.

Je reprends la route en me trompant immédiatement de route pendant 1 bon km ! De quoi me réveiller et me remettre dans le bain ! Ca me fait même sourire cette histoire. Maintenant la prochaine étape est au CP2, km 660. Au passage de la ville d’Evora vers 5h du matin je profite d’une station service 24/24 pour prendre la totale, café, eau et 3 sandwiches. Je repars à fond les ballons.

Avance rapide car je n’ai pas beaucoup de souvenirs, KM 660 j’arrive au CP2 et je retrouve les fuyards Laurianne et Remi ! Je profite de l’accueil de l’équipe des race Angels (Sauf de Karine qui est volontairement partie se reposer, moi qui rêvait d’un câlin de sa part depuis bon nombres de km…) Remi repart, je profite d’un café Fastclub et de deux sablés et reprends la route en laissant Laurianne sur sa chaise. Je pars à la poursuite de Remi.

Très rapidement la température commence à monter, le vent aussi. Les fontaines sont les bienvenues et il est même pas midi encore, je suis intercalé entre Remi et Laurianne, Sebastien lui est loin devant. Je rentre dans un centre ville et passe devant devant un magnifique Lidl, il ne m’en faut pas plus pour m’engouffrer dedans. Poires, wrap, eau, jus detox au kiwi ! Pendant que je finis mon wrap devant le magasin, je croise Laurianne qui décidément ne me lâche pas !!!

Le vent et la chaleur sont complètement installés, 37 degrés au compteur, des bosses, des bosses ça ne s’arrête pas, chaque ville traversée est une occasion de trouver une fontaine pour se rafraîchir, c’est très dur à ce moment-là. Je croise au même moment un couple avec un nourrisson en calèche (je comprends que c’est leur moyen de locomotion) ça m’émeut et me choque énormément.

Moment de gloire, je rentre dans des toilettes publiques pour remplir mes bidons et trouve une douche, j’en profite pour rester 5 minutes la tête sous l’eau !

Il est 19h, le soleil se voile, la température descend et un petit air se fait sentir. Cela me permet de rouler un peu mieux. Je suis aux alentours des 860 km, Laurianne ne me lâche toujours pas (quelle teigne celle-là ahaha), j’ai peur qu’elle me fasse le finish car du km 920 à 980 km c’est un enchaînement de montées…

J’accélère pour me mettre à l’abri, je passe les bosses à l’arraché, Emilie au téléphone me soutient et me donne les écarts ! Sacrée motivation de sa part car la nuit commence à peine, malheureusement elle va rater le film ce soir…

Je creuse l’écart sur Laurianne et me rapproche à un poil moins de 15 km de Remi, le boulot est fait. J’arrive sur les derniers km, les positions resteront ainsi.

Dernier moment de gloire, je traverse un village en fête, des Cavallieros, des chars, du public en folie et moi au milieu avec mes phares. Il est onze heures du soir.

J’enchaîne les derniers kms jusqu’à l’arrivée la faim et la soif au ventre mais peu m’importe ! J’assure une belle troisième place qui me ravie !

Arrivée à Faro ! Axel m’attend à l’arrivée, les race Angels et mon père aussi aussi, c’est fini :

1009 km en 42h41 avec seulement 3h de pause.

Maintenant place à la récup ! Je dresse un bilan plus que positif de l’enchaînement des deux courses, je ne pensais pas réussir aussi bien avec une telle concurrence. Mon pari risqué du vélo de chrono a été payant également ! L’ultradistance progresse et les vitesses deviennent de plus en plus folle.

Je tiens à vous remercier pour tous vos messages avant, pendant et après la course. Sans vous il n’y a pas de réussite. Un grand merci aussi à toute l’équipe Bikingman pour leur ambiance et organisation très sympathique et sans faille !

Les strava :

https://www.strava.com/activities/8999912541 & https://www.strava.com/activities/8999923662

Les excellents reportage de la course part Bikingman https://www.youtube.com/c/bikingman

Pour les commentaires c’est juste en dessous !!!! Merci d’avoir lu !

Desertus Bikus 2023

Pour le lancement de mon année 2023 j’avais choisi comme l’an dernier la Desertus Bikus. L’an dernier cette course m’avait bien réussi avec une troisième place derrière Sofiane Sehili et Victor Bouscavet.

Le principe de cette course est de partir de Anglet pour rejoindre la ville de Nerja au sud de l’Espagne en passant par 4 checkpoints dans 4 déserts. L’itinéraire est donc libre et cela joue énormément sur notre potentiel classement.

Après avoir passé quelques heures sur Komoot pour tracer mon itinéraire, j’avais identifié 2 passages de frontières concurrentiels et complètement différents, passage à Urepel dans le pays Basque ou au col du Somport ! Ça laisse beaucoup d’options différentes pour tous les cyclistes ! Au final je choisis le passage dans le pays Basque pour 1421 km et 14 700 D+ ! Une belle partie de manivelle en conséquence !

Question vélo cette année je rempile avec le 3T Strada, cependant avec quelques évolutions. Mon set up de sacoche a changé car cette année je roule pour Miss Grape ! Je pars avec leur prototype de top node (sacoche de top tube) et la sacoche arrière 7L. De quoi ranger les affaires pour le froid car les nuits s’annoncent fraîches (0-3 degrés). Je change de marque de pneu aussi avec le soutien de Hutchinson qui m’a envoyé les Sector en 32 mm, développés pour le Paris Roubaix en tubeless (autre nouveauté). Question poste de pilotage je rajoute également des prolongateurs avec lesquels je me suis entraîné tout l’hiver pour maximiser l’efficacité. Pour le reste c’est du classique, mono plateau ovale en 48, cassette 10/44 roue en 60 mm, lampes Exposure (avec une supplémentaire sur le casque) et selle courte. Question tenue mon nouveau partenariat avec Poc via SUPERVELO me permet d’utiliser un beau cuissard cargo et une belle veste à capuche pour le froid et la pluie !

Le grand départ

Vendredi 21 Avril, le départ est fixé le samedi pour 0h01. Par rapport à l’an dernier le fait de ne pas travailler la semaine précédent le départ me laisse le temps de me préparer et de me reposer. Arrive le vendredi matin, j’amène la Caravane Fastclub pour alimenter en café les 200 cyclistes au départ !

L’après-midi j’en profite pour aller faire une sieste de 5h plutôt royale ! Réveil à 20h… malheureusement un bruit me réveille, c’est le tonnerre ! Les fortes chaleurs de la journée ont déclenché un bel orage, le départ va être plus humide que prévu ! Pour la peine je change de modèle de sur-chaussures pour un modèle plus « étanche ».

Nous sommes une heure avant le départ, dans les locaux de la course à Anglet, grosse ambiance, beaucoup de coureurs, beaucoup d’accompagnateurs, un Dj, une buvette, un peu de pluie et du café !

Question amigos on est servi ! Beaucoup de membres Fastclub sont là et le fait d’être à la maison pour le départ est excitant. Je suis comme un fou, on me sollicite de partout, m’encourage, me demande si je vais faire premier, cela me drogue littéralement, la pluie n’est plus un problème je suis très très chaud !

C’est le départ ! Tout le monde s’élance et dès le premier virage les directions sont différentes ! Je choisis de partir vite pour ne pas qu’un écart s’installe dès le début avec la tête de course, il faut dire qu’il y a des clients ! (Victor, Clément et Stéphane pour ne citer qu’eux)

Je pars sur la nationale direction Ustaritz sous des trombes d’eau, je frise la correction deux fois dans des virages à cause de pertes d’adhérences, quelques km plus tard ça ne manque pas, je glisse des 2 roues dans un rond point, je ne suis pas blessé, je récupère mon bidon qui a sauté et je repars (avec l’air d’un imbécile qui est tombé après 10 km de course 😂).

Je commence la montée de Sorogain, je vois la trace d’un seul vélo devant moi, je finis par apercevoir le cycliste parti plus à fond que moi ! C’est Mathieu Garrate ! Un Basque avec qui j’avais déjà roulé l’an dernier. On rigole et discute bien, dans la montée et la descente le brouillard est très épais, on ne voit pas grand chose et je me fais encore des frayeurs d’adhérence ! On arrive ensuite sur un faux plat descendant, conditions parfaites, il ne pleut plus, on prend pendant plus d’une heure des gros relais ! Un peu plus tard un autre cycliste nous rejoint, c’est Victor, on prend maintenant des relais à 3. La fatigue se fait sentir pour Mathieu qui craque dans les roues (on est vraiment sur une course de 1400 km ??)

Les km s’enchaîne, je laisse partir Victor pour m’arrêter manger rapidement et enlever une veste. Le vent commence à se faire sentir et il est prévu de l’avoir toute la journée de face ✌🏻. Quelques heures plus tard le jour est levé, je roule à 20km/h avec le vent de face, je profite de tomber sur un bon café routier pour prendre mon petit déjeuner et surtout reprendre des forces ! Au passage je vois passer Stéphane Lombard par la fenêtre (on est tous à 20km/h !) j’en profite même pour sécher les chaussettes dans les toilettes !

Le CP1 est en approche, les places commencent à se fixer, je passe au CP1 après 331 km en 13h, la portion de gravel est très sympa et roule bien. Au CP je retrouve toute l’organisation, on rigole bien, je raconte quelques blagues et je repars !

Malgré que le parcours fasse un virage à 180 degrés, je me retrouve encore avec le vent de face ! (J’évite la pluie pour moins d’une heure aussi !) je me ravitaille et prends la direction de Saragosse et du CP2. Je fais en sorte de continuer sur un rythme correct mais la chaleur est intense ce jour-là. Les autres concurrents passent eux plus au sud. Je traverse Saragosse rapidement en faisant deux trois photos au passage (c’est du tourisme express). Je fonce également dans un Carrefour Express pour refaire le plein et m’arroser. Sortie de Saragosse, je prends mon rythme, tout va bien et là !!!! Une voiture de police me dépasse, me fait signe et s’arrête ! Ils m’expliquent que c’est interdit de rouler avec des écouteurs en Espagne (logique en même temps…). J’essaye de faire des blagues pour me rendre sympathique mais rien à faire, l’histoire me coûte 100 euros et au moins 15 minutes. Il me reste 900 km à faire sans musique (je pense que c’est ça ma plus grande sanction).

Je reprends ma route, j’en suis au km 500, je vais finir de monter un col avec le couché de soleil. C’est très plaisant même si la fatigue se fait sentir. Je sais que la nuit qui arrive va se passer en altitude aux alentours des 1000m et qu’il va faire entre 0 et 3 degrés. Je la redoute cette nuit, elle commence à tomber je réfléchis et prends la décision de m’arrêter dormir à l’hôtel quelques heures. Après tout sur la dernière Transpyrénnée les 3 premiers se sont arrêtés dormir toutes les nuits alors pourquoi ça ne marcherait pas avec moi ! A ce moment, je suis revenu en tête course j’en suis ravi.

Je trouve un hôtel familial sur mon téléphone, bim je réserve, j’arrive il est 22h cela fait 520 km que je roule depuis le départ. J’explique ma situation, ça les fait beaucoup rire et ils prennent mon cas au sérieux! Je leur dis de me préparer ce qu’ils veulent mais que j’ai faim, je monte mon vélo dans la chambre, me douche, branche tous les appareils et redescends au restaurant. J’arrive, la table et les plats sont prêts ! Il ne me reste plus qu’à manger, ce que je fais assez rapidement. Je prends leur stock de brioche pour le petit déjeuner et file me coucher. Il est 23h, je mets le réveil pour 1h30.

Le réveil sonne, j’ai très bien dormi, je prends mes affaires et repars de l’hôtel. Je vois sur le tracker que la tête de course s’est envolée mais Lolo Garbolino n’est pas très loin sur la même route que moi, je le verrai peut être.

A peine reparti qui voilà : Lolo ! il est 2h30 du matin, on est au milieu de l’Espagne et on se retrouve à rouler ensemble. On rigole bien, lui fait des micro siestes et il fait très froid. Après une dizaine de km ensemble il s’arrête dormir, on attaque le plateau en altitude aussi et les compteurs affichent 3 degrés. Je continue un peu mais une dizaine de km plus tard, gelé, je m’endors, je tergiverse pas longtemps et décide de m’arrêter pour me mettre dans ma couverture de survie quelques minutes pour faire remonter ma température corporelle. Finalement je m’arrête pour quasiment 40 minutes de sieste.

Ca y est je suis reparti et la forme est correcte, j’arrive sur un passage gravel le long de l’autoroute, le chemin n’est pas évident à trouver mais ça va. Assez rapidement je m’aperçois que le chemin longe des champs agricoles, ils ont tendance à arroser dans ce pays… Je passe dans des bourbiers, j’essaye de faire au maximum attention mais pas le choix, je suis obligé d’enlever la boue avec mes gants sinon les roues sont bloquées. Je vous raconte pas le bruit aussi… J’enchaine les passages un peu bancals mais j’avance bien. Ce sera bientôt le lever de soleil j’ai hâte !

Sortie du long de l’autoroute je rentre dans un superbe canyon, je profite malgré le froid, je profite tellement que je sors mon téléphone pour faire une photo et mon lecteur mp3 glisse de ma poche et s’explose par terre, décidemment c’est pas le meilleur matin de ma vie. J’arrive à réparer le lecteur, finalement c’est solide ces petites choses.

J’arrive à une superbe caféteria, je décide de m’y arrêter et d’attendre Laurent qui n’est pas loin… Une fois mon déjeuner pris je repars sans avoir vu Lolo. Quelques km plus loin j’aperçois une station service, je vais y jeter un œil pour laver mon vélo, royal ! Le 3T est revenu tout neuf et il pédale bien, 3 minutes plus tard c’est Yvan et Sam dans le camion de l’orga qui se mettent à mon niveau on discute un peu c’est très sympa. Je vais arriver sur le CP2 moins de 10 km plus tard.

Passage au CP2, aller, encore de la boue sur le vélo ! Mais beaucoup moins quand même, je traverse, arrive sur la grande route et profite pour m’arrêter pour me mettre en mode été (à 9h du matin). Il va y avoir beaucoup de km à faire donc autant être habillé en conséquence.

Les kilomètres s’enchainent, entre les deux CP il y a 500 km… Globalement le fait marquant de cette journée sera le passage près d’un sacré lac, ou j’achète le sandwich le plus grand del mundo ! J’en ai mangé que la moitié. Je continue mon périple km après km, tout se passe à merveille, la journée va se terminer, je profite d’un repas « station service » avant la nuit, les positions sont bien installées, je suis 4ème.

Les lignes droites sont longues, à coup de 20 km mais le vent n’est pas contre moi, c’est un bon point. Au petit matin c’est un peu difficile, je suis en approche du CP, cela fait au moins 500 km que je suis parti, je trouve un toilette public avec de la lumière à l’intérieur, je m’y engouffre avec mon vélo pour y dormir assis quelques minutes, 30 minutes plus tard je reprends le vélo, avec le soleil levant ça ira mieux.

Je suis en approche du CP, vers 11h le matin, déjà 1100km depuis le départ, je croise Clément qui après avoir fait une boucle pour le CP3 et avoir mangé m’attend pour me passer le bonjour ! On discute 3 minutes et chacun repart de son coté ! Je me lance par une montée abrupte dans le Desert de Gorafe, ça tombe bien, l’an dernier j’étais passé de nuit et j’avais rien vu !

Je valide le CP et après un peu de gravel racing je sors du désert, il va falloir appuyer pour rejoindre Clément qui a presque deux heures d’avance. Déjà je remets un peu de pression dans les pneus pour être sûr d’avoir un bon rendement. J’ai plus d’eau aussi, il me faut me ravitailler et en Andalousie il fait chaud sur le coup des 15h ! Je rentre dans un bar rural d’un petit village, il se foute un peu de moi mais j’assume le rôle avec mes deux sandwich, deux cocas et mon eau pétillante. C’est parti pour 180 km à fond pour revenir dans la roue du champion.

TODO BENE, j’enchaine grâce à l’excitation, je pense que nous n’avons pas exactement la même trace, nous en avons parlé lorsque que l’on s’est croisé et je me doute que j’ai moins de km mais plus de dénivelé. Arrivé a Huétor-Tàjar comme prévu Clément passe par la trace basse, je pars sur la trace au nord avec un très bon gravel à 15% suivie de monté très très raide juste avant le cp4.

Finalement je me positionne toujours troisième au CP mais j’ai déjà remonté une heure sur Clément. Le coucher de soleil est incroyable sur Iznajar, j’en profite et je saisis l’occasion pour faire une belle photo (je pense que c’est à ce moment que je fais tomber ma pochette avec carte bleu, carte d’identité, carte vitale…) Je reprends la route, et m’aperçois trop tard de la perte de mes papiers, je suis plutôt déçu de cette erreur.

Clément cale dans la montée, je reviens sur lui à vitesse grand V ! Finalement je l’aperçois, malheureusement dans la bataille il s’est fait mal au genou, on discute brièvement, s’encourage et je file tout content de prendre la deuxième place.

Quelques minutes plus tard nouveau rebondissement, j’arrive sur un immense portail fermé qui m’empêche de prendre le beau chemin prévu sur ma trace. Je fais demi tour immédiatement pour trouver un autre passage. Nouvel échec, pas de chance, je regarde le tracker et prends la trace de Victor ! Je m’engage dans un gravel assez propre qui me rallonge un peu mais où je récupère ma trace un peu plus tard. Le problème ? Je ne connais pas du tout le profil et ça monte indéfiniment… J’ai même peur que Clément me passe avec une meilleure trace.

Un fois de retour sur la trace, il est déjà plus de minuit et je suis complètement explosé, il me reste plus qu’à descendre et rouler un peu sur le plat pour finir la course… Mais quelle galère, je ne suis plus lucide, j’ai chaud, j’ai froid, j’ai faim, je perds du temps tellement facilement à ce moment-là… La descente est un enfer, je n’arrive pas à rouler, je décide même de dormir quelques minutes car impossible d’aller plus loin…

Je remonte en selle quelques minutes plus tard pour rejoindre l’arrivée, j’ai tellement envie d’appeler un taxi, je veux juste dormir… Heureusement j’arrive vers 4h du matin dans le centre de Nerja ! Yvan et Vana (et même Stef Lombard est là) Ouf je suis délivré, j’ai réussi à finir cette course !

Une deuxième place qui me ravie !!! Après 1450km très très rapide ! Maintenant place à la récup car la prochaine course est dans moins de 6 jours…

Les Strava :

https://www.strava.com/activities/8952836717 & https://www.strava.com/activities/8952846011

Jeroboam 300KM Gravel Mallorca

Pour bien démarrer l’année et finir une première partie de phase d’entrainement j’ai trouvé cet évènement. La Jeroboam Mallorca, l’évènement proposait un ride gravel de 300 km sans classement. Parfait à la fois pour me tester sur mon entrainement et aussi pour découvrir un parcours sur une ile avec une belle réputation cycliste.

300 km n’est jamais anodin surtout en gravel, un très beau test en perceptive.

A l’arrivée sur l’ile de Majorque nous nous sommes rendus assez rapidement sur le lieu de la course pour voir l’ambiance et si les cyclistes était déjà présents. Le RDV était fixé pour 18h avec le retrait des dossards. Une fois sur place on a vu assez rapidement que ce n’était pas un évènement qui allait rassembler 800 personnes. Au retrait des dossards puis à la BBQ partie organisée nous étions une petite quarantaine de cyclistes réparti sur 3 distances, 75 / 150 / 300. Dans le pack de bienvenue, une casquette, un teeshirt, bidon, bandana et feuille à faire tamponner pour le lendemain. C’est plutôt sympathique et la soirée BBQ est très conviviale.

Samedi matin 7h nous sommes tous au briefing, une bonne cinquantaine et beaucoup de très beau boulot. Première déconvenue, nous devons faire les trente premiers km en mode rando derrière un guide pour traverser un parc naturel. Sachant que la journée va être longue c’est pas l’idéal pour se mettre dans le rythme mais ca permet de discuter avec les participants et profiter des paysages.

Une fois la rando finie en deux bonnes heures c’est parti, chacun prend son rythme. C’est à ce moment que je croise un Italien qui me dit « je pense qu’on est les deux premiers du 300km, c’est fou le temps qu’on a perdu au départ, il faut que je me dépêche j’ai mon avion à 7h demain matin » Je lui réponds que son projet me plait beaucoup ! (après vérification je me suis aperçu qu’en 2019 il a été champion du monde par équipe sur piste avec l’Italie!)

Juste à ce moment Emilie me téléphone, elle est sur la boucle de 75 km et elle vient de crever les deux roues 2 fois… Nous sommes sur deux parcours différents, on regarde rapidement, mon parcours passe pas loin d’elle, ce n’est pas une course finalement (je peux me le permettre). Je décide d’aller l’aider. Manque de chance, elle est en fait pas loin de mon parcours… du retour ! Finalement c’est un détour de 11 km que je fais pour la rejoindre. Arrivé sur place, un concurrent a essayé de l’aider mais n’a pas réussi à gonfler la roue avant correctement (pompe à main de décoration…) et sur l’autre roue l’obus de la valve s’est enlevé. HOP HOP deux coups de pompe, serrage d’obus et remontage de roue et la championne repart !

Je suis au km 60, j’ai donc fait 22km et le temps de la réparation de plus que les copains (environ 1h30 au total) je pars sur une chasse de 260km pour rejoindre la tête. Je me sens très fort et je ne pouvais pas rêver de mieux pour me pousser dans mes limites. Le parcours est très beau mais très changeant, on passe de petites routes à de l’autoroute de gravel mais aussi sur du single pas très rafraîchi avec beaucoup de pierres.

Au bout d’une bonne heure je reprends le dernier, 30 bonnes minutes plus tard je récupère un couple dans un passage très accidenté. Je continue, pousse vraiment. J’arrive dans un boucle du parcours, la je croise Alex Martinez en tête de la randonnée, je ne sais pas combien de km fait la boucle mais ça me motive encore.

J’attaque de fort pourcentage, on monte à un château pour aller chercher un magnifique point de vue, je retrouve à ce moment la le photographe de la course, Thomas le Belge de chez 3T et Andy un Britannique qui habite dans le coin. Une photo rapide et je repars, ca fait du bien de récupérer des gars, je veux maintenant rattraper les autres !

A peine reparti, je fais quelques km, je traverse un golf sans trouver la trace, quelques détours, deux golfeuses m’encouragent « go away!!! » ahah, je saute un grillage pour récupérer un vieux single. 3 km plus tard pareil chemin bloqué, fermé. Je trouve rapidement la solution en sautant par dessus un autre grillage. Je profite d’un Repsol pour remplir les bidons, prendre une bouteille d’eau en supplément et 2 snickers. Je suis seulement au km 100 (ca m’arrange car je suis pas revenu sur Alex ni Davide).

5 km plus tard, même galère, un portail fermé avec ce coup ci des barbelés sur le dessus. Je commence à m’agacer du parcours. Andy me récupère alors que je suis en train de chercher une solution. On coupe cette petite boucle finalement. (Beaucoup de portails ont été fermés spécialement ce weekend pour un rally auto). Je roule un peu avec Andy, finalement je le laisse pour reprendre mon rythme (c’est à dire à fond).

Le parcours n’a plus de problème, les jambes vont bien, je me régale. Je profite de la garrigue et des traversées de champs mi gravel, mi vieille route. J’arrive à garder l’inertie des roues, c’est une bonne sensation.

KM 200 j’arrive au point de contrôle, moment très sympa, le bénévole de l’orga se dépeche de me faire une tartine de nutella, je discute 3 minutes, on rigole bien. Je suis toujours en feu et il me reste 120km.

A ce moment là, le plus gros de déniv est passé, il me suffit de garder le rythme pour essayer de remonter, léger vent de face. Je regarde ma moyenne (pause comprise) j’arrive à la faire remonter. Je re croise le photographe, ca me fait dire que les premiers ne sont pas loin…

La championne pendant ce temps là, a fini sa rando, elle s’est régalée et a été accueillie à l’arrivée avec un plateau repas burger frites et douche chaude ! Je croise les doigts pour avoir pareil.

La nuit tombe, c’est la première fois de l’année ou je roule de nuit, ça me rappelle toutes les courses d’ultra, moment plaisir. Finalement Alex Martinez sera arrivé en premier après avoir roulé une partie en groupe en 14h. J’arrive 40 minutes plus tard que lui, quasiment la même moyenne mais avec un peu moins de pause. Je suis très satisfait, j’ai très bien roulé, c’est rassurant après l’hiver. La vitesse était bonne et je n’ai pas eu de problème mécanique, des bons choix de pneus, sacoche et globalement set up du vélo. Je ne récupère pas les lauriers comme si j’étais arrivé en premier mais il ne faut pas l’oublier, ce n’était pas une course. Tout le monde est au courant que je suis allé dépanner Emilie sur le trajet ce qui me gratifie de la plus longue distance effectuée et d’une belle anecdote.

Le strava de la course : https://www.strava.com/activities/8737543932

Maintenant c’est place aux vacances pour decouvrir le reste de l’ile de Majorque !

Merci Jeroboam et La bicycletta Arta pour l’organisation.

Ps : je suis rincé