Le Bikingman Alpes Maritimes 555 de Max

Juillet 2023, Bikingman Vercors, Axel me glisse cette petite phrase : “Tu devrais venir au Bikingman Alpes Maritimes, c’est exceptionnel” (foutaise, il le dit à tout le monde, tout le temps et pour toutes les épreuves). Je viens de finir ce BM second, un peu frustré d’être sur la deuxième marche du podium (car je n’étais pas dans ma meilleure forme), j’ai déjà envie d’une revanche et cette petite phrase clichée me tourne dans la tête…

Je rentre au bureau GCN après la course et là : Surprise! Mes nouveaux vélos de gravel sont arrivés. Un beau Colnago G3-X et un beau Canyon Grilz (les avantages de travailler chez GCN !), les deux vélos sont vraiment pas mal avec quelques différences qui ne les classent pas exactement dans la même catégorie. Pour faire simple rien que par sa géométrie le Colnago est plus “race” et le Canyon est plus “engagé”. 

Des vélos tout neufs et cette petite phrase qui me tourne dans la tête… Il ne m’aura pas fallu plus de deux semaines pour m’inscrire au Bikingman Alpes Maritimes prévu le 16 septembre. Le gros avantage de ces 555 Bikingman est que question logistique c’est seulement un ou deux jours de congés à prendre, l’épreuve commence le Vendredi à 12h et il faut la finir avant le dimanche soir, donc en se dépêchant un peu on est au boulot le lundi matin. 

À partir de cette inscription il m’a fallu choisir mon vélo, après des premiers tests et avec la physionomie de la course 20% Gravel et 80 % route, 500 km et 12 000D+. J’ai choisi de partir avec le plus routard des deux, le Colnago G3-X. Par contre, la monte d’origine n’était pas vraiment adaptée pour tenter de gagner la course, mon but est de mettre absolument toutes les chances de mon côté pour être le plus performant possible. 

Passage à l’atelier du Colnago pour une cure d’amaigrissement et adaptation au dénivelé : 

  • Nouvelle paire de roue DT swiss GR1400
  • Dérailleur Sram XX1 Mtb 
  • Cassette Sram 10-50
  • Pédalier Sram Force carbone 
  • Plateau Ovale Absolut black 42
  • Potence Zipp 90mm
  • Guidon 3T Aeronova carbone
  • Paire de pneu Hutchinson Touareg 700×40
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Pour faire simple sur mes choix, le profil de la course est : montée en gravel raide et descente longue sur route. J’ai essayé en entraînement de rouler avec une fourche suspendue mais finalement j’ai privilégié le poids, 8,5 kg au total. Coté transmission, le 10-42 était trop juste sur le Vercors, la transmission vtt avec le 50 est vraiment confortable pour les montées raides en gravel. Le cintre 3T carbone ne me lâche pas depuis 3 ans, j’apprécie son confort (souplesse) et sa prise en main. Côté plateau, l’Ovale correspond totalement à mon pédalage et à la coupe du monde de rugby ! 

LA COURSE 

Après un mois d’Août assez calme question vélo avec une belle récup après le Vercors et deux trois 200 km je suis prêt pour la course. 

L’objectif est clair pour cette course, partir concentré et faire une course sans faille pour gérer mon effort et tenter de la remporter en appliquant toute mon expérience. 

Nous voici à Valberg avec mon chauffeur : Rémi Pantani (mon père) et de faire Bayonne-Valberg c’est déjà un Ultra mais dans un beau camion c’est quand même confortable ! 

La veille du départ la traditionnelle Pasta party, un moment vraiment sympa d’avant course ou les expériences s’échangent, à ma table, Félippé le Portugais, Fred que j’ai croisé au Tour de France et Andréa dont j’ai entendu parlé qui a seulement 18 ans, on se régale et et on parle surtout de sacoches ! 

SAMEDI MATIN

C’est parti pour la course ! Check’in vélo, TOTOBENE vélo complet sans eau 11kg. Briefing : Question d’Axel, qui veut gagner la course ? Je suis le seul à lever la main (comme si j’étais le seul à vouloir gagner…)  Petit stress avant le départ j’ai pas ma carte à faire tamponner (rien de dingue mais un petit grain de sable) 

LE DÉPART : 

Ligne de départ, je suis au cœur du peloton, de toute façon les 6 premiers km sont neutralisés et la course fait 500km…

KM 7 : Bizarrement je suis en tête, Sébastien Renaud dans la roue, je monte le col. Arrivée en haut du col Sebastien Pailly et Seb renaud me passent et globalement on est 5 ou 6 ensemble dans la descente. (Gravel)

La piste est roulante et dégagée, piste en pierre, je m’amuse pas mal, dérapage, petit saut, la course est encore longue. Première alerte cependant en passant un goulet de passage d’eau je tape très fort de l’arrière (il me manque peut être un poil de pression) mais surtout je n’avais pas vu le piège. 500 mètres plus tard Lucas, un allemand s’arrête pour une crevaison. Je souris en le passant. 

Le Karma me rattrape, 500 mètres plus tard je reprends un trou et sent immédiatement le liquide préventif sur mes mollets. Je viens de couper mon pneu arrière sur une pierre saillante (première crevaison en Touareg, pas de chance le cailloux était plus fort)

Pas de problème pour la crevaison j’ai tout le matos, je sors les mèches et l’outil. Après deux mèches posées sur le dessus et une sur le flanc, impossible de remettre la bonne pression. Je remonte la roue et décide de rouler un peu avec mes 1,5 bars pour laisser le préventif sécher et colmater les petit trous restants… 

Bilan : Je dois m’arrêter encore une fois, j’abandonne ma réparation tubeless et mets une chambre à air (chambre à air ultralight) C’est bon ce coup ci je suis reparti, j’ai perdu environ 40 min dans la bataille. Je suis au km 25 aux environs de la trentième place. L’avantage est que j’ai vu passé à peu près tous les concurrents ! 

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En réfléchissant, j’ai peut être 40 min de retard mais si je finis à 40 min du premier à l’arrivée  cela signifie un podium, voici mon nouvel objectif. 

LA REMONTADA 

Je repars très très loin de la tête comme vous pouvez le voir sur cette image… Mais la pression est partie ! (enfin celle pour gagner la course, celle du pneu est bonne)

Descente, montée, je remonte ! J’en profite pour encourager les copains que je croise. Honnêtement la différence de vitesse n’est pas extraordinaire, les écarts se creuseront plus tard avec la gestion des pauses. 

Donc je gère, remplis mes bidons aux bons moments, gère l’alimentation, la chaleur. Il fait très chaud et le parcours n’est pas reposant. 12 000 de dénivelé sur 500km c’est quand même agressif. Globalement les montées sont très raides, je suis plus qu’heureux d’avoir ma transmission de vtt. 

Autre problème, la météo est beaucoup plus chaude que prévu, je suis avec mon maillot manches longues gcn qui est beaucoup plus épais que mon ancien maillot. J’ai tendance à surchauffer mais c’est le jeux, cette nuit je serai plus à mon aise ! 

La nuit tombe, je suis toujours sur un rythme qui me convient, la fatigue n’est pas là, tout va bien. Je croise au bord de la route Andréa avec qui j’ai mangé la veille, mal de genoux il me dit qu’il veut abandonner, j’essaie de le convaincre mais impossible. Je repars et 3 km plus tard, je vois de la lumière, des vélos… Pizzeria avec Mathieu Kalia devant en train de manger tranquillement. J’en profite pour raconter des blagues, prendre un coca et une eau pétillante et repartir. 

La bosse d’après Mathieu avec le ventre plein me repasse, il a plus d’essence dans le moteur ! Il est a peu près 22h c’est maintenant que la course commence à être difficile. Mathieu s’arrête 30 km plus tard dans un resto, j’en profite pour le repasser sans m’arrêter. Nous sommes bientôt au checkpoint km 275. 

J’arrive environ en sixième position au cp, les copains sont en train de manger, je reste dans ma stratégie de peu d’arrêt, je prends 2 cafés, remplis les bidons et en 15 min je repars en deux ou troisième position. C’est vraiment pas mal, je suis très bien physiquement, c’est une belle course de mon côté. 

Je me lance fullspeed dans une longue portion gravel dans le lit du Var, il doit être 3 heures du matin, je sens mon pneu rebondir à l’arrière… Ma chambre à air a lâchée, à ce moment la je n’ai pas d’hésitation, démontage et remplacement de la chambre. C’est ma dernière après je n’ai plus d’option de secours. La matière ultralight de ses chambres n’accepte pas de rustine. (j’ai gagné de la place dans la sacoche grâce à leur faible taille, je risque de le payer) Pendant ce temps Vincent et Mathieu m’ont repassé. 

5 heures du matin je passe sur la promenade de Canne et vois quelques fêtards sortir de boite de nuit, c’est ça le plaisir de l’ultra distance ! Question course Sébastien est toujours loin devant et je suis revenu dans la roue de Vincent. 

Au petit matin je pousse pas mal pour creuser un écart sur Vincent mais rien à faire, il reste accroché et finit par me lâcher dans la matinée. On se croise dans un village au km 370 à vue d’oeil, il me paye un café et s’en va ! J’en profite pour manger, c’est ma dernière pause avant l’arrivée. 

Sur les derniers 100km, Axel l’organisateur au départ m’avait glissé une petite phrase dans l’oreille : Tu vas voir sur la dernière partie tu te sentiras chez toi dans le Pays Basque…. Sur le coup je n’avais pas compris pourquoi cette phrase, une fois dans des montées en béton rainuré à plus de 20% j’ai compris, j’en ai même montée une en poussant le vélo, impossible de faire mieux. 

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Je pousse, je pousse, je veux vraiment reprendre Vincent qui n’est que 10 km devant moi. KM 450 j’aperçois un cycliste dans un col magnifique, après une averse pas très froide mais très intense ! Le cycliste c’est Sébastien Renaud qui était en tête depuis le début, avec la pluie sa trace s’est désactivée du gps et il s’est trompé de route, avec un bon détour de 10 km je suis revenu à sa hauteur. 

Nous sommes donc 3 en moins de 10 km. Je donne toutes mes forces dans la bataille, il est temps d’aller chercher la victoire ! Le problème est que Vincent se dit sûrement pareil devant… À ce moment-là je prends les descentes aussi vite que je peux, il me faut tenter de reprendre du temps de partout. 

KM 480 je croise les copains de l’organisation, il pleut toujours légèrement, je demande où est ce satané Vincent, Serge me répond : à 10 minutes ! Je pousse, je pousse ! Il reste encore un col pour remonter sur Valberg. 

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J’attaque le dernier col à fond, bon le compteur n’affiche que 10 km/h, ce n’est pas dingue. Je cherche Vincent dans les lacets mais je ne l’aperçois pas, je garde espoir et fonce. Je mange et bois même si je n’en ai pas l’envie, il me faut le maximum d’énergie pour appuyer ! Cela fait 27 heures que nous sommes parti quand même… 

3 km de la fin du col, je sens mon pneu arrière à nouveau rebondir, pas de chance mais je n’ai plus de quoi réparer. Je réfléchi à mes options, déjà je regonfle difficilement mais un peu avec ma pompe, j’arrive à remettre un peu de pression, si je n’arrive pas a reprendre Vincent autant que je garde cette deuxième place. Sébastien ne doit pas être très loin derrière. 

Je commence à penser que même si je ne peux plus rouler je pourrai rejoindre l’arrivée en courant, du coup je me pose la question si ca serait mieux en chaussette ou avec des chaussures carbone… 

Bref j’arrive à rouler encore, je passe devant un garage ouvert et j’aperçois un vélo dans le fond, hop là, je m’arrête et demande à l’habitant une pompe qu’il me passe immédiatement. J’arrive à remettre pas mal de pression, je repars ! 

L’arrivée est en vue ! Bon, mon pneu est quasiment à plat, je n’ai pas réussi à gagner mais j’arrive fièrement deuxième et complément mort. Finalement le podium se tient en 1 heure entre les trois premiers, ce qui est très peu ! (sachant que d’autres finiront le lendemain soir).

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Le bilan : 

Je suis très satisfait de ma course ! Mon plan était d’utiliser toute mon expérience pour faire une course parfaite avec très peu de pause et un bon rythme et c’est exactement ce que j’ai réussi à faire. Malheureusement j’ai manqué de chance sur ma première crevaison ou j’ai vraiment coupé le pneu sur une pierre tranchante et ensuite j’ai fait l’erreur de prendre des chambres à air trop “racing” qui ont repercé et qui m’ont empêché d’avoir la possibilité de les réparer, j’aurai pu abandonner à cause de cela… 

Cette course poursuite de 480 km m’a excité et j’y ai pris beaucoup de plaisir ! 

Vivement la prochaine, ce sera le Maroc avec 1000 km avec un départ prévu le 30 Octobre !

L’activité sur Strava : https://www.strava.com/activities/9861826403

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