La Transpyrénée TPRn02 de Max

Bonjour à tous et merci de commencer à lire ce résumé. Il est très compliqué de vous raconter la course car les détails arrivent et repartent sans cesse de mon esprit. Chaque kilomètre comporte une sensation, un sentiment et si je vous l’écris on arrivera jamais à la fin ! En parlant de la fin sachez juste que sur la dernière ligne j’écris que j’ai pris beaucoup de plaisir et que je vais continuer (pour ceux qui n’arriveront pas au bout)! J’ai essayé de vous rapporter les principaux faits de course suivant les km.


Km -13000 Il fallait savoir quelles courses faire cette année, La Transpyréenée était mon objectif majeur, plus long, plus de dénivelé, une concurrence européenne et une organisation étrangère. Tout ceci facilité par un parcours quasiment à domicile.

Km -1500 mois d’août – préparation du setup / récup, après avoir fait un entraînement à base de longues sorties, de parcours à étapes et 3 courses d’ultra depuis Avril je prends presque 3 semaines sans vélo en allant sur un contest de vtt en Allemagne.

Km -1000 mois de septembre / mise en route et finition du parcours. Bien sûr après la coupure j’ai l’impression d’avoir perdu mon entraînement. Je recommence fort avec plusieurs 200km et je m’applique sur mon alimentation et le sommeil (même si en même temps je finis des petites choses pour partir l’esprit tranquille sur la course). Question itinéraire je le trace sur komoot avec un bon taux de certitude. Niveau équipement le vélo est prêt, j’ai testé et choisi les bonnes sacoches avec mon nouveau partenaire (spad Channel pour la marque Miss grape) Yann de chez SUPERVELO me fait passer des consommables car il faut partir avec tout de neuf, sur 1500 km le vélo s’use !



Km 0 – C’est la veille du départ, je vais au check in + briefing de la course. Au contrôle technique c’est les copains qui sont présents pour filer un coup de main à l’organisation. Phil, Mat, Tristan sont là, je lance à Phil “tiens Phil (fits cycling) si tu veux t’amuser j’ai mes vitesses qui passent pas terrible”. Il se lance dans le défi et passe un moment dessus, je commence à me dire que la batterie du dérailleur s’use et que je vais être en galère pendant la course, j’ai pris deux batteries pour la course soit 2x 1000km d’autonomie pour une course de 1550km… Finalement le problème venait de la patte de dérailleur que j’avais encore une fois tordue… Merci Phil encore une fois.

Km 0 – J’arrive au départ 6h00, la première vague passe devant moi, je m’installe. Juste à ma gauche, j’entends « salut, je suis Julien on a des potes en commun (c’est Julien Roissard, Yann m’en a parlé hier soir, cet été il a fini troisième de le Tree Peaks (2000km)). On fait un départ cool, il commence à pleuvoir, Christopher roule avec nous, on croise Thomas Jacquelinet (vainqueur de la dernière édition) dans le col d’Oxtondo malade à l’arrêt complet. On discute bien tous les trois et le rythme est bon.

Km 60 – cp 1 – Arrivé au Cp1, nous sommes aux alentours de la dixième place. On tamponne les cartes et commençons la descente d’Ispeguy, arrivés en bas on se sépare avec Julien, nous n’avons pas la même route de prévu. Qui a raison, aucune idée à ce moment-là… On se sépare mais très contents d’avoir roulé ensemble. Je lui dis que j’espère le revoir pendant la course !



Km 150 – Je suis depuis le col d’Ibineta sous un petit nuage qui me cache le soleil et me mouille de temps en temps, je suis le premier sur cet itinéraire mais visiblement j’arriverai au lac de Yesa en aillant perdu quelques places. J’arrive dans la ville de Jaurietta, cette route me rappelle de vagues souvenirs. Je passe un virage à droite et tombe sur un café où je m’étais arrêté avec Juju Marty il y a deux ans après une nuit éprouvante. Encore une fois ce café me sauve. J’en profite pour manger un bon sandwich, il est 12h49.

Km 200 – J’arrive sur la fin du lac de Yesa, le bilan, je suis 30 km derrière Julien que j’avais quitté au km 70, c’est dommage car nous avions le même rythme.

Km 255 – Sabinanigo, je me rappelle une sortie avec Clément et Georges, nous avions cherché de quoi manger ici même. Je m’arrête à l’un des deux supermarchés de l’entrée de la ville. Je mange et embarque une Tortilla de patatas sur ma sacoche pour cette nuit.



Km 362 – fin du parcours 2 – ville de plan, il est minuit, je passe devant un Hôtel Restaurant ouvert avec des vélos de bikepacking dedans ! J’en profite pour m’arrêter avant d’enchaîner pour la nuit entière ! – Double café + repas + avec Mortiz et Lucas avant la section gravel ! Je repars seul, Lucas est devant, Mortiz s’est arrêté dormir. La section gravel est juste à la sortie de la ville, c’est un chemin super propre, le col se passe à merveille, la descente est propre aussi, je me régale en full speed. Je dépose Lucas. Le 3T Strada aero gravel !

KM 435 – 4h 30 El pont de suert / Cela fait un peu moins de 24h que je suis parti, la fatigue arrive et la nuit à -2 degrés ne fait pas du bien, je décide de m’arrêter dormir pendant qu’il fait froid pour reprendre de l’énergie et laisser un peu le froid. Je trouve un sas d’entrée de banque, c’est un spot souvent utilisé en bikepacking, je m’installe dans mon bivy. Je met le réveil une heure plus tard, 5h30 j’ai bien dormi malgré l’isolation pas incroyable de l’endroit, je mange ma Tortilla de patatas et reprends la route.

Km 495 – Le jour s’est levé, j’arrive sur une autre ville où je passe régulièrement en vélo, je trouve un nouveau café pour me faire un déjeuner royal (vraiment royal) je suis reparti pour une journée entière. Neils Phillips en profite pour me doubler à ce moment-là. Nous sommes à un carrefour important, pour rejoindre le CP3 à Os de civis il existe deux tracés, un premier court avec du gravel, un deuxième au moins 20km plus long mais sur la route. Je vois que sur les trackers les premiers passent environ le même temps sur les deux parcours. On voit quand même que le gravel a l’air de coller. Je suis mon programme et me lance dans le chemin le plus court. Attention la montée, sur route pour le début (avec de très fort pourcentages) et ensuite la route disparaît pour une piste 4×4. Pour le moment le 3T de gravel (rire) s’en sort bien, au bout d’un moment ma transmission route n’est plus adapté, je commence à pousser. J’arrive à la bascule ! Heureux comme tout, je sais que la montée n’est pas fini mais je me dis que j’ai passé le plus dur. Je profite du paysage car je fais clairement du hors piste pour traverser les Pyrénées dans le sens le plus basique qui existe. Je profite d’une descente globalement agréable au soleil. Je redécouvre un fois encore les Pyrénées.

Km 534 – Je commence la montée finale vers Os de civis, dès le début c’est trop raide, je pousse et ma vitesse est de 5km/h, je vais passer plus d’une heure à pousser mon vélo.

KM 540 – Je bascule dans la descente… C’est une horreur, après la montée en poussant c’est la descente avec des grosses pierres qui me massacrent , impossible de prendre de la vitesse. L’important est de ne pas crever.

Km 547 – CP3, Je raconte des blagues à l’organisation sur mon vélo pas adapté au gravel, je suis toujours en sixième ou septième place. J’ai fait une belle remontée après mon erreur du premier jour.


Km 575 – Christopher qui s’était arrêté se restaurer me rattrape et on en profite pour discuter pendant une bonne vingtaine de km. On parle d’expérience, de vie, c’est un très bon moment. Il me sape le moral en me disant « j’en profite de rouler avec toi comme ça je vais moins vite…rire) Je lui sape le moral en lui disant que j’ai mal nulle part ahaha c’est vrai en plus. C’est sa première épreuve d’ultra, ses articulations coincent un peu.

KM 612 – Mon fan club composé d’Emilie et ses parents m’attendent devant un café ! Ça fait un petit moment que j’attends cette pause. Une fois dans la baraque à frite, rien n’est très appétissant, je prend un sandwich pas incroyable. Je suis fatigué mais ne m’en rends pas vraiment compte. Je prend de quoi faire des provisions pour la nuit au supermarché en face mais encore une fois rien d’incroyable.

Km 620 – Je monte à la Molina avec Seb un ami qui m’a rejoint, j’avance plus. 

KM 630 – Dans la descente, je vois des voitures de police, assez rapidement je vois sur le trackers que Christopher a abandonné, je n’ai pas plus d’information mais j’espère qu’il va bien.

Km 666 – Il est 20h j’arrive dans la ville de Ripoll et cherche immédiatement un restaurant pour manger, je trouve un petit truc, je prends un steak frites (pas de quoi me redonner de l’énergie) Je décide d’aller à l’hôtel, je suis cramé, mal au ventre, à ce moment-là je m’aperçois que je ne suis pas aller aux toilettes depuis 1 jour et demi.

Km 666 – 2h du matin c’est reparti, je suis collé, le col me massacre, le col d’Ares quasiment 30km. On peut dire que la reprise est agressive. A ce moment-là je pense vraiment à l’abandon, il me reste un peu moins de 1000 km et vraiment j’ai l’impression de ne pas avancer.

KM 741 – St Laurent de Cerdagne, je viens de descendre pendant quelques kms et me laisse tenter par une partie de la Véloroute (piste cyclable très propre au milieu de nulle part) J’arrive dans la ville de St Laurent, il est 7h, je m’engoufre dans une boulangerie, épicerie, restaurant et café ! 2 quiches, un café et une chocolatine plus tard je repars (je vois en partant une miche de pain en forme de tortue sur le comptoir, original)

KM 751 – CP4 Coustouges, cp passif, je traverse sur l’Elan, j’ai repris des forces, ça va beaucoup mieux.

Km 778 – J’arrive à la fin de la partie descendante, quel bonheur, il commence à faire chaud, j’enlève des épaisseurs, la journée est vraiment lancée, le prochain objectif est le cap Béar.

KM 809 – Je suis passé au col de Banuyls et j’enchaîne sur la route des Crêtes, c’est très très beau, je profite ! Mention spéciale sur la route de Capmany jusqu’à Port Vendres à travers le parc national de l’Albera qui m’a fait penser au désert des Agriates en Corse.

KM 828 – CP 5 Cap bear, Emilie m’attend en vélo sur la corniche, il est midi, le soleil tape, il fait chaud et je suis très content d’arriver au cp, la famille d’Émilie est là aussi pour m’encourager, les idées d’abandon sont complètement oubliées, je suis sur une bonne dynamique.

KM 835 – Face au port de plaisance, un restaurant boulangerie, je me restaure pendant une bonne heure, c’est le moment de prendre des forces pour la journée, j’ai Benoît et Jana qui me remontent sur le tracker depuis le matin. Avant de repartir j’ai même Benoît qui arrive au café ! Il mange une petite quiche et on repart ensemble (moi qui ai mangé pour la journée ça m’étonne qu’il ne mange que ça…) Mon Gps me fait tourner à droite, je perds Ben à ce moment-là.

Km 874 – Entrée dans le parcours 6 « return route »… Un parcours de 621 km pour 17280D+ des chiffres effrayants mais théoriquement plus facile car je connais les ascensions et ce sont des grands cols plutôt que de la bosse non roulante… Quelques kms après je tombe sur Benoît et ce coup-ci nous roulons vraiment ensemble.

KM 896 – On traverse Ile-sur-têt, un kebab est ouvert, on profite pour faire le plein d’eau et on partage un coca assis par terre, un moment plaisir.

Quelques kms plus tard on tombe sur l’organisation avec qui on s’arrête pour raconter quelques blagues. Au passage je prends des nouvelles de Christopher le suisse, il est bien tombé hier, Hôpital immédiatement, pas mal de fractures mais rien de “définitif”. C’est pas cool mais je suis rassuré. Plus tard dans la course il me répondra sur Messenger. J’ai hâte de le revoir sur un vélo !

KM 938 – J’arrive dans Caudies-de-Fenouillet, on s’est séparé avec Benoît qui bombarde dans les descentes, il est exactement 19h40 quand je rentre dans la ville et je cherche le vival qui est ouvert jusqu’à 20h (source Mylène Prieur et Google) le volet roulant est fermé au deux tiers, je passe dessous et supplie le gérant de me laissé acheter de la nourriture, la zone est plutôt désertique c’est ma seule chance pour ce soir. Il accepte et j’achète mon repas (je prends même un fouet catalan, il s’agit de manger local). Je trouve un banc quelques mètres plus loin où je m’installe pour prendre mon repas royal et aussi me préparer pour la nuit qui s’annonce fraîche en montagne. Ben lui s’arrête dans cette ville pour dormir, tout ce que je roulerais avant de dormir sera de l’avance sur lui demain.

KM 950 – J’avance depuis quelques kms après mon repas, Clément au téléphone me prévient que Jana me remonte et que je suis sensé l’apercevoir dans la nuit. Je ne vois rien et continue de pédaler, 5 minutes après qui voilà à côté de moi ? Jana, toute souriante et sur un très bon rythme ! On discute, rigole, parlons de grenouille sur la chaussée… il fait bon à ce moment, très bon. Elle me raconte qu’elle a une chambre d’hôtel dans la prochaine ville (Axat) mais qu’elle est en pleine forme et qu’elle hésite à s’arrêter… Moi mon programme est de passer le col de Pailhères ce soir (enfin, cette nuit!) mais c’est un sacré chantier que je connais car je l’avais repéré dans l’été.

On arrive à Axat, Jana file dans sa chambre et moi heureux tombe sur de beaux toilettes publiques  ! C’est parti pour la nuit !

KM 971 – Col de Garavel (il était pas prévu celui-ci), je suis un peu désorienté car je pensais avoir vraiment repéré ces routes-là mais je ne reconnais rien. Je passe à Escoloubre-les-bains (une vallée très humide normalement mais la température est bonne) Je me lance dans le col de Pailhères. C’est 15 kilomètres d’ascension et je commence à bien m’endormir sur le vélo… Je pense que je n’avance absolument pas. Je sais qu’il y a un village un peu après, je vais y chercher un abri pour dormir quelques heures. J’ai passé 2 cols depuis que Jana s’est arrêtée donc c’est déjà une bonne marge.

KM 995 – Village de Rouze 1100 d’altitude à quelques kms du sommet de Pailhères, je tombe sur un endroit original pour dormir, des toilettes publiques ! J’ouvre la porte pour voir comment est l’agencement et la propreté à l’intérieur … Là c’est une délivrance, j’ai l’impression qu’il y a même le chauffage à l’intérieur et c’est tout propre. Dommage que je n’ai pas ma brosse à dent dans les affaires car c’est royal. Je m’installe pour faire une belle nuit. J’ai même chaud avec la couverture de survie sur moi. Je dors une heure, me lève et comprends que je n’ai pas assez dormi et me recouche. Au final je dors 3h et repars pour finir ce satané col ! Je passe au sommet en pleine nuit et il reste encore de la neige sur le bas côté.

KM 1026 – En bas de la descente, je m’endors avec le froid, je saute dans un abri bus pour 15 min de sieste, c’est encore la nuit pour quelques temps j’ai du mal à me réveiller. Je viens de doubler Lucas qui dort.

KM 1075 – Tarascon-sur-Ariège ! Je vais enfin avoir mon petit déjeuné que j’attends depuis plusieurs heures sur une route de crête qui ne roule pas terrible. Bon, c’est pas royal mais je trouve un Macdonald (il est 9h du matin) 3 petits hamburger, muffin, café, chocolat chaud et je recharge mes appareils électroniques. Anecdote : à ce moment-là nous sommes Lundi matin, Clément et Georges me téléphonent, ils n’arrivent pas à accrocher la caravane pour l’amener à l’arrivée de la course, je gère la situation et appelle mon voisin pour les aider… Il y a eu un abandon dans les coureurs devant moi, je gagne encore une place. Lorsque je repars Jana et Ben ne sont pas très loin derrière.

KK 1095 – J’attaque le col du Port-de-l’Hers, un cycliste me rattrape et me double facilement mais semble vouloir discuter. On commence à rouler ensemble et discuter, il fait très beau en cette matinée c’est agréable. Vient le moment où il pose la question fatale : Tu fais quoi comme parcours (ahahaha) C’était la question à ne pas poser ! Je lui ai raconté ma vie pendant le col entier ! J’en profite pour garder le rythme avec des bascules très rapides en haut des cols pour me mettre à l’abri des copains et copines juste derrière !

Au passage entre Tarascon-sur-Ariège et Bagnière-de-Luchon les cols sont vraiment magnifiques !! Grand moment de plaisir !

Km 1170 – Arrivé dans le charmant village de Castillon-en-Couserans, je m’arrête à la boulangerie du village pour le goûter, je m’installe même en terrasse pour manger mes 3 parts de pizza végétariennes et ma chocolatine. Je suis proche d’un Vival aussi, j’y vais faire un tour pour acheter des bananes. Arrivée à la caisse la femme devant moi me laisse passer et me dit que j’ai pris le dernier lot de banane ! Je lui réponds qu’en échange de ma place je lui en offre 2 ! Voilà, j’ai fais du troc et j’ai bien rigolé avec tout le monde dans le magasin et je suis reparti avec 3 bananes de compet !

Je continue ma route vers le Portet d’Aspet en direction de Bagnière-de-Luchon, derrière moi Ben et Jana sont pas très loin mais ont plus de cols à leur actif dans cette journée. Je suppose qu’ils vont s’arrêter à Luchon pour la nuit.

KM 1238 – Bagnière de Luchon ! Il est 21h, c’est une heure et une ville parfaite pour s’arrêter manger ! Ce soir c’est resto pour prendre des forces avant la nuit. J’essaie une pizzeria sans succès, je trouve une crêperie de qualité relative mais capable de me servir ! Double crêpes salées, cacahuètes, Coca cola et San Pellegrino. Je repars en direction du col de Peyresourde (que je n’apprécie pas vraiment mais que j’ai hâte de gravir car je connais ces routes)

KM 1251 – Je bascule au sommet… Bon, c’était très long ! Finalement je vous le confirme, je ne l’aime pas ce col ! Grosse galère dans la descente, je suis trempé de sueur et d’humidité et je m’endors, pour ce soir je n’arriverai pas à passer le col d’Aspin dans cet état là.

KM 1276 – J’arrive dans la ville de Arreau et je me mets en recherche d’un spot pour dormir, ça en devient un jeu ! Mais quel endroit je vais trouver ce soir ? Je teste des toilettes publiques et repars aussitôt ! La porte a une grosse aération sur le haut et ce n’est pas propre. Je vais vers le centre ville car je me souviens d’un grand préau. Je vais voir si il y a un « spot ». Au fond du préau je vois un ascenseur et des escaliers qui montent derrière. Sans grande conviction j’appuis sur l’ascenseur, miracle il s’ouvre ! (voilà mon premier spot pour dormir je me dis). Je rentre avec mon vélo et appuis sur le premier étage (pour le deuxième il faut une clé) L’ascenseur monte et s’ouvre : je suis dans la salle d’attente de la mairie ! Incroyable ! Il y a même de la moquette au sol, des prises électriques et de la lumière !! (M Le maire a même laissé son bureau ouvert !) Je déplace une ou deux chaises pour accéder aux prises et installe mon lit sur cette moquette. Quelle belle nuit ! (un détecteur de mouvement m’éclaire lorsque je bouge donc je ne bouge pas) 3h plus tard, je me dis que je suis en pleine forme. Je reprends la route en direction du col d’Aspin. La montée se passe bien, la descente un peu moins, visiblement je n’ai pas assez dormi encore une fois ! J’arrive à Payole et trouve directement des toilettes publiques (très beau bâtiment au passage avec même un sas avant les toilettes) Je m’assois et mets le reveil pour 10min plus tard, je fais ça deux fois, le coup de fatigue est passé je reprends la route.

KM 1308 – Montée du Tourmalet que je connais par cœur, coup de fatigue, encore une fois, je n’arrive pas à le faire passer. Je connais un ami qui vit sur le côté de la montée, la grange chez lui n’est jamais fermée, j’y vais, je perds du temps mais c’est nécessaire, j’y reste presque une heure, entre 5h et 6h…

KM 1317 – Dernier paravalanche avant la Mongie (dans le Tourmalet), je regarde plus bas et j’aperçois Jana en bas du col au niveau du camping d’Artigue. J’ai un bon 45 min d’avance.

KM 1322 – La bascule en haut du Tourmalet, il est 7h30, j’ai peur d’avoir froid dans la descente. Je rajoute une couverture de survie sous mon maillot pour avoir chaud et pouvoir rouler vite dans la descente.

KM 1342 – Petit déjeuner royal sur la place de Luz St sauveur suivi de provisions achetées au supermarché. Avec un ravito pareil c’est parti pour une longue journée, je suis à la maison, je connais toutes les routes maintenant, c’est un sacré avantage.

KM 1371 – Suite à des travaux sur le parcours initial, nous devons passer par le Col de Berède, Clément au téléphone me prévient de la raideur de la pente… Je vous le confirme, c’est raide !

KM 1391 – En plein col de l’Aubisque je tombe sur un couple que je salue, ils me repondent immédiatement avec un air sympathique et en anglais ! Ils viennent du Colorado, Sharon et Dean, on passe un très bon moment et eux aussi posent la question fatale… Tu es parti d’où ce matin ? Nous voilà maintenant amis, je suis invité dans le Colorado pour rouler et nous nous sommes échangés les emails (et pris en photo).

KM 1423 – Je suis dans le col de Marie Blanque, je viens de faire quelques kilomètres avec un inconnu qui attendait le passage de coureur de la course avec qui j’ai pu discuter quelques minutes. Il me tarde une seule chose, d’arriver à la roulotte de produits locaux pour déguster un bon jambon de pays / Brebis / confiture de cerise. Pas de chance, la roulotte est fermée…

KM 1440 – Je m’arrête au plus beaux toilettes de la région à l’entrée de Escot pour remplir mes gourdes, manger un bout et m’assoir sur un banc pour me reposer 5 minutes, depuis le matin je n’arrête pas ! J’en profite pour enlever mes chaussures, pour me rafraichir les pieds. Surprise j’ai les plantes de pied toute blanche (une question d’humidité) Il me reste un énorme chantier, le col de la Pierre st Martin.

KM 1446 – Col d’Ichère, je l’avais oublié celui-ci.

KM 1454 – Col de Lie : 3km pour 300m D+ ça pique un peu. J’enchaîne car le prochain repas sera à Arrete à l’hôtel de l’ours ! Je m’y été déjà arrêté sur le Bikingman Euskadi !

KM 1460 – Enorme surprise ! Christophe Iliou m’attend sur le bord de la route ! Christophe est un copain que j’ai rencontré sur les Bikingmans, une personne en or qui est venu monter la Pierre st Martin avec moi ! (je suis super content qu’il soit là car ce n’est vraiment pas une montée facile. Mais avant la montée c’est ravito ! Deux bons sandwichs pour rejoindre l’arrivée. En repartant direction le col on croise Jana qui arrive dans le village. Décidément elle ne lâche rien !

KM 1481 – Sommet du col, après une belle montée plaisir à discuter avec Christophe, on profite d’un soleil de fin de journée magnifique. David nous attend en haut pour nous encourager, ça fait encore plaisir ! On s’envoit dans une descente à grande vitesse en profitant des dernières lueurs du soleil.

KM 1504 – Nous nous sommes séparés avec Christophe, je me lance dans une petite montée vers Larrau, j’ai réussi à creuser de l’écart avec Jana, ça fait du bien et j’attaque la nuit en pleine forme et surtout le dernier col, Bagargui (connu pour ces pourcentages élevés)

KM 1520 – Les derniers kilomètres du col de Bagargui, il est aux alentours des 21h, les coups de fil se succèdent, ma sœur, ma copine, ma cousine, ma mère, des amis, cela est très efficace, ça me distrait. Il me reste maintenant moins de 100km.

Km 1556 – St Jean pied de port, je commence à sentir la fatigue, je profite de ce passage pour chercher un bar ouvert pour boire un café, je trouve seulement un bar qui est en train de fermer. Je demande un café, la machine est nettoyer pour le lendemain, pour un coca les bouteilles sont consignées. Je négocie et arrive à avoir quand même un coca ! C’est une victoire en soi. Je repars, fait 100 mètres et tombe sur 3 distributeurs automatiques, je prend du sucre et du plaisir, m&m’s, bonbons juste de quoi faire les 50 derniers km.

KM 1574 – Nationale direction Louhossa, vent de dos, faux plat descendant j’ai l’impression de voler sur le bitume, je regarde le compteur… 26km/h, pas tant que ça finalement…

KM 1593 – Je traverse Espelette, à la sortie de la ville : Grande surprise, ma sœur et Emilie m’attendent sur le bord de la route avec ma voiture (il est au moins 2h du matin) Je ne comprends pas vraiment comment gérer la situation en fait, elles sont là en pleine forme, moi je suis surpris et on peut dire fatigué… Il me reste 25km à faire et c’est compliqué. Le fan club me suit avec la golf, arf ce n’est pas évidant, je suis content mais en galère. Bon cela m’occupe le cerveau aussi, il ne me reste plus que quelques km. Les derniers km avant St jean de Luz, mon itinéraire approximatif me trahit une dernière fois en me faisant passer par un raidar très très solide mais bon c’est plus très grave, l’arrivée est en vue.

KM 1616 – C’est l’arrivée, corniche de St Jean de Luz, j’aperçois la caravane Fastclub avec un petit groupe de personne ! Ca y est, je suis arrivé, ça fait 4 jours et 21h que je suis parti. Je viens de faire la traversée des Pyrénées aller retour. J’embrasse ma famille, mon père arrive en vélo, il m’attendait à un rondpoint où je ne suis pas passé, il est quand même là. Clément a aussi fait le déplacement. J’ai du mal à aligner 2 phrases, je suis en train de switcher entre parler anglais avec l’organisation, français avec mes proches, excité et fatigué à la fois. Je m’aperçois qu’il est compliqué de comprendre que la course est terminée, qu’on a réussi. Je fini cinquième de la course, c’est une très bonne place pour moi. Il m’est compliqué de sauter de joie, mes émotions sont je pense altérées par la fatigue ou même l’épuisement ? Pour revenir, à l’arrivée, on fait quelques photos à l’arrivée et on file à l’appartement loué pour l’occasion par ma sœur. C’est parti pour une bonne douche suivie de gâteaux basques, charcuterie, fromage… Histoire de reprendre un peu de force. L’excitation dans le même temps est toujours là aussi.

Pour faire le bilan,

Je me suis inscrit sur cette course pour continuer dans mon parcours en ultra distance, je l’avais sélectionné pour la difficulté du parcours, son niveau de concurrence et l’organisation iconique dans le monde de l’ultra.

  • La difficulté était bien présente, on peut parler du parcours dans sa réalisation mais aussi dans sa création. Dans la création je paie une fois de plus un manque de précision sur ma map. Pas de grosse erreur mais des choix non payant. Mon premier « mauvais » choix a été de passer la frontière juste après le cp1 par le col d’Ibaneta, globalement je perds 1h30 sur Julien Ruissard (qui finira 4ieme). Le deuxième choix optimiste a été de passer par une belle section Gravel juste avant le Cp3, une option prise par je dirait 30% des concurrents, je laisse énormément d énergie à pousser mon vélo pendant trop longtemps (je suis très heureux d’avoir passer cette section en plein jour!) Pour le dénivelé et la longueur de la course tout a été parfait. L’entrainement était là, le retour avec les grands cols et longues descentes était comme prévu. Le fait de rouler sur des routes que je connaissais m’a énormément aidé, assez rapidement sur le retour j’étais en terre connu et c’est rassurant. J’ai réussi quand même à découvrir des cols et passage incroyable le long de la course.
  • Le niveau de concurrence était bien là aussi, la liste des concurrents avec très peu de Français. Quelques grands non mais surtout un niveau globalement haut. En même temps la barrière horaire pour être finisher était serré, nous étions environ 150 au départ pour 62 classé à l’arrivée. J’ai trouvé ce que je cherchais.
  • L’organisation iconique ? Oui complément, même si ceux ne sont plus Mike ou Anna, l’esprit perdure, c’était la première fois que je participais à une course avec une organisation étrangère. C’est une affaire qui roule, aucun suspense, beaucoup de papier et dossier en amont, pas de souci sur les portions imposées. Un seul message durant toute la course pour des travaux sur un pont avec modification de parcours, tout est carré. Question infrastructure c’est limité et on les comprends ça nous a permis de leur prêter une caravane pour l’arrivée ! Apparemment la soirée des finisher était bien (je n’y suis pas allé)

La où je suis très satisfait de ma course et sur l’augmentation de la distance totale et le nombre de nuit. Petit à petit je m’améliore dans mon évolution en ultra distance. Je trouve pas mal de points à améliorer et le résultat m’oblige à continuer dans cette discipline. Je prends beaucoup de plaisir sur ces courses, les nuits entières à pédaler, les endroits improbables pour dormir, les histoires à raconter. Les statistiques difficilement imaginable il y a quelques années. Se dire plusieurs fois durant la course : c’est bon il reste plus que 1000, c’est bon il ne reste plus que 500, je vais pousser… Je ne dirai pas qu’il y a une déconnection car le soutient sur les réseaux est plus qu’important mais je dirai plutôt que le temps s’arrête totalement pendant la durée de la course. Mentalement j’ai franchi un cap sur cette course, physiquement je suis prêt aussi à faire plus long, ce sont deux choses très encourageantes pour le futur.

Le futur justement ou je compte bien continuer à progresser pour allonger les courses pour arriver confiant sur les épreuves les plus célèbres de l’ultra.

Le strava : https://www.strava.com/athletes/989335

Instagram : https://www.instagram.com/captain.max_____fastclub.cc/?hl=fr

11 thoughts on “La Transpyrénée TPRn02 de Max

    • Salut Jérémy, il faut compter largement entre 30 et 40 euros par jours dans les boulangerie, sandwicherie et magasin. A cela tu rajoutes les barres que tu as pris dans ta sacoche et sachet a mettre dans tes bidons. On pense que le vélo ne coute pas cher mais une journée te revient je pense quasiment à 50 euros.

  • Très beau compte rendu Max. Surtout qu’il commence à -13000kms, j’étais déjà fatigué 😁. Moi j’ai du mal a laissé mon vélo devant un magasin ou restaurant. Comment tu fais toi? Est ce que tu l’attache avec un antivol ?

    • Et oui une course d’ultra ne commence pas le jour même ! Pour les restaurants ou magasin je laisse mon vélo devant la vitrine et j’essai de le garder à vue. J’ai jamais eu de souci mais il faut dire qu’on est souvent dans des petits villages.

  • Chaussette Légère says:

    Savoir gérer physiquement et émotionnellement les hauts et les bas (et quand on fait la traversée A/R des Pyrénées, il y en a !!!) dans ce genre d’épreuve, c’est très fort. Un grand bravo et merci pour ton récit.

  • Tu enfiles les Km à vélo comme d’autres enfilent des perles et c’est pas facile d’enfiler des perles quand tu es presbyte.
    Entre la moustache et les bananes tu as quelques ressemblances avec Mario Bros, mais la comparaison s’arrête là car lui est en kart.
    Je n’ai plus l’âge de faire autant que toi, mais tu m’as motivé pour dépasser mes limites km et passer les 1000 bornes sans carte prioritaire mais avec la carte crevaison qui fait partie du jeu dans le bikepacking. Bravo pour ce que tu réalises et merci coach.

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