Traversée de l’Espagne N°4

Voici ma quatrième traversée de l’Espagne 🇪🇸. Les trois premières avaient été faites de la France à l’Espagne pour la course @desertusbikus. Cette fois-ci, j’ai profité d’un déplacement avec GCN à côté de Malaga pour tout simplement rentrer à vélo et arriver dans la nuit de vendredi, fatigué pour le week-end. En démarrant le vendredi à midi, je commençais en pleine forme !

Une fois l’idée validée, il me fallait organiser le voyage en conséquence : prendre seulement un carton de vélo pour le trajet aller, le jeter avant le retour et voyager léger pour ne pas surcharger Louis et Yoan au retour. Il me fallait aussi préparer le parcours et anticiper la météo 😇.

Vendredi, 13h, c’est le départ. Je m’élance pour mes 1030 km et 8000 m de D+, l’objectif est simple : rouler jour et nuit à un rythme soutenu pour arriver au plus vite à la maison. La météo annoncée est humide pour toute la journée de samedi, mais seulement à 40 %…

Les premiers kilomètres se passent plutôt bien. Je roule principalement sur des routes secondaires, le ciel est couvert mais il ne pleut pas ! De temps en temps, je me retrouve sur des portions accidentées, mais rien d’important, la faute au générateur de parcours.

Presque au kilomètre 200, ma vitesse moyenne est bien remontée. Je rentre dans un passage en terre, mauvaise blague… ça ne roule pas. Je suis dans de la glaise collante, je dois porter le vélo sur un kilomètre et me lancer dans la recherche d’une station de lavage, car le vélo et les chaussures sont pleins de boue…

À 3h20 du matin, je trouve une station-service ouverte avec une station de lavage, royal ! J’en profite pour prendre un café et laver le vélo. Je repars aussitôt, je suis en pleine forme !

Le matin se lève, je suis toujours sur une moyenne correcte et j’enchaîne les kilomètres. Vers 12h, à la sortie de Madrid, je prends enfin la pluie attendue, d’une intensité plutôt forte. Il fait 2 degrés, ça me glace immédiatement… il reste encore 500 km. Je m’engouffre dans une station-service pour me réchauffer et prendre un petit-déjeuner.

À ce moment-là, la pluie est intense. Je cherche une solution dans la boutique de la station : des sacs poubelle, voilà quelque chose d’étanche ! Pour 1,80 euro, je prends les sacs, mon scotch et m’improvise une tenue de pluie, chaussures incluses. Il me reste 500 km et un long passage à 1200 m d’altitude. J’en profite pour regarder la météo sur le parcours avec Rideepic Weather et je m’aperçois à ce moment-là que je suis décalé de plusieurs kilomètres de la trace, pourtant sur le compteur, je suis dessus…

Je reprends la route et honnêtement, mes sacs poubelle sur les chaussures et les jambes sont d’une efficacité incroyable (d’une mocheté aussi). J’enchaîne les kilomètres en montant sur le plateau en altitude. Les kilomètres défilent, la température reste aux alentours de 0 degré, je sais que ça va être comme ça jusqu’à la nuit. Je pousse au maximum sur mes pédales pour rester le moins possible dans ce froid. Bien plus tard, toujours sous la pluie et traversant des ruisseaux sur la route, une voiture s’arrête à côté de moi et me propose de l’aide. Je refuse (quelle idée).

La fin de journée arrive, je suis toujours sur le plateau et le compteur affiche maintenant -2 degrés. Je me dis qu’il va bientôt neiger et, ni une ni deux, il commence à neiger. Les flocons ne collent pas au sol mais me fouettent la cagoule.

Je commence à avoir très froid à ce moment-là, mes mains sont gelées car mes gants sont trempés. Je serre les poings pour essorer les gants… Je rentre dans un centre-ville et m’arrête dans un abri de bus. Je suis bientôt à la fin du plateau, il est 20h et je suis parti depuis la veille à 13h. J’en profite pour téléphoner à Emilie. On discute et elle me conseille d’aller me réfugier dans un hôtel. Pendant notre discussion, j’installe ma couverture de survie sous mon thermique pour reprendre quelques degrés. J’enfile également mes mains dans des sacs poubelle pour faire des moufles (efficacité imparable encore une fois). Pendant qu’Emilie regarde où je suis à distance, on s’aperçoit qu’encore une fois, nous n’avons pas la même trace. Peut-être qu’une mise à jour du parcours ne s’est pas faite lors de mon import…

Je passe une dernière section gravel et arrive dans une grande ville. Il est 22h. Après deux hôtels sans succès, je trouve enfin une chambre ainsi qu’un buffet à volonté. Ce soir, c’est royal. Je mange, me lave et lave mes affaires avant de les faire sécher sur un radiateur bain d’huile.

Après une belle nuit, petit-déjeuner, soleil et affaires sèches, je reprends la route avec 80 km de descente ! Pas si fraîche grâce au soleil ! Ça change de la veille. Les kilomètres défilent, je vais au plus court : nationale, vent de dos, prolongateur, 30 km/h de moyenne.

Je commence à planifier mon heure d’arrivée. Pour les 300 km du jour, je peux arriver avant la fermeture du café Romane pour y manger en arrivant. J’appuie, c’est mon nouvel objectif. Les jambes fonctionnent très bien, la nuit a été incroyablement réparatrice.

Je passe maintenant la frontière, l’arrivée est proche : moins de 100 km.

17h57, je suis devant le café ! Parfait, je peux me lancer dans un wrap, un jus du jour, des cookies, de la glace… Je retrouve aussi Emilie qui me ramènera jusqu’à la maison. Le week-end est terminé.

Bilan de l’opération : plus de 1000 km et 10 000 m de D+ en 53 heures avec le passage à l’hôtel, une belle moyenne, de belles routes touristiques et un énorme plaisir. Finalement, ma trace que j’avais améliorée ne s’était pas mise à jour avant le départ…

C’était ma quatrième traversée de l’Espagne !

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