Le blog, nos aventures, bientôt les vôtres.

My Badlands Gravel Ultra par Max 

Badlands c’est la plus grosse course d’Europe de Gravel ultra distance. Eux même la qualifie de la plus « sauvage » des courses. Pourquoi la plus sauvage ? 

  • Premièrement le parcours. Il nous amène au centre de l’Andalousie, en traversant les déserts de Tabernas et Gorafe et en finissant en Sierra Nevada, sur les contreforts du Pico Véleta le plus haut col routier d’Europe (3400m). 
  • Deuxièmement la météo. L’Andalousie début septembre n’est jamais très fraiche : les températures folles et le soleil sont plus que sauvage.
  • Enfin, la concurrence. Chaque année ce sont 350 cyclistes qui prennent le départ, les inscriptions se font via un tirage au sort, plus de 1200 personnes restent sur liste d’attente. Chaque année la course est convoitée par les grands noms de l’ultra, dans le palmarès de la course figure : Lachlan Morton, Mathia De Marchi, Seb Bruer et Rob Britton, des stars internationales. Les écarts à l’arrivée sont à chaque fois très serrés. 

Badlands est ma  « finale » de la saison 2024 ; à la fois la dernière mais aussi la plus dure. L’année entière était prévue pour me préparer pour celle-ci. Juste un mois plus tôt ma deuxième place sur la Basajaun m’a mis en confiance. 

À peine un mois entre les deux courses, les deux du même type, 800 km gravel avec 16 000D+, j’ai fini la Basajaun fatigué et usé. Le challenge était de récupérer de mes traumatismes, de mon quota de sommeil et de reprendre l’entrainement pour être fin prêt pour le premier 1 septembre. Durant cette reprise d’entrainement, pour ne pas augmenter la fatigue et favoriser la récupération, je me suis limité à faire des sorties gravel sans dénivelé et en plein soleil. L’adaptation au soleil et la chaleur est très importante. 

Quelques jours avant la course je suis prêt, j’ai vu la startlist et des jolis noms seront de la partie, Justinas Leivaika, Ulrich Bartholome et Kenneth Karaya rien qu’eux. Ça annonce une course excitante et surtout très rapide. Des coureurs venus du monde entier et surtout des professionnels.

Après 10 heures de route avec le Vito Groupe Clim, nous voici arrivé avec Clément (notre chauffeur 4*) et Thomas (qui fait aussi la course) dans notre Hotel à Grenade, un hôtel parfaitement choisi par Thomas car à moins de 100 mètres du départ. Un petit tour histoire de trouver un resto dans la ville et au lit, petit détail à 22h il fait encore 33 degrés… 

Check in 

Avec Thomas on s’avance pour récupérer nos sacs de bienvenu, les trackers et se mettre dans l’ambiance de la course. La file d’attente est longue, nous sommes dans le hall du palais des congrès, l’organisation est belle et rapide. On à même droit à du café de la part de café de Finca. On fait deux photos devant le panneau Badlands et c’est déjà le Briefing. Première chose qui met tout le monde dans le bain, le briefing se fait uniquement en Anglais, cela donne le ton de la course. 

Briefing terminé, normalement nous n’aurons pas de surprise pendant la course, juste 2 petites sections à pousser le vélo mais rien de grave… On verra bien. On retourne à l’hôtel histoire de préparer le vélo et les affaires pour le lendemain, une fois les affaires prêtes on se met en quête d’une paella au riz d’encre de seiche conseillée par Clément. 

Dimanche 8h 

C’est le grand départ, tout les cyclistes sont présents au départ, nous sommes tous beaux et prêt à en découdre. Je reste pas loin du sens du départ en surveillant du coin de l’oeil Justinas, Ulrich, Kenneth et Alex Martinez avec qui j’avais fait une course de 300km il y a 2 ans (j’ai vu qu’il a fini 5ème l’an dernier, il fait parti des prétendants à la victoire)

Top départ, on s’élance pour 4 km neutralisés tous ensembles, devant en ligne, les favoris sont là et ça risque de partir sur un gros rythme dès le début. On passe sous l’arche des 4 km et les fauves sont lancés. 

Alex Martinez est devant, moi aussi, j’en profite pour partir sur un bon rythme et m’extirper du peloton ! Très content de mon attaque sur tout les favoris je m’engage en tête sur les 16 km restant du premier col. 

Assez rapidement je m’aperçois que je suis pris en chasse, avant même la fin du col mon avance est en déficit, je suis aux alentours de la cinquième place. Le dénivelé est assez agressif, plus de 2000 mD+ en 60 km. 

La course est maintenant lancée, le soleil est là lui aussi et pour pimenter ce départ un mur se dresse devant moi, le Mirador de la fin del Mundo ! Une montée en gravel avec des passages à plus de 20%, au sommet du public et même la pour encourager, c’est rare en ultra distance donc j’en profite et je mesure la popularité de la course. 

Bientôt ça sera le premier désert, celui de Gorafe (un des plus beau d’Espagne) et aussi une zone sans eau du kilomètre 150 au kilomètre 230. Je profite d’une traversée de village pour m’arrêter refaire les pleins. Le bar a l’habitude de la course, des bols sont rempli de bombons et de gâteau en libre service. Encore mieux, le live tracking de la course est affiché sur l’écran au centre du bar. Je reprends la route sous des encouragements. 

Je roule dans le désert de Gorafe sans encombre et profite d’une vue exceptionnelle, le sol de ce désert est composé de terre tassé avec des pierres, ça roule très bien et ça secoue un peu en descente mais tout en restant correct. Correct, enfin pour moi car je croise un concurrent qui vient de prendre une vilaine chute dans la descente, il remonte à pied pour rejoindre la route plus loin. 

De mon côté je subis les effets de la chaleur, je fais attention dans les descentes et prends gentiment un bon coup de chaud. Après un passage dans de la boue fraiche, je profite d’un coin d’ombre pour m’arrêter ; j’ai besoin de prendre le temps de débourrer le cadre de mon vélo, manger une barre tranquillement, ça me permet de baisser ma température corporelle. 

18h je rentre dans un restaurant sur le bord de la nationale, c’est très compliqué physiquement alors que je n’ai fait que 220 km depuis le départ. Je prends, un bocadillo, une glace, un coca, des chips, 2 bouteilles d’eau plate et une petite d’eau gazeuse. Il ne reste dans le restaurant  qu’un client qui traine, je fais les pleins des bidons et du camelback et sors finir mon sandwich sur la parking. Pendant que je mange difficilement le restaurant ferme, d’autres coureurs arrivent et repartent sans eau ni nourriture. C’est sadique mais je suis content d’avoir était le dernier à me ravitailler ici. Je n’ai pas envie de repartir, la chaleur m’a tué. Je finis la moitié de mon sandwich et reprends finalement la route. On abandonne pas à cause de la chaleur, ça ira mieux cette nuit…

10 kilomètres plus tard je traverse le village de GORE, un village qui chaque année encourage les cyclistes de Badlands, les gens sont au bord de la route, il y a des pancartes dans le centre ville et ils m’applaudissent quand je passe. Encore mieux, je double un américain qui est encore plus mort que moi ! Ça fait plaisir ! 

Je roule et la nuit tombe tout doucement,  je suis reparti sur un bon rythme, en tête j’ai le km 330 qui symbolise la fin du dénivelé, après ce cap je serai sur un profil descendant en bitume et du relatif plat jusqu’au km 520, globalement ça sera 150 km de repos. 

La fatigue arrive juste avant minuit, je prends un nouveau gel et des bonbons pour me faire un shoot de glycémie, ça me réveille et je passe ce dur passage. La nuit se prolonge, c’est agréable, la température est bonne. Chose étonnante, je croise beaucoup de participants durant cette nuit, on s’échange les places mais globalement je me sens en forme. Je reste aux alentours de la sixième place.

Au petit matin j’entends le bruit des vagues mais ne les vois pas, je me dis que j’ai complètement loupé la vue mer à cause de la nuit… Quelques kilomètres plus tard je la retrouve, la Méditerranée sous le soleil levant. C’est magnifique et je profite, je profite aussi de chercher un café ouvert pour faire des réserves. J’en trouve un dans un village touristique du bord de mer.

Densité de la course quand tu me tiens… Au moment où je déjeune tranquillement après presque 500 kilomètres de course les écarts sont toujours très serrés. Je me fais doubler à ce moment là par Cara Dixon la première féminine. Dure course, bon, avec mon petit-déjeuner je repars en pleine forme et enchaine bien les kilomètres.

Je passe le Cabo de Gata, le phare et les plages avec les montagnes qui se jettent dans la mer, c’est magnifique, je profite et les pistes sont vraiment géniale à rouler. Même si à un moment j’ai traversé la plage à pied pour prendre un pont mais ça ne compte pas vraiment… 

J’arrive maintenant dans le Desert de Tabernas, je le redoute car la dernière fois que j’y suis passé j’ai marché en poussant mon vélo pendant plus d’une heure. Le soleil cogne fort à ce moment là mais je le supporte bien, je suis concentré pour traverser ce désert. J’entre dans les premières pistes, du sable / limon au sol mais qui porte assez pour me permettre de rouler, c’est déjà ça. 

Je passe les 10 kilomètres de piste sableuse assez facilement et je m’estime sauvé, je vais bientôt commencer les 250 derniers km qui s’annoncent plutôt solide avec presque 6000 de D+, je suis très content à ce moment la, j’ai enlevé une belle épine de mon pied ! 

Rebondissement, à peine 10 km plus tard et malgré le fait d’être sortie de Tabernas je me retrouve dans le même lit de rivière sableux que je n’avais pas anticipé. Mentalement cela me détruit. La chaleur m’accable également. Dur moment, je passe plus de 10 kilomètres dans ce passage, je passe devant un canal d’irrigation où j’y plonge la tête sans hésitationn. Je repars plus frais et humide mais pour seulement quelques km. 

Je suis obligé de m’arrêter sous un arbre pour faire redescendre ma température, c’est dommage car je suis en chasse sur le 4 ème. Quelques minutes plus tard je reprends la route, en ouvrant totalement mon maillot, ça me permet de me refroidir dans les descentes. Surprise à ce moment la, le 4 ème arrive dans mes roues, je l’avais doublé sans le faire exprès. Je me dis que j’ai fait une erreur de m’arrêter sous mon arbre… 

On roule tout les deux jusqu’au prochain village, il est 20h et je dois trouver un endroit pour me ravitailler avec la longue nuit jusqu’à l’arrivée. Je trouve une guinguette ou je prends la totale avec comme cerise sur le gâteau un panini congelé qu’il me fait réchauffer au micro onde. Quelques minutes plus tard c’est Sacha le 6 ème qui me rejoint. Je finis de manger et repars pour une longue nuit. Plus que 150 kilomètres pour 4500 D+, une sacrée fin. 

La nuit est sous le signe du dénivelé, je le gravis sans trop de vitesse mais sans perdre de temps sur les autres, on roule tous à la même vitesse et les écarts sont très serrés. Ça se passe bien et le nombre de kilomètres restant descend petit à petit. On arrive au milieu de la nuit, je n’ai toujours pas dormi depuis le départ, ça fait déjà 40 heures que je roule. 

Il ne me reste plus que 60 kilomètres pour 2000 de D+, les pentes sont vraiment raides, je m’en accommode avec difficulté et lassitude mais l’arrivée est là, au bout de la route… 

Il est 4 ou 5 heures du matin, dans une très longue descente qui me parait interminable je m’endors sur le vélo, il n’y a rien à faire… Les bonbons ne suffisent plus, ni les gels café… Je trouve une énorme buse en béton et je m’installe dedans, je n’ai plus d’énergie, à peine arrêté c’est Sacha qui me double, je ne peux rien faire… 

Je dors 10 minutes et reprends la route, le rythme est normal, je ne peux pas accélérer, pas ralentir non plus, j’erre sur le chemin pour rejoindre l’arrivée… 

J’arrive à Capilera ! Enfin, cela fait 47h47 que je suis parti, j’ai fait 791 km pour 16300D+… 

Quelle course, sûrement une des plus intense de ma vie (pour le moment), je n’ai eu aucun répit et j’ai roulé avec une intensité incroyable. Je finis avec le plaisir d’avoir fait une belle course. Ma sixième place me convient autant qu’elle me pousse à revenir l’an prochain prendre ma revanche sur un parcours qui finalement me convient ! Une telle place avec une telle concurrence me ravie ! 

Un énorme merci à tous mes partenaires sans qui tout cela ne serait pas faisable ! Groupe Clim, Canyon, Hutchinson, GCN en Français, Néo Wheels, Missgrape, Supervelo, Fastclub, Ttilika, Spad Chanel, Glace et Café Romane

La course sur Strava : 

Le Bikingman Corsica de Caro

Trois mois déjà et comme un lointain souvenir, un challenge réussi, mon challenge, mon premier Bikingman Corsica 2024 du 26 au 31 mai 2024.

Que de chemins parcourus, 12 mois en arrière, l’idée me titille, j’hésite, est-ce bien raisonnable… non c’est fou ce truc et puis banco je m’inscris et là le mental est à 100 %. Que de soirées, de kilomètres parcourus, de questionnement sur le matériel, que de motivation au fil des jours pour tenir le cap.

Le grand jour le 26 mai 2024, je pars dans la vague des 5 jours (peut-être un peu moins !) sereine et confiante sans aucune crainte. Les premiers 100 kilomètres se font à bonne allure mais déjà un coup de chaud et je m’arrête et vois passer Michel. Saint-Florent 18h je suis dans mes temps tout va bien, la nuit arrive la sensation est étrange mais bonne. J’ai peu roulé de nuit, 35km seulement, j’aperçois parfois d’autres feux rouges dans le désert des Agriates. Minuit environ on a réservé un Airbnb à Speloncato, je suis épuisée et Michel monte mon vélo par les escaliers. Il a aussi prévu de s’arrêter. J’aurais dû manger avant, après repas douche et lessive et oui … ! On se couche vers 2h lever 4h départ 5h pour le lever du soleil sur le col de Bataille sublime et raide. Mais en fait sur tous les très gros pourcentages je pousse le vélo sans regret. Arrivée au CP1 en haut du col je pointe à 19h35 de course j’ai parcouru 219 km 3800 m de dénivelé, je me couvre sur les conseils d’Amélie et j’aborde la descente.

(Michel) Je me suis trompée en descente en plus, et j’ai manqué d’eau

@Michel arrête d’écrire Caro te rattrape @Roule roule Michel et remplis ta gourde

(Whatapps – Fastclub)

A Ponte-Leccia, je prends un petit déjeuner à la boulangerie puis j’aborde le col de Verde on se croise avec Joanie la Canadienne. Et là en plein cagnard, le Piane di Verghe, je pousse sur cette route défoncée et abandonnée même des Corses, et… abrité sous un rocher Michel est là, qui souffle… et qui ne me quittera plus ou presque…

(Michel) Mes pneus de 28 passent mal en montée, sur cette route défoncée, je patine, je n’avance pas, je ne tiendrai pas mon objectif, et si je profitais avec Caroline… !!??, après tout, je laisse passer les coureurs, mais où est-elle ?? Je t’attends…

Puis les gorges de Spelonca magnifique descente vers Porto, crêpes avant d’aborder les calanques de Piana. Je connais bien les calanques, je me régale, et je fatigue aussi…

Si j’ai bien compris vous faites un Bikingman Gastronomique en amoureux !!

(Whatapps – Fastclub)

Mais le CP2 est trop loin et j’ai 80 km de retard sur mes prévisions. Michel a déjà trouvé un hôtel à Cargèse et tant mieux, Joanie, les marshalls nous rejoignent. Petit repas de lentilles ça fera ça de moins à porter… bonne nuit et départ tôt le matin mardi vers 4h.

Arrivée au CP2 Michel est déjà là devant son plat de pâtes, j’arrive à Véro en 47h52 ce mardi j’ai parcouru 469km et 10 100m de dénivelé.

On enchaîne par le col de Scalela, on se retrouve à Bastelica, pause avec grosse omelette plateau de charcuterie corse, avec d’autres concurrents l’ambiance est bonne.

Allez les touristes, on aime bien vos vacances mais il va falloir pédaler un peu !
(moi) »Mais non Max, réconfort avant de réattaquer,Bon moi hier, j’avais mal à gauche, après à droite, bon c’est équilibré je sens plus rien Bon en fait c’est un monstre ce tracé »
(PHOTO DE Michel devant l’omelette) Perplexe le type, @Caroline si tu ne sens plus rien c’est que tu es sur la bonne voie !!
Elle aime bien se plaindre ! Et Michel manger !!

(Whatapps – Fastclub)

Descente vers le lac de Tola quelques photos et je repars, il est environ 20h ça commence à être dur je n’ai plus envie de rouler plutôt envie de m’arrêter mais non c’est ça le Bikingman, me dis-je, je crois que je suis face au mur et c’est sans compter sur Michel qui a déjà trouvé une chambre, il est 21h. Ouf tant mieux et en même temps en voyant passer Joanie le doute s’immisce… douche lessive et au lit à 21h mais Michel veut mettre le réveil à 3h30, l’horreur !! pas question c’est pas du cyclotourisme lui dit-je, c’est LE Bikingman… !?? j’ai du mal à m’endormir il va me faire rater ma course, je gamberge, je m’assoupis un peu et puis déterminée je me lève, …il se lèvera comme moi et à 2h on repart pour l’ascension du col Saint- Georges. Là s’ensuivent plusieurs heures de nuit où le feu rouge de Michel me rassurera largement, car mon GPS s’éteint tout le temps… Au petit jour, petit arrêt naturel, puis de nouveau arrêt 30 minutes plus tard, là mes sphincters auront le dessus sur l’impatience de Michel et merde alors…Je suis solo, tu es solo non !!

(Michel) Oh la chieuse…

S’enchainent les kms, le col de Saint-Eustache, Zonza, gros coup de barre j’avertis Michel, j’ai besoin d’une sieste. Le vélo jeté je me jette par terre en boule pour 20‘ de sieste, Michel s’impatiente encore, moi je mange , je me ressource, je lui rappelle qu’on est en solo ! alors !

(Michel) Moi je regarde les autres passer, on est bons derniers maintenant c’est sûr …

La descente en passant par le barrage de l’Ospédale je la connais bien et dans les deux sens elle est magnifique on se trompe un peu avant Sainte-Lucie mais la route nous amène jusqu’à Solenzara magnifique plage. Là nous attend le cameraman, long café et interview, je ne sais pas encore que finalement ma doudoune me sera utile… je ne remercierai jamais assez les Marshall, Cédric, le photographe qui vivent notre course et nous la ferons revivre à travers leurs interviews et sans qui mon Bikingman n’aurait pas la même saveur. Sourire, plaisanter, partager et relativiser nos expériences devant la caméra compense les moments de solitude.

Vous vous êtes vraiment peinards !!
Les stars de Youtube GOOOOOOOOO

(Whatapps – Fastclub)

Le plus long monologue de toute mon aventure m’attend dans la montée vers les aiguilles de Bavella,le plus long col en zigzag, une horreur j’ai l’impression de m’être trompée de route, pourquoi ça monte, ça redescent et ça remonte, mais où suis-je… où sont les autres, seule, un peu de pluie sur la route, de longs virages, de très gros pourcentages, 19 kg à pousser même le stop n’a pas marché…interminables aiguilles, je ne les ai même pas prises en photo, elles ne le méritent pas, elles me sortent par les yeux, …

(Michel) C’est un chantier ce col, c’est plat à 9%, Je l’ai laissé galéré, je me rachéte le restau a l’air top, en l’attendant je bois une petite pietra…

Heureusement par SMS Michel me confirme qu’il m’attend à l’hôtel restaurant à Zonza. Je fouille à droite de ma sacoche avant, je trouve ma doudoune, merde je voulais mon blouson jaune imperméable pour la descente glaciale, tant pis, je ne retrouve plus rien, .. je commence la descente, bizarre, ma sacoche arrière a un gros trou à force de frotter sur la roue… je réajuste…quelle merde…

J’arrive enfin à l’hotel, où m’attendent Michel, et un bon repas Corse… Pour le lendemain je me déleste de quelques barres, quelques crèmes d’arnica, de chamois pas entamées, mes fesses sont parfaites.

Dès 4h nous voilà repartis, heureusement juste à temps, au CP3 je pointe à 92 heures 18 à Zicavo juste avant la fermeture du CP3. On est presque derniers, raclant les fonds de pâte, là non plus, plus de café pour nous. On reprend la route vers l’ascension du col de Verde, on est jeudi il me reste 222 kms.


@saletzki michel veut prendre de l’avance sur la Pietra sur @Caroline Son côté mâle a pris le dessus, il l’a abandonné aux sangliers !! @Caroline laisse le il s’enflamme, on sait tous que tu vas le doubler à la fin,C’est certain Il reste combien de km ? Tu as le même lien que nous regarde, Michel km 925,Caro km 900 @Caroline Michel t’as abandonné mais pas nous ! Force !!!! C’est bien @Caroline …tu vas le faire, c’est top …

(Whatapps – Fastclub)

En chemin je plaisante avec Cédric sur la moto, « vais-je arriver ce soir je ne sais pas, après tout ce qui compte, ce n’est pas l’arrivée mais le plaisir du chemin… » comme d’hab Michel est devant je ne le reverrai jamais… Moi je traîne je fais ma sieste sur un banc il fait chaud.

(Michel) Parti du CP3, je me sens en forme, j’appuie sur les pédales, il ne me reste plus que la distance Ironman, .. !!??, je pars pour mon contre la montre, je me fais plaisir, bonne sensation, confiance, pas de fatigue, je démarre ma course aujourd’hui… je remonte des concurrents, mais je dois manger, je le sens, … une boulangerie à Aléria, génial, je l’indique à Caroline, et là, déjà Max sur Fastclub a noté

Michel qu’est-ce que tu fous, remonte sur ton vélo et pédale…

(Whatapps – Fastclub)

A Aléria grosse pause crêpes café, je pense à mon GPS qui s’éteint la nuit, j’imagine Max qui s’énerve, Max m’avait bien dit qu’il fallait connaitre son GPS par cœur, …je contacte Clément, une crêpe engloutie et la vidéo de Clément me redonne la clé et confiance en la nuit. Par SMS, je sais maintenant que Michel fait cavalier seul, il m’indique la boulangerie. J’ai eu beau insister, la vendeuse ne voulait pas me vendre une demi baguette, je paye une baguette coupée en deux, j’en donne une demi au client suivant médusé, j’achète deux bananes, un client me montre ma sacoche qui frotte encore, je réajuste et je repars, je me sens libérée, Michel fait sa course et moi cool j’ai encore 20h devant moi aucune inquiétude. Pour le dernier col pas de problème je passerai c’est sûr je pousserai c’est pas un problème !!

Arrête toi merde Attends ta femme !!??? …
C’est pour être le premier à la douche… De toute façon il sera félicité que quand @Caroline sera arrivée… Je pense qu’il essai d’avoir le bidon d’or de la trahison ou du traitre de l‘année… Putain d’ancien triathléte… Me parle pas… On est tous derriére @Caroline en tout CAs !!

(Whatapps – Fastclub)

(Michel) J’arrive en 106h, heureux et en forme, en ayant remonté 20 concurrents, maintenant j’attends Caroline, …, mais qu’est ce qu’elle fout !! ??

Avant la montée j’encourage un duo de deux jeunes qui veulent abandonner « allez, vous y êtes presque » Ah ma lampe avant ne marche plus, tiens bizarre, dois-je faire qu’avec ma frontale, je verrai plus loin, ??… en fait je branche ma powerbank en continu et ça remarche, il vaut mieux pour moi car nuit noire dans la montée de la dernière grosse difficulté le col de Saint-Agostino j’avance seule avec le bruit des animaux les chevaux peut-être, je mets la musique du concert de NONUKE, Jackson Brown à fond et en boucle. Dans toutes les portions rouge du GPS, je pousse, le reste, je remonte. Je sais maintenant j’arrive bientôt !!II est plus de 23h là-haut, je me couvre et amorce la descente prudemment. J’avais sous-estimé la fin car là je comprends, que jusqu’au bout ce ne sera pas gagné !! Ma tête ne tient plus, mes cervicales ont lâché, dur alors sur le plat de rouler quand on ne peut pas regarder devant. En pleine ville, un peu perdue, je me fais doubler à fond par le duo comme si je n’existais pas, …, le doute s’installe, c’était eux ?? font-ils partis de la course ?? et si je suivais n’importe quel coureur là dans la nuit ?? grand moment d’incompréhension, …, puis encore un autre me double encore à fond… bon, là j’ai compris, encore un con-current…

Je rentre dans un camping mais là ce n’est pas le bon, des mecs proposent de me ramener en camion… non merci je file … !!!

Ca y est là je reconnais la route je ne peux plus me tromper je franchis la ligne d’arrivée à 2h18 ce vendredi 31 mai après 111h de voyage, j’ai la pêche, je ne reconnaît ni ma voix ni ma tête, je suis déjà là !! J’avais rêvé de ce moment j’y suis, aucune euphorie, je suis contente c’est tout, bah oui je l’ai fait, qui en doutait, pas moi !!

Merci à Christophe et Véro qui se sont relevés pour moi, Michel qui a déjà eu le temps de se doucher. Encore une fois Cédric est là, il me l’avait promis, « je serai là à ton arrivée » m’avait-il dit, quel baume au cœur, quelle émotion aussi de le retrouver lui et ses interviews et qui ne perdra rien de mes commentaires, même à l’arrivée… !!

L’aventure Bikingman, c’est vous Fastclub, Max, Émilie et les autres qui avaient cru en moi tout au long de ma préparation et pendant la course,

(Michel) Bravooooooo Magnifique cette Caro Yess le couple de l’année !!! Félicitations

L’aventure Bikingman, c’est moi, parce que mon mental y a toujours cru pendant l’épreuve, avec les meilleures conditions météo et le meilleur vélo,

L’aventure Bikingman, c’est Cédric, David, les marchalls qui ont été là pour moi la lanterne rouge, qui surgissaient derrière moi devant moi, et sans eux, j’étais perdue seule. Avec eux, j’étais dans l’aventure retracée en plus quotidiennement, c’était génial tout simplement ! Et la photo du finish, le lendemain, avec Rémi le 1er, finalement le même teeshirt, la même médaille mais deux fois plus de souvenirs.

Raceaccross France 2500km de Florent !

Retour sur la Race Across France 2500 km que Florent s’est lancé en défi pour cette année, voici sa course vue de l’interrieur ! Merci Florent pour ce partage.

Une première aventure avant l’aventure traverser la France en train avec mon vélo dans un bagage pour prendre le départ jeudi soir de Lille à 21h13 et s’en suit une première nuit sans dormir pour parcourir 250 km et rejoindre la première base de vie au levé du jour à lisy sur ourcq où les bénévoles avaient préparé des crêpes délicieuses . Un brin de toilette , je rempli mes gourdes et repars dans l’instant.

Jour 1

Je décide de rouler jusqu’à que le sommeil m’emporte malgré la pluie qui ne nous lâchera pas ce jour là ! Vers midi je m’endors sur le vélo et je décide de faire une bonne sieste à l’abri sous un marché couvert .

Je me rappel d’une anecdote où le long d’un canal on parcours 20 km sur une piste cyclable type gravel où j’ai du croiser une dizaine de concurrents malheureux en train de réparer des crevaisons ! Je remercie à ce moment mon poids plume et mes pneus neuf Michelin endurance.

L’après midi s’en suit entre averses et éclaircies j’arrive à rejoindre la base de vie de guegnon vers 1h du matin . Bilan j’ai parcouru 620 km en un peu plus de 24h grâce au faible dénivelé…c’est juste incroyable…

Je profite d’une bonne douche chaude ! J’avais prévu dans mes sacoches serviette et gel douche..je jète un œil au dortoir,  sa ronfle sa bouge je ne me sent pas de dormir ici alors je trouve une table de massage à l’écart où je dormirai 2h avant de repartir dans la nuit profonde.

Jour 2

Je tombe de fatigue vers 6h du matin et je m’arrête dormir 1h au chaud dans une laverie d’un petit village avant de prendre un bon petit déjeuner en boulangerie.

Ce matin là je commence déjà à sentir des petites douleurs au genoux gauche avant d’attaquer les monts d’Auvergne et je commence à m’inquiéter. Début d’après midi je croise un amis coureur qui me propose un doliprane et par chance la douleur s’envole je peux enchaîner les cols du massif central sans encombre avec de très beaux souvenir en tête dont la montée du puy mari avec des conditions compliquées à la tombée de la nuit. J’avais dans le viseur la ville d’Aurillac pour dormir mais je ne m’attendais pas à trouver une ville qui ne m’inspire pas confiance je perds du temps à chercher un abri pour finalement dormir dans un hall d’immeuble de 2h à 5h du matin.

Jour 3

La journée du dimanche est très compliquée pour moi , le matin se passe plutôt bien mais nous avons 2 grosses côtes longues à 20% que je passe en force à st cirq la paupille alors que j’aurais sûrement du marcher pour soulager mes genoux..

C’est dans l’après-midi du dimanche que commence mon enfer la douleur au genou gauche s’intensifie et je n’avance plus je rentre dans une psychose je me dit qu’il me faut un anti-inflammatoire je m’arrête même chez un particulier adorable qui prendra soin de moi avec une médecine chinoise mais il me fais comprendre que sa ne soulagera pas mon genoux et qu’il me faut du repos. Je n’aurai parcouru que 240 km ce jour là à l’arrachée..Je décide donc de me traîner jusqu’à Agen pour prendre une décision. je mange un bon repas le soir et prends un hôtel en croisant les doigts que mon genoux aille mieux le lendemain car j’ai prévu de rejoindre Anglet.

Je fais une grosse nuit 23h 5h

Jour 4

Lundi au réveil ma principale pensée comment va mon genoux ? Ai je encore mal ? Quand je repars c’est la grosse désillusion j’ai toujours mal au genou impossible de me mettre en danseuse et soulager mon fessier qui commence sérieusement à me faire mal..je sombre moralement..m’arrête pose le vélo contre un panneau et appel ma famille en pleure..je suis impuissant j’ai peur de l’abandon…toute cette préparation..tout ce stress pour que je sois à 100%…les concurrents passent un à un avec la même question…ça va ? Je réponds non les larmes sur le visage …je dois absolument me ressaisir et je me questionne Ok j’ai de l’avance dans le timing ok je peux pédaler assis au moins je peux avancer je décide coûte que coûte de rouler km après km intelligemment je  mange bien et je m’hydrate beaucoup ! Je réfléchi aussi sur le fait que en Auvergne avec la pluie je n’ai vraiment pas assez bu ! je me pose mille questions et reprends les basiques..la journée passe je ne tire pas sur mon genoux mais je me fusille le fessier.. j’avance quand même jusqu’à Anglet où les amis m’attendent car j’ai besoin d’un regain d’énergie ! Petit soleil après la pluie je me rend compte en fin de journée que j’arrive à me lever sur mon vélo 1 .2..3.4 coups de pédale en danseuse je compte dans ma tête et je me raçoit c’est une lueur d’espoir !

A anglet c’est lephervecence le 1000km doit prendre le départ, les amis sont là un journaliste m’attends un tel réconfort..ce soir là au WC je croise un participant du 1000km qui s’apprête à partir on discute de ma douleur il est kine et me propose de me prendre en mains j’aimerais tellement le retrouver pour le remercier ! Il me fais des points de compréhension sur ma douleur pendant plusieurs minutes..je décide de ne pas dormir dans le dortoir et je me couche a 23h dans mon sac de couchage sur le stade d’athlétisme car il fais 18degres dehors cette nuit la…

Jour 5

je repart à 3h du matin pour une grosse journée qui m’attends dans mes pyrénées que je connais par cœur en croissant les doigts que la douleur est diminuée..les premiers tours de roues sont positifs et me redonne de l’espoir je sent une douleur présente mais qui est beaucoup plus acceptable au pedalage.

Au cours de la journée j’enchaîne les trois gros cols mais je décide de m’arrêter sur argeles vers 20h car a cet instant je n’ose pas enchaîner le Tourmalet de peur de trop fatiguer mes genoux..j’aurais su j’aurai du…

Je dors à l’abri et reppart à 4h du matin

Jour 6

Tourmalet au réveil,  je suis clairement déchiré…je m’endors et n’avance pas un c’est un calvaire de trouver une position sur ma selle je me traine dans ce col que je connais par cœur je me sent si honteux . J’arriverai à Bagnères chez Octave pour 9h une base de vie exceptionnelle ! Un plat de pâtes un coca et c’est reparti , mais j’ai toujours de grosses douleurs de selle je suis clairement la peau à vif, des concurrents parlent de gros pansements qui permettraient d’être soulagé alors je rentre dans deux pharmacies mais je ne trouve rien finalement je repartirai avec un gros paquet de lingettes bébé et j’en glisserai quelques une dans mon cuissard pour soulager tout ça..sur cette transition je garde un magnifique souvenir de la traversée de la grotte du mas d’azil en Ariège. 230km plus tard à minuit j’attendrai Carcassonne pour dormir 4h dans un bon lit et j’en profite pour soigner correctement mon fessier.

Jour 7

Objectif du matin rallier la base de vie de Pezenas . Le réveil sonne à 4h30 ce matin là après un bon petit déjeuner je me sent vraiment bien les jambes répondent parfaitement je profite de ces sensations pour me faire vraiment plaisir,  cette matinée que je pensais sans intérêt se transformera en un plaisir intense , je découvre les hauteurs du minervois paysage magnifique les températures sont ideales et j’atteins pezenas pour 11h30.

La base de vie est plutôt sympa et à mon arrivée je fais un gros repas et prends une bonne douche , mon drop bag m’attends je récupère ma batterie de charge et un maillot propre . Je ne perds pas de temps car l’après midi qui m’attends va être longue j’espère arriver au pied du ventoux dans la nuit . Cet après-midi là je ressent vraiment la chaleur du sud est , je m’hydrate beaucoup. Je rencontre un groupe de concurrents sympathique je finirai la journée avec eux . J’arrive vers 23h dans une petite ville au pied du mont ventoux où  je retrouve mon père  lui aussi passionné de vélo .On avait prévu de gravir le géant de Provence tous les deux car pour lui se sera sa première fois.

Jour 8

Je décide d’attaquer le mont Ventoux après avoir dormi 4h dans un bon lit comme si le Tourmalet au réveil ne m’avait pas servi de leçon….encore une fois le départ devient très compliqué impossible de m’asseoir sur ma selle je me suis beaucoup trop refroidi j’ai énormément de mal à me remettre en route même accompagné moralement de mon père je m’enfonce mentalement mais heureusement le levé de soleil me procure un regain d’énergie il se passe quelque chose de fort dans ma tête impossible pour moi de m’effondrer à la montagne dans ce col mythique j’aime grimper c’est l’endroit où je me sent le mieux …c’est lui ou moi ! Et finalement se sera moi j’aurai le dessus sur lui pendant 2h la magie de l’ultra distance quand le mental prends le dessus je vol littéralement sur le géant de provence j’attendrai mon père quelques minutes en haut pour parcourir le dernier kilomètre en sa compagnie..un instant magique hors du temps , on l’a rêvé, on l’a fait !!

Malheureusement la réalité de la course  reprend le dessus  car s’en  suit une très longue décente de 20km pour rejoindre la base de vie de Sault. Je paye mes efforts de la montée précédente je sent le danger je m’endors dans la décente et je laisse mon père filer devant, je chante,  je crie pour rester éveillé je dois serrer les dents le ravitaillement n’est pas loin !

A la base de vie il est 10h je fais un bon repas , je dors 30 mn et surtout je fais le point sur ma trace ..suis-je capable de terminer la course cette nuit ? Reste 280 km à parcourir et 3500m de dénivelé positif c’est carrément possible avec tout ce que j’ai fait durant ces 7 jours précédents. Cette nuit je termine ..j’étais pas prêt à la chaleur qui m’attendait ..j’ai 40degres sur la route et je n’ai clairement jamais fais de vélo sous une telle chaleur mais j’ai décidé d’avancer.. je m’hydrate des que je peux ! Je me rappel regarder si mes pneus ne fondent pas sur la route…je sais dans un coin de ma tête que quand les températures vont baisser vers 19h se sera un pur plaisir. Sa ne rate pas dernier village avant les gorges du verdon il est 19h j’achète deux kebab que je charge dans ma sacoche arrière car je veux être dans les meilleures conditions cette nuit et ne jamais avoir faim. Les gorges du verdon un de mes plus beaux souvenir je suis sur un nuage une telle beauté et un couché de soleil incroyable ! J’en sors à 22h et je sais que les 70 derniers km d’une course ultra sont interminables je l’ai déjà vécu et je m’y suis préparé. Je fais un travail mental en imaginant que je n’arrive pas ce soir et que c’est encore une nuit parmis tant d’autres..ça fonctionne car j’avance sans me prendre la tête je savoure ces derniers instants et me remémore chaque jours passé sur mon vélo toutes les difficultés que j’ai du surmonter mais aussi tous ces merveilleux moments..j’atteins l’arrivée à Mandelieu vers 3h du matin c’est délivrance , je l’ai fait je termine cette raceaccrossfrance 2600 km 32000md+ en 8 jours. 

En résumé Je suis vraiment heureux et soulagé d’avoir terminer cette course car j’ai tellement eu peur de l’abandon quand la douleur à mon genoux c’est déclarée que je me contente totalement de ce résultat final . Forcément je n’ai pas atteint mon objectif des 7 jours mais le résultat est anecdotique tellement j’ai vécu une aventure hors normes où le dépassement de soit est à chaque kilomètres parcouru ainsi que toutes les rencontres que j’ai pu faire entres concurrents et supporters 

L’ultradistance une semaine magique pour le meilleur et pour le pire !

Vive le vélo….vive la vie….

24h du Mans de Charly

Charly notre cycliste de Bordeaux, timide du club était présent sur les 24h de Mans 2024. Voici sa coure de l’intérieur.

24.VIII.24, 8h07

Départ de l’Airbnb dans l’hypercentre du Mans direction le circuit Bugatti des 24 Heures du Mans.  

Le circuit Bugatti, c’est 4,23 kilomètres de goudron, dont la célèbre bosse du Dunlop qui fait 700 mètres à 3,6 %. Le reste du parcours est un quasi long faux-plat descendant, parfois sinueux, sur une asphalte de grande qualité. Pour l’occasion, j’ai sorti mon S-Works Tarmac SL5, monté avec des roues Dura-Ace C24.

Je participe aux 24H avec les Suicidal Urban Riders, un groupe de cyclistes qui tournent principalement autour de l’anneau de Longchamp, à Paris. Nous sommes l’équipe la mieux représentée avec 45 coureurs — la plus grande de l’histoire des 24H également —, répartis en solo ou en équipe de 6.  

Pour l’occasion, Red Bull a dépêché deux journalistes qui nous suivent et nous fournissent en boisson.  

Mais je n’oublie jamais FastClub pour de telles occasions, alors même si je roule avec les maillots des S.U.R — tout de noir vêtu — j’ai opté pour la gapette FastClub première génération.

Mon objectif personnel : rouler le plus vite possible et surtout tester mon rapport aux efforts de nuit et à la fatigue, car je compte bientôt m’aligner sur quelques courses d’ultradistance.

11h33

Briefing assez inaudible, mais on recueille tant bien que mal les consignes que beaucoup connaissaient déjà.

14h43

Ici retentissent les hymnes ; une tradition. Quelques exemples : celui du Burkina Faso, du Chili, de l’Irlande, et bien sûr, de la France.

15h Le départ

Pierre Rolland tire un coup de feu, et les 3000 coureurs traversent la piste pour retrouver un coéquipier qui tient leur vélo. Je suis cinquième relayeur, soit quatre relais à approximativement 19h-20h, 1h-2h, 7h-8h et 13h-14h.

15h10

Depuis les tribunes, les premiers tours de piste sont impressionnants. Beaucoup frottent pour remonter l’immense peloton. À l’arrière, des premières cassures apparaissent déjà, surtout dans le Dunlop. Des bruits commencent à courir : une grosse chute aurait scindé le peloton en deux, un coureur aurait même cassé son cadre.

15h22

La pluie, puis l’orage surtout, occupent bientôt les lieux. Pas de neutralisation de la course, mais les plus apeurés se relèveront, contribuant ainsi à l’amincissement drastique du peloton.  

Devant les boxes, là où les relais sont opérés, beaucoup crient ou interpellent vigoureusement leurs coéquipiers. Certains arrivent vite et écopent de pénalité : pas plus de 20 km/h dans la zone de relais. Les commissaires veillent au grain.  

Une de nos équipes occupe le top 6 de notre catégorie (équipe de 6, homme). Mon équipe tient le top 20.

17h29

La plupart des mecs qu’on croise à la sortie des boxes sont frigorifiés. Certes, ce n’est pas de l’ultra et il y a un minimum de confort (un sèche-cheveux), mais avec le vent et la pluie froide, ceux qui ne roulent que lorsqu’il fait beau sont marqués.

22h31

Terminé le premier relais à 20h21. 184 battements par minute de moyenne sur la première heure. 201 de fréquence cardiaque maximale. Bref, j’ai mangé la moitié de mon garde-manger. Le caisson devrait sauter d’ici peu !

Ça roulait fort au début, le sang étant presque frais.  

Les tours étant ponctués du rire sardonique du speaker : « Ahahahah — hihihihi — ohohohohoh — uhuhuhuhu » qu’on entendait partout. Il a l’air de bien s’entendre avec son collègue.

Sinon, après le premier relais, j’ai connu une belle chute d’adrénaline qui a provoqué angoisse et pensées assez négatives. J’en discutais avec Laurent Garbolino au téléphone il y a peu : comment inverser la tendance et positiver malgré la fatigue et l’effort.

Tout finit par rentrer dans l’ordre quand j’arrive à dormir tant bien que mal.  

Dehors, alors que j’ai roulé au sec pendant une heure, le temps se dégrade à nouveau.

25.VIII.24 / 00h52

Deuxième jour de course, mais seulement neuf heures se sont écoulées depuis le départ. La plupart des visages sont endormis ou éreintés, même ceux qui circulent sur la piste.  

À cet instant, on est 100e sur 619 au classement général.

Je suis censé prendre le relais à 1h15, alors je prends la potion magique — le Red Bull seulement ; il faut bien honorer le sponsor — et je grimpe sur les rouleaux pour m’échauffer.

2h53

J’ai fini mon deuxième relais. J’ai été plus rapide et ma fréquence cardiaque plus stable.  

Le plus dur, ça va être de redescendre pour dormir.

Je suis plus efficace quand je roule la nuit, ne me demandez pas pourquoi.

Autre chose : si l’unique toilette de la loge qui sert à plus de cinquante gars était une ville, elle serait jumelée à Tchernobyl.

Sur ce, bonne nuit !

05h04

Rien ne trouble le sommeil — certes léger — des coureurs au repos. Rien ? Rien, sauf le speaker qui, inspiré, entonne un chant de joyeux anniversaire en l’honneur d’un illustre inconnu.

8h40

Le réveil a sonné un peu tard (6h15) pour un relais à 7h. Des précédents relayeurs ont coupé leurs efforts un peu plus tôt et l’heure de les remplacer arrive plus tôt que prévu.  

Je m’échauffe donc en situation de course et j’ai du mal à me mettre dedans. D’ailleurs, après vingt minutes, j’ai l’impression de sortir d’un rêve.

Après ce troisième relais, un constat : le gap entre les mecs un peu cramés et les gros costauds est de plus en plus grand.  

Conséquence : beaucoup de groupes cassent dans le Dunlop et il faut être aux avant-postes. Si ça casse devant vous et qu’il vous est impossible de rentrer, vous aurez peut-être la chance, comme moi, de trouver un groupe de contre pour vous drafter.  

Risque : que d’autres cassures se produisent.

Ainsi, j’ai été pris quatre fois dans des groupes en difficulté. Je reculais souvent dans le Dunlop, malgré mes efforts pour être à l’avant. Et en haut de la bosse, un vent d’anarchie répandait quelques cyclistes ici et là, à la recherche d’une bonne roue à prendre — roues qui se font de plus en plus rares après 17 heures de course.

12h02

Service de massage gratuit par des kinés ; largement plébiscité mais efficace ! Heureusement, j’ai un bouquin (Gogol, Les Âmes mortes).

Au niveau du classement général, on tient la 110e place sur 615. L’équipe-mère est quant à elle 30e.

14h16

Casse-moteur. La perspective du dernier relais m’a permis de jeter mes dernières forces dans la bataille.  

J’ai un peu tourné de l’œil à la fin du relais ; un gars s’est précipité pour me tendre un truc à manger.

Les journalistes de Red Bull m’ont dit qu’ils avaient immortalisé le moment et que ça rendait bien ; promis, ce n’était pas calculé !

Question biomécanique, j’ai les tendons de la cheville qui n’ont pas apprécié le dernier tour à bloc. J’ai l’impression qu’une vieille tendinite de la cheville gauche se réveille. À surveiller.

On fait le point dans deux jours.

27.VIII.24 / 13h35

Les douleurs tendineuses rentrent dans l’ordre, mais je vais lever le pied cette semaine.

Presque quarante-huit heures après la fin de la course, le bilan me paraît tout à fait satisfaisant.  

L’équipe termine 122e sur 625 alors que nous comptions dans nos rangs un coureur malade et un coureur qui débutait le cyclisme il y a encore quelques mois. Tous se sont battus jusqu’au dernier kilomètre, galvanisés par la foule venue en nombre aux abords du circuit.

Personnellement, je me rends compte que je trouve une énergie et une motivation supplémentaires lorsque je roule de nuit. Ça me semble de bonne augure avant mes futurs objectifs qui tendent tous vers l’ultra-endurance. À confirmer le 19 octobre, sur une épreuve de l’Ultra Bike France dans les Pyrénées orientales ! D’ici là, place à la récupération puis à la préparation à de plus longues distances, mais à une intensité moindre. 

Charly Reyne 

Maxime vs La Basajaun

(Course de gravel 841km et 16 000 D+)

Lorsque je me suis inscrit sur cette course l’hiver dernier l’idée était d’aller chercher des courses plus difficiles au niveau des parcours et au niveau des concurrents. 

La Basajaun s’inscrit parfaitement dans ces deux critères, l’an dernier c’est Mathia de Marchi qui a remporté l’épreuve, sa vitesse le classe parmi les plus rapides au monde sur cette distance. Cette année en parlant de concurrence on peut voir dans les inscrits des noms connus comme Sofiane Sehili ou Anatole Naimi. 

Question parcours avec 500 km de Gravel, 300 km de route, 50 km de vtt et 6 kilomètres de marche ça semble être engagé aussi, tout ça dans le pays Basque. C’est ma première course d’ultra avec autant de km de Gravel. Pour m’y préparer j’ai repéré une partie de la course de l’an dernier du coté d’Iraty, l’accumulation des km dans les pistes et le dénivelé y est brutal. 

Il ne tarde d’y être, la pause depuis la Désertus à été longue ! 

Préparation du matériel

Avant le départ je vous présente mon vélo pour cette course. Grâce à la vidéo que je ferai pendant la course GCN a réussi a m’avoir la crème de la crème de chez Canyon, Le Grail CFR en Sram Red. Une belle base qui pèse seulement 7,5 kg. Je l’upgrade en montant une transmission sram gx avec un dérailleur direct Mount et une cassette 10/52, j’installe également les prolongateur Canyon sur le combo cintre potence. Je sélectionne une paire de roue Néo avec les rayon Berd (paire de roue ultra-légère que j’ai l’habitude de rouler), je monte dessus une paire de pneu Hutchinson Caracal en 40 qui devrait être très performant sur ce terrain et me permettre d’avoir une belle vitesse sur les parties roulantes. J’ajoute aussi une lampe Exposure Strada fourni par Supervelo, et mes sacoches Miss grape. 

La course

Victoria Gasteiz 

Nous voici le 27 juillet au départ de la course à Victoria Gasteiz, c’est à seulement à 2h de route de la maison. Je me suis organisé tel un professionnel. Je prends ma chambre d’hôtel, fait un repérage du centre ville, pars me reposer à l’hôtel, retourne en ville pour prendre mon pack de course et assister au briefing. 

Première surprise, le briefing en anglais fait salle pleine ! Je suis vraiment sur une belle course qui amène des coureurs de l’Europe entière. Au total nous sommes environ 250 prêts à en découdre dès le lendemain matin sur la course. Briefing terminé je retourne au plus vite à l’hôtel pour manger dans ma chambre et dormir au plus vite. Le départ n’est pas très tôt le lendemain matin mais il s’agit d’arriver reposé. 

Départ

7h Place centrale de Victoria Gasteiz on se retrouve tous pour le départ fictif et les 7 premiers km que nous ferons tous ensemble, ça tombe bien que nous roulions tous ensemble, j’ai mis à jour des fichier dans mon application Wahoo et perdu mes fichiers en même temps… J’ai reconnecté un mauvais compte, je prends quelques minutes en roulant pour réparer cette erreur. 

Je pars discuter en tête de course avec Sofiane et Anatole. On est un petit groupe mais c’est assez étrange, dans une course d’ultra on ne doit pas se retrouver à rouler dans les roues. Après quelques kilomètres je m’échappe en accélérant le rythme, cela me permet de partir sur mon propre rythme et passer les passages singles techniques sans être gêné par d’autres. 

Les kilomètres passent bien, assez rapidement il commence à faire chaud, j’en profite pour me repeindre avec de la crème solaire, c’est pas très beau mais ca m’évitera de prendre des coup de soleil. Au kilomètre 200 après une longue portion de gravel dans les montagnes je tombe sur un centre ville avec un bar, à ce moment là je suis deuxième après m’être fait doublé par Carlos. Je prends un coca, 2 bouteilles d’eau et mange une glace. Le troisième arrive à ce moment là et prend à boire sur un rythme effréné, il me presse, je repars en finissant ma glace en roulant. 

10 km plus tard une fontaine me tend les bras, je m’y arrête pour me rafraîchir et reprend la route. Les sensations sont bonnes, le rythme est effréné et nous sommes presque 10 avec 10 km d’écart après plus de 250 km.

J’arrive du coté de la frontière et surtout de Ronceveaux que je connais bien pour sa fontaine et ses deux restaurants, il est 19h, je profite du passage pas loin pour m’y arrêter prendre un bocadillos avant la nuit, je suis déjà bien entamé. A ce moment je sais que je suis en train de me faire doubler par Anatole et un Allemand, mais pas le choix, ça ne sert à rien de rester devant sans manger pour être complètement épuisé dans la nuit. 

1ère nuit – 300km et 6000 de D+ depuis le départ

Je repars, ça y est la nuit est tombée, la fatigue est présente mais pas au point de m’endormir. Je suis passé en mode ultra c’est plaisant ! Les difficultés s’enchainent plutôt bien depuis le départ, je suis pas loin des 300 kilomètres avec 6000 de D+. 

Je sais qu’à partir du kilomètre 330 environ je serais tranquille pour 150 km niveau D+ avec la traversée du Desert de Bardenas et ses alentours. Dans une longue descente je commence à somnoler et il ne fait pas très chaud : j’ai froid et je m’endors. Je décide de m’arrêter pour dormir dès que je trouve un spot approprié.

J’entre dans un village et trouve un spot idéal ; deux bancs, une fontaine et même une balançoire. Je m’installe et qui vois-je sortir de derrière un mur? Anatole qui s’était mis à l’abris des regards ou tout simplement caché de la lumière. On discute un peu et je mets mon réveil pour 8 minutes de sommeil. Je m’endors et m’entends même ronfler, le réveil sonne, il me faut repartir. Anatole est déjà debout, il essayait de partir en douce ? 

On repart ensemble, nous sommes à ce moment de la course deuxième et troisième derrière ce fameux Carlos qui ne s’arrête jamais ! Le Rythme d’Anatole est poussif par rapport au mien, je le laisse partir pour rester dans ma course. 

Au petit matin je ne suis toujours pas passer dans le désert de Bardenas mais très bonne nouvelle je tombe sur un café ouvert, j’en profite pour prendre un café et un Colacao ! Ca fait du bien je reprends la route ! 

2ème jour – 400km depuis le départ

Je traverse Bardenas sans encombre en profitant d’un magnifique levé de soleil, je le connais bien ce désert. Cela fait 24h que je suis parti et je frôle les 400 km depuis le départ. Le rythme est moins rapide que ce que je pensais, il faut dire que le terrain est assez cassant. 

A la sortie du désert je trouve une boulangerie ou je fais le stock pour un bon petit déjeuné sur le vélo. Les gâteaux sont plus secs que ce que j’imaginais mais peut importe, il faut mettre de l’essence dans le moteur et je ne suis pas encore à mi-course. 

Les kilomètres s’enchainent bien et je vais bientôt recommencer à prendre du dénivelé. Les traces sont variées entre du gravel, des petites portions de route, un peu de VTT et un peu de portage, ça reste équilibrer. 

Le passage le plus dur de ma vie

J’arrive au km 488 qui est pour moi le pire passage de la course. La trace nous fait passer par un lit de rivière qui ressemble plus à un amas de gravier ou une déchèterie plutôt qu’une piste pour y faire du vélo. De chaque coté ce sont des vignes avec de terre labourée donc inroulable. Je pousse et c’est interminable. Je regarde sur le compteur, presque 8 km au total en plein soleil sans air pour rafraîchir. (Juste après mon passage l’organisation a décidé de contourner ce passage, il aura eu raison de Sofiane qui s’en va à l’hôtel après un bon coup de chaud)

Retour sur du roulant

En parlant de coup de chaud, il fait terriblement chaud ! J’économise au maximum l’eau mais ce n’est absolument pas évident. J’enchaine sur des collines bordées d’éoliennes, pas de village à l’horizon, je m’accroche réellement. Au bout d’un moment je vois un panneau de ville Muro Del Agua ! Avec mon espagnol approximatif je m’imagine qu’il va y avoir de l’eau… Bingo, grande fontaine à l’entrée du village, une piscine municipale et même un café ou je m’arrête boire un coup. J’y croise même Carlos qui m’explique qu’il abandonne à ce moment la. Je passe donc en deuxième position une quinzaine de kilomètres derrière Anatole. L’écart n’est pas grand, je continue sur mon petit rythme sans faire trop de pause. 

Je suis de nouveau dans de très belle ascension, moitié gravel, moitié route. J’enchaine petit à petit, j’aperçois dans le ciel un beau nuage menaçant et je me dis qu’un peu de pluie ne ferait pas de mal… 

Foutaise, 30 minutes plus tard c’est une averse de grêle à 1500 m d’altitude qui s’abat sur moi, la température dégringole instantanément et je me protège sous un arbre pour éviter de prendre les grêlons sur la tête !

2ème nuit – 650km depuis le départ, 200km jusqu’à l’arrivée

La deuxième nuit arrive et il me reste le plus gros col de la course, une montée gravel raide pour atteindre le plus haut sommet à 2000m d’altitude. La montée est raide, très raide et j’adopte une technique simple, au-delà de 10% je pousse le vélo, en dessous je pédale ! J’arrive au sommet et enchaine sur la descente. Au tout début de la descente je chute ne voyant pas une pierre qui se prend sous ma pédale. J’arrive au sol et fais le bilan des blessures, un genou légèrement écorché et une pomme de main qui a un peu frappé le sol. Rien de terrible, je repars dans cette descente qui est assez cassante. 

Je n’arrive pas à garder de la vitesse dans la descente, les chocs sont trop brutaux pour moi. Je n’arrive pas à garder mes mains sur le guidon, j’ai mal au dos, la fatigue est bien présente. Je descends à la même vitesse que je montais… La descente est très longue, plus de 20 km. On est en pleine nuit, j’arrive enfin dans un village ! La délivrance, il ne me reste plus que 150 km à faire. J’en profite pour faire une nuit de 10 minutes sur un banc proche d’une fontaine, la fatigue est vraiment la mais l’arrivée est proche !

Je repars et commence une longue descente sur la route, le problème est que je m’endors, il me reste au moins une heure à tenir avant le vrai levé de soleil, je ne trouve rien sur la route pour m’arrêter boire un café ce matin… J’ai du mal à manger, à boire, je pédale et subis le terrain. 

La fin est beaucoup plus cassante que j’imaginais, c’est Riccardo un copain qui m’a dit au départ, la fin c’est roulant.. Ne t’inquiète pas… Foutaise ! Je pousse, traverse des rivières, glisse sur des rochers, prends des descentes escarpées… Une horreur et le soleil est de retour…

Heureusement l’arrivée est proche ! J’y arrive justement, au bout d’une montée en bitume je vois un photographe au loin et une personne avec les bras en l’air ! C’est le soulagement ! Je suis arrivé, deuxième, pas très fringant mais heureux. On discute un peu ensemble et ils repartent, moi aussi. Il me reste 20 km jusqu’au centre de Victoria-Gasteiz. 

Bilan d’après course

Apres une course vraiment éprouvante je suis vraiment soulagé d’avoir fini, deuxième c’est un beau podium ! La difficulté du terrain m’a même fait sortir de la compétition pour me concentrer sur le fait d’avancer, seulement avancer sous le soleil à faible allure… Bref, c’était vraiment dingue et rapide comme course ! Vivement la prochaine ! 

Une fois de plus je vous remercie pour vos encouragements qui me font avancer kilometre par kilomètre de course, vous êtes mon moteur pour m’aider à repousser mes limites. Merci aussi à tous mes partenaires qui m’aident à réaliser mes projets ! Groupe Clim, Canyon France, Hutchinson, Néo Wheels, Ttilika, Supervelo, Fastclub, Miss Grape, Spad Chanel.

Mention spéciale pour Glace Romane et le Café Romane qui m’ont promis des Dames Blanches offertes à vie lorsque je gagnerai !

Merci à Transiberica pour cette belle aventure !

BADLANDS le 1er Septembre ! 

Voir sur Strava

Solstice Sprint par les frères Roissard

Retour à la course pour Nicolas

Julien est habitué des courses Ultra dont il prend le départ désormais 2 à 3 fois par an.

De mon côté c’est une autre histoire, depuis que j’ai fini la French Divide en 2019, je n’ai pas refais d’épreuves de ce type.

Seulement quelques périples et challenges en off avec les copains ont ponctué ma vie sportive alors perturbée par ma vie d’entrepreneur.

Mais l’envie de goûter à nouveau à un ultra mêlée au défi de rouler en paire ont fini par me convaincre de participer à la Solstice Sprint avec Julien.

Pourquoi  avoir choisi la Solstice Sprint ?

Le lieu, au départ d’Angleterre pour une boucle imposée à travers les paysages Gallois, de quoi bien se dépayser!

L’esprit de l’organisation, dont l’objectif est entre autres de limiter l’impact carbone de la course. Cela colle très bien avec notre envie de ne plus prendre l’avion.

Le prix attractif, il faut bien l’avouer, les inscriptions aux courses ne sont pas toujours abordables.

La « finisher party » qui est un repas de bienvenue organisé la veille du départ. C’est la garantie de pouvoir partager un moment avec tous les participants quelque soit l’issue de leur épreuve..

Le départ, enfin presque !

Le départ sera donné dans une heure et j’attends devant la porte d’un magasin de vélo situé à 5 km de la ligne.

Revenons une semaine en arrière lorsque je décide de changer mes cales pour résoudre une gêne au genou gauche. S’en suivent plusieurs sorties de réglages sans vraiment trouver de solution.

La veille du départ arrive et j’ai toujours une sensation bizarre à mon genou gauche. Sans grande conviction on se dit que ça doit venir des pédales.

La nuit portant conseil, le matin du départ je me met en quête de nouvelles pédales.

La porte du magasin s’ouvre et ils ont des pédales Look que je fini par installer moi-même sous l’oeil du vendeur…

Je ressort, enfourche mon vélo, clip les pédales et c’est la délivrance ! Mon niveau de confiance est démultiplié et me voilà en route pour le départ !

Arrivé surplace, plus trop le temps de discuter avec les copains du Fast Club, on fait 2 photos, mange un bout et on se prépare pour partir.

Let’s go !

C’est l’été, il fait enfin beau et chaud, mes nouvelles pédales sont formidables, il n’y a plus qu’à profiter !

Fidèle à notre tactique de course, qui consiste à rouler doucement mais quasiment sans arrêts, nous partons les réservoirs remplis à blocs. Nous avons de quoi tenir jusqu’à 20h00 sans problème, heure à laquelle nous devrions pas être loin d’un magasin pour se ravitailler.

La journée commence bien, on prend nos marques avec la conduite à gauche. Les paysages quadrillés par les haies, que les britanniques ont eu la bonne idée de conserver, perturbent un peu nos habitudes. L’impression de rouler le long d’un mur en permanence est étrange et souvent effrayante à cause des automobilistes trop souvent imprudents.

Les premières difficultés arrivent avec aussi en récompense les premiers points de vues surplombant les plaines et collines alentours.

Il fait bien chaud mais heureusement, les haies et leur végétation apportent un peu de fraîcheur. La fin de journée s’installe avec de belles couleurs chaudes, les 200 premiers kilomètres sont derrières nous et il va falloir penser à manger et faire le plein pour la nuit.

Le « dîner » prit à l’arrêt cette fois-ci nous permet de se reposer un peu et de faire le bilan de la journée qui est plutôt positif : pas de douleurs particulières, pas de fatigue excessive, bonnes sensations ! Tout ça est de bonne augure pour la nuit.

Direction le Pays-de-galles

La nuit s’installe petit à petit tant dis que l’on s’aventure sur de petites routes qui serpentent dans de jolies villages traditionnels presque médiévales.

On passe en mode nuit, éclairages allumés, vigilance accrue aux nids de poules dissimulés par l’obscurité. L’état des routes est parfois catastrophique rappelant à Julien ces kilomètres parcourus dans les Balkans lors de la Transcontinental 2023.

Le deuxième tiers de course nous emmène sur des routes avec beaucoup de dénivelé réparti sur de nombreuses petites montées. Le sommet de celles-ci ne culmine jamais à plus de 500 m au dessus du niveau de la mer.

Pour pouvoir attaquer cette section montagneuse dans les meilleures conditions, on décide de s’arrêter dormir sur le bord de la route à 2h00 du matin.

Notre kit de couchage est volontairement très restreint avec seulement une couverture de survie combinée à toutes nos affaires chaudes sur le dos.

Cette solution de couchage s’avérera être un point faible de notre stratégie compte tenu de la température avoisinant les 10°c la nuit. Au bout d’une petite heure de sommeil léger, le froid en provenance du sol enherbé nous pousse à repartir.

Il est 3h00 du matin, l’obscurité commence déjà à faiblir tout doucement, on se réchauffe rapidement en commençant avec une belle petite ascension.

Ici le soleil se lève à 4h30! L’attente du lever du jour souvent difficile pour de nombreux ultra cyclistes, ne sera pour une fois pas trop longue.

Cela ne m’empêchera pas d’avoir un coup de mou aux alentours de 5h00 du matin, sur une magnifique route en crête éclairée par le soleil levant.

Les montées sans épingles

Le premier arrêt station service de la journée arrive après avoir franchi le point culminant du parcours aux allures de grand col alpin.

Les moutons et chevaux en libertés nous aurons offert une belle distraction dans les pentes les plus raides.

Les descentes sont aussi vertigineuses que les montées, c’est à dire droit dans la pente.

A la descente, on ne lâche que très peu les freins tellement la prise de vitesse est effrayante.

A la montée, ce sont les mains qui restent littéralement accrochées au guidon avec le corps qui se démène comme il peut pour aider les jambes.

Ces montées extrêmes à répétition ont mis à mal mes lombaires pendant plusieurs heures. La magie du corps humain et l’approche du littoral ont fini par effacer cette douleur pour mon plus grand bonheur.

L’arrivée de la pluie

Prévu depuis plusieurs jours, l’épisode pluvieux annoncé pour la nuit prochaine évoque en nous l’idée de profiter du soleil de cette fin de journée pour faire une bonne sieste au chaud face à la mer.

Nous regretterons bientôt de ne pas avoir mis en application cette brillante idée.

Après un joli passage le long du littoral, le parcours nous emmène de nouveau dans les terres avec encore de belles montées qui nous attendent.

La plus emblématique est sans hésitation celle jusqu’au barrage Stwlan Dam qui offre les seules épingles du Pays de Galles.

Avant de s’attaquer à ce beau programme, on fait un dernier arrêt station service pour faire le plein pour la nuit. La météo s’agite, le vent se lève, le soleil a disparu et la pluie arrive.

Après plus de 30h00 d’effort, je sens qu’une sieste avant la nuit pourrait être bénéfique. Ça tombe bien, un bel abri bus nous tend les bras. Après 30 minutes de somnolence peu réparatrice, étant toujours titiller par le froid dans le dos, on repart désormais sous la pluie.

L’arrivée au barrage se fait juste avant la tombée de la nuit sous une belle petite pluie. Les montés et descentes qui s’en suivent sont toujours aussi raides. La pluie s’intensifie et je commence à me refroidir. On prend alors le temps de s’équiper avec tout ce que l’on a.

Après le froid, la fatigue fait son retour, je commence à toucher du bout du doigt l’épuisement…

La nuit interminable

On trouve un nouvel abri, pas très accueillant mais de toute façon nécessaire pour pouvoir continuer. C’est encore un échec, le froid qui glace le dos, on repart complètement refroidi et toujours sous la pluie.

La grande ville la plus au nord du tracé arrive enfin. Mon niveau d’épuisement est alors au plus haut, Julien encore en forme, me promet un café une fois que l’on aura fait le tour de la forteresse en bord de mer.

Démarre alors le tour de la forteresse sous de fortes rafales de vent. Heureusement la pluie a faibli un peu. Je suis au bout du rouleau, à deux doigt de m’arrêter. Mais la vu au loin du petit feu rouge de Julien me pousse à continuer.

De retour à la ville, promesse tenu par Julien, le café est là. Il me permettra de tenir 15 ou 20 minutes de plus, le temps de trouver un abri avec deux bancs!

Cette fois-ci, on arrive à dormir plutôt correctement grâce au banc qui nous isole du sol.

Le jour le plus long

Au moment de quitter nos jolis bancs, je demande à Julien combien il reste de kilomètres. Sa réponse : « Un peu plus de 300km » je lui demande alors quelle heure il est, « 3h30 on devrait arriver vers 22h00 » , ma réponse « Tu rigoles, on ne va pas mettre 20h pour faire 300 bornes! 18h ça doit le faire à 20 de moyenne », on verra bien qu’il me dit.

Chacun repart dans sa bulle, le jour arrive déjà doucement avec de longues lignes droites cette fois-ci bien plates. La pluie est finie!

Arrêt station service à 6h00 du matin, on repart pour de nouvelles petites routes en mode montagnes russes. Nouveau coup de mou, qui nous touche tous les deux cette fois-ci.

L’énergie fini par revenir en nous juste avant d’attaquer l’une des dernières grandes montées. Le soleil est de retour et la journée va être chaude.

Jusqu’ici en tête du classement de la catégorie paire, on se fait déposer par la paire mixte. Notre énorme dette de sommeil y est sûrement pour quelques chose même si ça n’explique sûrement pas tout.

La journée se déroule étonnamment bien jusqu’à ce que je soit frappé par un nouveau gros coup de fatigue en fin d’après-midi. On paye de nouveau notre mauvaise solution de couchage, pas le choix, nouvel arrêt pour faire une sieste de 20 minutes et boire un café.

Comme tous les jours, Julien gère tout, la navigation, la bouffe, les arrêts, j’ai juste à pédaler. Sa gestion est d’autant plus importante sur ces dernières heures où je suis complètement à bout.

Les derniers kilomètres

Les derniers kilomètres sont un condensé de l’ensemble du parcours à petite échelle. Plein de petites montées très raides et plein de descentes très raides.

Ce sont autant de changement de vitesses à chaque changement de pente qui ont fini par rompre mon câble de dérailleur arrière.

Depuis notre sieste, je fini par retrouver la « forme » et désormais plus rien ne va m’arrêter jusqu’à la fin. C’est aussi ça la magie de l’ultra, passer d’un extrême à l’autre en l’espace de quelques heures.

Plus aucune douleur, de bonnes jambes, c’est ce genre de moment qu’il faut arriver à faire perdurer le plus longtemps possible.

La nuit nous attrape de nouveau, raté pour l’arrivée à 18h00. Au moins on profite encore une fois de plus du magnifique couché de soleil. Un dernier arrêt pour s’habiller contre le froid, ça sera le dernier avant de foncer vers l’arrivée ! Et au final il est 23h30 !

24h dans le Mont Artzamendi

Dans le Pays Basque il existe un col que les cyclistes surnomment l’Enfer Basque. C’est une petite montagne proche d’Espelette avec un centre de télécommunication à son sommet. Ce même centre est visible les jours clairs à plusieurs de dizaines de kilomètres aux alentours. Pourquoi est-elle surnommée l’enfer ?

Le sommet à 980 mètres, ce qui est terrible ce sont les pourcentages pour l’atteindre. Plusieurs kilomètres sont à plus de 15%, il est difficile de pouvoir garder du rythme dans de telle pentes ! La montée autant que la descente sont difficiles. Le Ventoux ou le Tourmalet à coté sont en faux plats montants…

Depuis quelques semaines mon entrainement est focalisé sur les différentes pentes raides du coin et je sens que je m’améliore. C’est sûrement grâce à ces acquis que l’idée m’a pris de me lancer un défi : « Faire le plus de montées possible d’Artzamendi en 24h ». C’est une bon entrainement de dénivelé et d’endurance mentale pour l’ultra distance.

Après avoir lancé le challenge sur les réseaux sociaux et encouragé les cyclistes du coin à venir partager quelques montées avec moi je n’avais plus qu’à me préparer et me lancer !

Vendredi 14 Juin,

Finalement la météo se présente plus que mauvaise, l’après midi est radieuse mais des orages s’annoncent pour la nuit et la pluie devrait démarrer dès 16h. Cela n’empêche pas les copains d’être venus m’accompagner. On s’élance pour cette première montée sous le soleil !

Arrivé au sommet je fais une belle photo du sommet sous le soleil (moment très important) et me lance dans la descente, en milieu de parcours je commence à prendre quelques petites gouttes, il est à peine 15 heure la pluie est en avance. Je passe au camion qui est mon camp de base, change de bidon et repars directement pour la deuxième. Avec moi c’est Clément qui s’y colle pour une deuxième montée. Malheureusement pour nous on ne voit plus le sommet qui est pris dans la brume.

Une fois rentrée dans la brume à environ 3 kilomètres du sommet on y retrouve de la pluie et pas mal de vent, j’ai déjà ma veste de pluie pour rouler… Finalement sur les montées suivantes de l’après midi la météo reste la même, des petites averses sur le bas et une entrée dans le nuage avec de la pluie et du vent sur les 3 derniers km. Je ne peux pas rouler avec mes lunettes, dans les montées je crée de la buée, dans la descentes la visibilité est nulle avec le brouillard, la pluie.

Étonnement les descentes se passent plutôt bien, les pneus en 40 de large me permettent de garder une belle adhérence. En parlant du vélo la transmission en plateau de 42 et cassette de 10/50 avec un dérailleur de VTT qui me permet de garder un minimum de cadence dans la pente et de ne pas trop forcer sur mes jambes pour grimper.

Bref les montées s’enchainent, tout va bien mise à part la pluie qui s’intensifie et me trempe totalement, à chaque descente j’en profite pour me réchauffer, me changer et manger dans mon camp de base, le Vito Groupe Clim.

C’est ma sixième montée, Tom un copain m’attend en bas pour m’accompagner, nous sommes sur la fin de journée. Fringant il m’annonce qu’il vient pour faire au moins 2 montées, avec les conditions au sommet j’en doute un peu mais je ne lui dis rien. Dans la montée on se retrouve avec quelques mètres d’écart, de toute façon on ne peut pas se parler la météo est trop mauvaise. La pluie est vraiment intense maintenant, j’ai même mis ma veste de pluie avec la capuche…

Au milieu de la descente je ressens des sensations étranges dans ma roue avant et surtout dans mon frein avant. Je m’arrête pour voir car la roue freine seule… Mon écrou de disque s’est complètement desserré et est sorti, le disque n’est maintenu que par l’étrier et les cannelures du système center lock. J’essaie de le resserrer et rien à faire. Au bout de 5 minutes d’essai sous la pluie je finis par démonter la roue et enlever le disque. La fin de la descente se fera uniquement avec le frein arrière.

Arrivé en bas comme après chaque descente sous la pluie je prends mon temps dans le Vito pour me réchauffer, me changer et manger. Au menu ce soir c’est Risotto et Banana Bread (en partie) Tom me rejoint quelques minutes plus tard, il ne fera qu’une seule montée ce soir !

Cette fois ci la nuit est bien tombé, je m’élance pour ma première montée seul depuis le début, c’est ma septième. J’ai mes lampes allumées et ma musique dans les oreilles. Ce soir c’est Johnny, la montée se passe bien et je prends encore pas mal de pluie. Dans la descente je me demande pourquoi je suis là… Je suis trempé, j’ai froid et l’eau me pique le visage dans les descentes.

Au camion un nouvel ami provenant de Bordeaux m’a rejoint, il vient faire des montées avec moi. C’est la magie des réseaux sociaux ! On arrive au sommet aux alentours de minuit et par chance la pluie a cessé. Enfin une montée sur le sec ! On enchaine immédiatement sur une deuxième !

Ça y est j’ai passé les 8800 mètres de dénivelé et donc l’Everest ! sur la prochaine montée je serais à 10 000mD+. Encore un nouvel ami nous a rejoint sur le parking, il est 4h30 du matin, il vient lui faire 2 montées ! (en plus il est venue avec du café) On est donc trois à ce moment là à rouler et la météo est toujours relativement bonne.

Nouvelle montée, mon ami de Bordeaux part se reposer pendant qu’Alan un copain de Bayonne est arrivée, il vient faire une montée avant d’embaucher à 9h ! Lui aussi m’a pris du café !

Le jour se lève et la météo se dégrade un petit peu, on roule toujours bien et les pauses au camion sont assez longues, il faut bien déjeuner et raconter quelques blagues.

Mes compagnons de nuit partent au boulot maintenant et j’ai la relève qui vient d’arriver, Michel, Caro et Emilie, pour encore un petit déjeuné. Je dois gérer cependant mes pauses car il me reste 6 heures et un aller retour plus la pause me coute 2 heures. Je sais donc que si je ne traine pas trop je finirai à 14 montées.

12 eme montées, 13 eme, ça y est je suis dans la dernière ! Un équipe de jeune entre 16 et 20 ans sont là pour m’accompagner, je peine un peu derrière mais je continue, c’est la dernière et la vision de l’arrivée me fait plaisir !

On arrive au sommet et le soleil est même revenu pour l’occasion ! On profite pour célébrer la fin du défi une première fois au sommet ! C’était pas si long en fait. Une fois en bas tout le monde est là, on peut célébrer une deuxième fois tous ensemble et je me dis que c’est fini en mangeant du pâté et du saucisson !

C’était une belle partie de manivelle, un bel entraînement et un beau challenge ! J’ai eu 24h pour y réfléchir, les cyclistes Basques ont raison : Artzamendi c’est l’enfer ! Mais c’est ce qu’on aime…

Un énorme merci à toutes les personnes qui m’ont accompagnées ! Un grand merci aussi à Antoine, Yoan et Lionel des médias qui préparent une très belle surprise !!! Adrien Ballanger et Yoan Imbert pour les photos.

Sans oublier mes partenaires, Canyon, Hutchinson, Neo Wheels, Groupe Clim, Miss Grape, Spad channel, SUPERVELO, Glaces Romanes, Ttilika et bien sûr GCN en Français

L’activité sur Strava : https://strava.app.link/2csoWgmm0Kb

La Desertus Bikus #3 2024 de Max

13 Avril 2024 Nous y voici, ma première course d’ultra distance de l’année et pour la troisième fois je participe à la Désertus Bikus.

Cette année cette course d’ultra nous amène de Hasparren dans le pays Basque à travers l’Espagne avec pas moins de 7 checkpoints à valider sur le parcours libre pour finir au Portugal dans la ville de Sétubal. 

Depuis le mois de Janvier j’ai repris ma préparation « ultradistance » avec beaucoup de longues sorties pour banaliser les longueurs et rendre ces efforts faciles afin de pouvoir pousser plus fort lors des courses. Après un mois de janvier débuté malade j’ai quand même réussi à faire mes entrainements. Dans cette lancée, j’ai continué sur Février mais j’ai subi une chute ralentissant ma préparation. N’aillant que les week-ends pour m’entrainer, chaque semaine était précieuse. J’ai tout de même réussi à faire un bon mois et j’ai enchainé sur le mois de Mars malgré une météo assez mauvaise. J’ai une nouvelle fois subi une chute qui m’a ralentit dans ma préparation. Fin Mars j’ai réussi à pousser un peu plus en finissant sur un très bon weekend de Pâques avec 600 km fait en 3 jours avec même une cyclosportive au milieu (la Beuchigue

Laissez moi maintenant, vous faire la présentation de la course. Pas de parcours, juste un passage a des checkpoint imposés. Nous avons eu les coordonnées GPS de ces checkpoints trois mois à l’avance et comme chaque année mon but est de faire la trace la plus efficace possible. Le but dans ma situation est de minimiser le dénivelé, trouver de bonnes opportunités gravel et avoir le moins de km possible bien sûr! Bien aidé par Clément Bancons, nous avons réussi à faire une belle trace de 1377 km pour 10500 D+. Le départ de la course était proche de la maison et les dernières semaines avant le départ m’ont également permis d’aller tester différents itinéraires, en particulier le passage de la frontière et le parcours dans le Désert de Bardenas. 

Passons au vélo maintenant et au setup complet. Ayant avec GCN plusieurs Canyon j’ai assez rapidement choisie l’Aeroad, les longues lignes droites espagnoles et la vitesse nécessaire pour jouer devant me faisant choisir la vitesse plutôt que le confort. Au vélo d’origine j’ai du échanger les plateaux pour des Rotor QRings Ovale, monter une paires de roues Néo Wheels en 55mm (bien plus légère que les Dt Swiss). J’ai monté une selle italia Novus (découverte juste avant la course) et enfin j’ai réussi avec l’aide de AEROPLUG à monter mes prolongateurs sur le cintre combo Canyon. Pour les sacoches je fais confiance à Miss Grape pour ma troisième année. 

Question pneu le choix était primordial et bien aidé par Hutchinson j’ai monté des Challenger en 32 mm conçu pour résister à toutes les situations. 

La course : 

Après une bonne semaine de repos et une belle après midi à dormir je suis prêt pour le départ, prévu pour minuit. 

A mon arrivée sur place je mesure la popularité grandissante de la course, nous sommes près de 300 participants cette année, l’ambiance est comparable aux autres années: conviviale et anxieuse face au défi qui nous attend. On se retrouve avec l’équipe Fastclub, on rigole pas mal tous ensemble, on est tous prêts avec chacun nos objectifs et nos parcours. Le couteau entre les dents on part pour la course ! Des les premiers mètres pas mal de participants roulent assez vite. Je suis de la partie avec Clément, à nos cotés le grand Justinas Leivaka qui fait office d’épouvantail sur la course. 

A chaque croisement les groupes se divisent, les possibilité sont multiples pour basculer en Espagne, on se retrouve à seulement 5 ou 6 en direction de St jean Pied de port, personne ne prend de gros relai dans le groupe, de mon coté je gère mon rythme pour assurer la distance, Clément se sacrifie et prend des énormes relai et maintient un gros rythme, je sais qu’il le fait pour m’aider. On arrive à Saint-Etienne de Baigorry, je tourne et file vers Banca, Urepel et le col de Urkiagua. Je croise un groupe et accélère pour m’isoler, je ne souhaite pas subir le rythme d’autres coureurs. Je vois une lumière pas loin derrière qui reste à quelques mètres, je l’interpelle avec un « t’es qui toi? » et on commence à discuter. C’est Loris Pasquier, une des prétendants à la victoire qui a décidé de me suivre plutôt que de suivre son propre parcours… Cela fait parti des choses que j’aime moins dans la course avec le drafting autorisé mais on discute bien c’est sympa, on roule même très bien ensemble. Il me lâche un « moi les lignes droites c’est pas mon truc… » (il est donc foutu).

On fait une traversé de Pampelune sans circulation avec des conditions météo parfaites et on enchaine les kilomètres d’une facilité déconcertante. On arrive déjà à l’entrée du Désert de Bardenas, à voir la vitesse à laquelle on roule je me dis que possiblement on va arriver en tête au CP1, je garde donc le rythme sur ces 30 kilomètres de gravel. Des pistes que je connais bien car je les ai repéré quelques semaine avant justement. Ça roule tellement bien que je peux presque rouler sur les prolongateurs. Une fois le passage de la petite rivière franchis ou je montre à Loris où passer sans souci je prends un rythme un peu plus conséquent et crée un petit écart, je fonce en direction du CP. Je ne vois aucun phare à l’horizon, je serai peut être premier au cp. 

J’arrive au cp1 et découvre que Mathieu est déjà la, il vient d’arriver quelques minutes juste avant,  je fais demi tour rapidement et repars avec lui, on est encore sur un gros rythme et on se dit qu’on va rouler ensemble pour creuser l’écart sur les autres copains. Pour la sorti du Désert nous avons chacun notre trace, on se sépare avec un magnifique levé de soleil (au passage j’ai plus d’une heure d’avance sur mes estimation) 

Le jour se lève et les kilomètres défilent, très vite il commence à faire très chaud, je n’ai pas encore enlevé toutes mes affaires, il faut dire que je roule sur un bon rythme et je ne m’arrête pas pour le garder et creuser des écarts. 

KM316, premier stop, coup de chaud, je m’arrête sous un arbre à l’ombre, me déshabille mange un wrap que Emilie m’avait préparé et me refroidi plus globalement. Je reprends la route en meilleur état que je ne l’ai quitté. Assez rapidement je profite de la traversée de quelques villes pour prendre des glaces, des eaux gazeuses et coca cola dans les bars que je croise. 

A l’approche du CP2 je suis toujours en deuxième place, derrière moi ça remonte fort, Florent Dumas, Florian Moreau, Loris Pasquier et Justinas Levaika. J’enchaine, me ravitaille et roule kilomètres après kilomètres, les chiffres sont dingues et les lignes droites interminables. 

Il est 22h, je viens de passer au CP3 et j’en suis à 550 km depuis le départ. J’arrive sur la ville de Buendía, première surprise, j’y suis déjà passé l’an dernier et je m’en rappelle bien car je m’y étais arrêté pour manger, je connais donc déjà l’emplacement du restaurent et leur carte. J’y rentre et commande le même sandwich que l’an dernier, je montre même au serveur une photo de lui de l’an dernier. Un cycliste me rejoint à ce moment la, c’est Florian Moreau, il parait être neuf alors que je suis détruit la tête dans mon assiette. Je mange difficilement mon sandwich et ma tortilla et par en quête d’un abris pour dormir. 

Je visite la ville mais rien de fameux pour dormir, je reprends la route et téléphone à Emilie au même moment, il doit être environ minuit à ce moment la. Elle regarde sur Google les prochaines villes en quête d’un abris quatre étoiles pour que je puisse dormir. Je rentre après une vingtaine de kilomètres dans un village ou des arches sont devant la mairie mais je ne les sélectionne pas car le lieu est beaucoup trop éclairé. Je fais le tour du village et pousse la vieille grille du parvis de l’Eglise. Son porche avec ses marches d’escalier me semblent accueillant. À l’abris des lumières et du vent je m’installe dans ma couverture de survie pour dormir. Je mets le compte à rebours pour une heure et m’endors immédiatement. Le réveil sonne, je relance pour une heure supplémentaire. 

Je me réveille, reposé, même étonnement frais, je prends un gel au café pour simuler un petit déjeuner et repars dans la nuit. Pour passer la nuit restante je me lance dans l’écoute de podcasts d' »Affaire Sensible » de France Inter, le thème : Les drames en montagne. (NB : Patrick DROUEL, j’espère ne jamais être dans un épisode). Je croise à ce moment Florian, qui est gelé après avoir passé une nuit horrible. Quelques km plus tard nos deux routes se séparent et je me relance dans mes épisodes tout en roulant sur un bon rythme. 

Le jour se lève petit à petit et je remonte sur Florent Dumas et Mathieu Kalia, Florent fait des erreurs de parcours, Mathieu le passe, de mon coté j’ai du gravel agressif pour reprendre des kilomètres et du temps. Tout se passe très bien, je vois sur Instagram que Florent est passé de nuit au cp Barrancas, j’en profite pour lui envoyer une photo de l’endroit en plein jour. 

Je finis par retrouver Florent dans une station service et on en profite pour blaguer quelques minutes, je lui paie une bouteille d’eau, il me passe une banane (avec le mot : tu la mangeras cette nuit quand tu seras fatigué… Il n’a pas le temps de finir sa phrase que j’ai déjà fini la banane verte, cela faisait des heures que je voulais manger un fruit !) On repart en direction du CP5 et du CP6.

Après la descente de Sancti-Spíritus, on découvre un endroit incroyable, on ralentit, discute et prenons des photos. Une fois les paysage passés on recommence à monter, Florent me lance un « aller va le chercher »  et je m’exécute immédiatement, je sais que Mathieu n’est pas loin. À ce moment là il y a de belles portions gravel ou je me régale de vitesse, ça dérape mais ça passe sans problème, c’est plaisant aussi de faire des dérapages. 

Sortie du CP6 je croise l’équipe de la course, échange deux blagues avec Victor qui filme et continue sur mon rythme. J’arrive sur un détail sur mon compteur, une pointe qui me montre un chemin que je n’avais pas réussi à tracé. C’est un chemin piéton, il a l’air propre, je m’engage dedans, ça me permettra peut être de passer en tête. Je finis par pousser mon vélo dans la bonne humeur, je sais que je gagne des km. Arrivé au sommet je vois la route en contre bas, je n’avais pas prévu ce « talus » d’autoroute à descendre… Bon un peu d’escalade n’a jamais fait de mal. Après une descente un peu sport je me retrouve sur la route et fier de mon raccourci je continue à pédaler. 

Quelques kilomètres plus loin, je tourne sur la droite pour récupérer une route secondaire qu’avec Clément nous avions sélectionné. Le bitume est vraiment abimé, je zigzag entre les trous sur plusieurs kilomètres avant de retrouver une nationale. Le jours se couche, je viens de passer la barre des 1000 kilomètres, c’est la dernière ligne droite, la dernière nuit. 

Mon parcours n’est pas si mauvais finalement, après cette route abimée je fais de la nationale et j’enchaine sur de la piste gravel le long de l’autoroute qui roule très bien, aucun souci de ce coté là. Question paysage je ne me pose pas de question, il fait nuit noire. Sur ces petites routes de Gravel je vois arriver derrière moi une voiture de police, Les policiers me font signe et je m’arrête, (je vois l’amende pour les écouteurs arriver à grand pas) je leur dis « Es una compéticion »  et il me réponde ok ok aller vas y ! 

J’arrive maintenant dans Mérida, il me faut absolu trouver à manger pour passer la nuit, ça tombe bien je trouve un McDonald, ni une ni deux je commande 2 cheeseburger et 9 nuggets avec un jus d’orange. Je remplis mon camel back dans les toilettes, mange les deux cheeses et reprends la route. Mathieu m’a dépassé alors que je mangeais mon cheeseburger (retour de karma d’avoir choisi la malbouffe, mais j’ai su après coup qu’il avait fait de même), nous sommes à moins de 5 kilomètres d’écart. 

Une fois mes nuggets terminés je me lance dans un contre la montre pour le dépasser et ainsi atteindre son moral. Impossible, pendant plus de deux heures je roule à fond sans le rattraper, lui fait de même devant… Le chrono est tellement intense que j’en ai mal aux tibias (j’ai même enlevé mon kway pour être plus Aero) On traverse la frontière et la route se dresse pour une montée interminable, d’un coup je me sens complètement épuisé, j’ai trop pousser sur le clm… 

Le coup de pédale est lourd, comme ma tête, je ne vais pas passer en tête cette nuit… Je suis en recherche d’un endroit pour dormir mais rien n’est idéal, c’est une longue route avec des platanes sur le coté. Je roule et trouve une un portail d’entrée de domaine avec un palmier sur le coté. Je suis à l’abris du vent et grande surprise, des branches de palmier sont au sol. Étonnement je suis dans un spot incroyable. Je m’installe toujours dans ma couverture de survie pour dormir 30 min + 15 min. 

Je reprends la route, correctement dans le brouillard mais avec l’objectif d’arriver à Evora pour le petit déjeuner. Je m’y étais déjà arrêté lors du Bikingman Portugal l’an dernier. Après un petit déjeuner au ralentit mais indispensable je reprends ma chasse. Je suis en embuscade et j’attends un faux pas de Mathieu. Il reste 200 km environ. 

J’enchaine les kilomètres sur un rythme normal, sans faire de pause, c’est la dernière ligne droite et la chaleur est accablante. J’arrive au dernier CP, j’avance jusqu’à la falaise. Fait quelques photos. Emilie me téléphone à ce moment la… En furie, elle me pousse pour que je prenne le même Ferry que Mathieu, on a seulement 50 minutes d’écart pour les derniers 40 km. 

Je reprends la route sur le rythme maximum que je puisse rouler, c’est à dire aux alentours des 28 / 30 km/h, avec le vent de face ce n’est pas évident bien sur.

J’arrive enfin au ferry, il est 13h30, Mathieu à pris celui de 13h, je suis heureux et un fatigué deuxième. Je n’ai plus de batterie sur mon téléphone, juste je profite de cette traversé de 20 minutes. 

Je débarque et rejoins l’arrivée, heureux de la performance, légèrement frustré d’une victoire si proche mais je savoure. J’ai roulé à 22km/h pauses comprises, ce qui correspond exactement à mes prévisions. C’était une sacré parti de manivelle !!!!! Merci Mathieu pour cette bataille ! 

Dans les prochains mois il me restera à décider si je reviens pour une quatrième fois, en attendant je compte profiter du Portugal quelques jours avant de repartir pour la prochaine course le 1er Mai à Gérone (560 km de gravel) 

Merci également aux nombreuses personne qui me soutiennent : Le Groupe Clim, Hutchinson, Miss Grape, Néo wheels, Supervelo, Fastclub, les Glaces Romanes.

Dans quelques jours sortira la vidéo embarquée de la course sur la chaine YouTube GCN en Francais et je vous y ai mis pas mal d’anecdotes et surprises ! 

L’activité sur strava : https://www.strava.com/activities/11187368770

Fastclub l’équipe d’ultra au départ de la Désertus Bikus

Dans la nuit de vendredi à samedi prochain ca sera le départ de notre première course d’ultra de l’année. Bien évidement Fastclub sera présent au départ pour offrir le café à tous les participants, mais nous seront présent aussi avec la plus grosse équipe de la course.

Pour suivre leur aventure lors de cette course, vous avez juste à utiliser ce site et à mettre leur numéro : https://madcap.cc/. Le live devrait fonctionner sur pc et mac (pas pour le moment) Pour un suivi plus précis vous pouvez télécharger l’application sur votre mobile.

Les voici :

Nicolas Feuillet, nous vient des Landes, il fera ici son premier Ultra à vélo. Son objectif est de finir en 6 jours. Numéro : 42

Maxime Prieur, notre représentant de chez gcn vise lui la première place. Numéro : 5

Laurent Garbolino, habitant du pays basque avec une solide expérience, son objectif est de finir en 2 jours. Numéro : 64

Yan Ducasse, encore un habitant des Landes qui a déjà fait un Ironman, il vise les 6 jours pour terminer. Numéro : 268

Dumas Florent, habitant en Haute-Savoie, grand adepte des ultras, il vise le podium en 3 jours. Numéro : 6

Lea Spitzer, nous vient des pyrénéens atlantiques, elle est nouvelle dans ce milieu et souhaite juste finir la course dans les temps, pas d’objectif de chrono (ce qui est déjà un bel objectif). Numéro : 17

Thomas Delaplace, notre représentant de Haute-Garonne, n’en est pas à sa première course d’ultra et vise alors les 3 jours. Numéro : 122

Romain Lucena, voilà un deuxième représentant de Haute-Garonne qui est aussi aguerri que le premier sur ces courses et vise également les 3 jours pour finir, il va tout donner. Numéro : 118

Fabrice Lafourcade, encore un habitant des Landes habitué des longues distance, souhaite finir en 5 jours pour sa part. Numéro : 63

Clement Bancons, vient également des Landes, mais n’est pas à son cout d’essai, il vise les 3-4 jours pour terminer. Numéro : 195

Comme vous pouvez le voir ca va clairement etre une sacrée course remplis de bonne humeur et de bonne anecdote. Je pense qu’il ont deja hate de les raconter.

N’oubliez pas que chaque encouragement sera moteur pour chacun de l’équipe car nous pédalons seul physiquement mais à beaucoup mentalement !

On souhaite une bonne course a tous, le but est que tout le monde arrive au bout et que le podium soit uniquement en Fastclub bien sur.