Le Bikingman 555 Vercors de Captain Max

Le rendez-vous avait été pris en Corse, Axel Carion m’avait dit « tu fais quoi le dernier weekend de juillet ? On va faire un Bikingman Gravel et ça devrait te plaire !»  Honnêtement il ne m’en faut pas plus pour me motiver, j’ai mon vélo de gravel depuis un an et je voulais le tester (et me tester) sur du gravel longue distance !

Avec le club le programme était parfait ! JUJU Marty, George, Richard et Christophe prévu au départ ! Une grosse partie de rigolade en prévision. Manque de pot pour l’équipe du Sud-Ouest au dernier moment George et Juju ont déclaré forfait, je me suis retrouvé à devoir faire les 9h de route tout seul comme un grand ! Heureusement que George se sentant coupable de ne pas venir (Covid) a demandé à sa chère et tendre Nathalie de me prêter une voiture qui roule impeccable et que j’ai récupéré mon intendant (mon père) à Avignon pour les 3 dernières heures de route et pour le weekend !! 

Revenons au vélo, changer de vélo entre celui de route et de gravel change aussi la position, j’ai dû vraiment étudier les réglages et changer quelques pièces chez Supervelo afin d’être sûr de partir rassuré pour les 500km ! Il s’agit de ne pas se flinguer un genou. La semaine avant j’étais parti le tester sur un 200 km et tout c’était bien passé ! Ça ne va pas très vite mais le vélo garde un très bon rythme ! 

On arrive au détails du Vercors ! Sur le papier c’est 500 km, 12000 mètres D+ avec 20% de Gravel… Heureusement que l’équipe Bikingman avait fait une vidéo de la reconnaissance avec des parties compliquées en Gravel car sinon je serai parti avec mon vélo de route en disant « c’est bon il y a que 20% de chemin » ! Sur les conseils d’Axel Carion dans la vidéo je choisi des pneus en 700×40 des WTB Byway, ils ont une bande de roulement slick sur le centre, ça me permettra d’avoir un peu de rendement sur la route et les crampons sur le côté m’assureront du grip dans les virages en gravel ! (Première surprise lorsque je les monte, je suis obligé de mettre deux doses de préventif car ils perdent de la pression…affaire à suivre)

Pour le reste de l’équipement c’est une sacoche Miss grappe sur le top tube, une mini sacoche de selle, une paire de lampes Exposure, un gps garmin avec sa batterie supplémentaire, un multi tools, une chambre à air, un Kway, un couteau et des couvertures de survie ! Avec ça je suis prêt ! 

On arrive à l’heure de l’enregistrement et du briefing, c’est très sympa de retrouver les copains sur place, on se sent en famille (et en plus il y a du café Fastclub)! Pour cette première sur ce format là nous ne sommes qu’une quinzaine au départ. 2h avant le départ éclate un bel orage de montagne, ça ne vas pas être la même course que prévue, on se réfugie tous dans la salle de l’office du tourisme et là… On peut sentir la tension de tous les participants, on sait tous dans quoi on s’embarque et celle belle pluie qui mouille vraiment n’est absolument pas rassurante, la belle balade prévu se transforme en une belle galère…(Surtout avec ma bande de roulement slick des pneus!) Axel pose une question pendant le briefing « qui ne pense pas finir ? » Pas une main ne se lève ! C’est du sérieux la !

La pluie s’arrête plus ou moins et on prend le départ ! Les kway sont de sortie, on roule jusqu’à la sortie de Villard de Lans derrière la voiture d’organisation et on s’engage directement dans un col ! 

Je pars dans les premières positions du groupe et dès que cela monte je prends un rythme soutenu (mon point fort n’est pas sur les premiers km habituellement du coup j’essaie de m’améliorer en partant plus vite) Assez rapidement je m’aperçois que les autres partent plus en gestion car lorsque je me retourne il n’y a plus personne ! J’arrive au sommet du premier col par un peu de gravel sur la fin, c’est magnifique, je suis sur un plateau brumeux, j’admire le paysage en roulant ! Je pars dans la descente à fond sur un chemin de 4X4 je me fais déjà quelques frayeurs ahah trop d’attaque ! J’arrive en bas, je reprends la route et enchaine toujours sur un bon rythme. C’est plutôt route à ce moment-là, il s’est arrêté de pleuvoir, je passe dans des endroits magnifiques, un col raide aussi. Je croise l’équipe de l’organisation, on échange 4 mots, Didier me dit, pas mal t’as un peu d’avance ! 

J’enchaine sur la descente toujours remonté pour faire une belle course sur un bon rythme, ça remonte, on repasse sur du gravel, on passe ensuite sur du gravel un peu plus engagé et ça fini par un GR bien raide en descente !! (Heureusement pas très long) Je loupe un croisement en bas de la descente, je remonte à pied et reprends la trace rapidement. J’arrive en bas, on croise une nationale, je sens le vélo un peu mou sur l’arrière… C’est le drame, crevaison roue arrière au kilomètre 100. Je m’arrête et regarde, c’est une épine qui s’est plantée dans le flanc du pneu, aucun souci j’ai mes 2 doses de préventif ! Je mets le trou en bas, recommence à gonfler pour y faire passer du liquide et ainsi colmater… Pff foutaise, ça ne fonctionne pas. Je démonte la roue pour m’y prendre mieux. Pareil, bon, j’ai une chambre à air de secours, je l’installe dans le pneu plein de liquide. A ce moment la Damien et Florent me passent en me demandant chacun à leur tour si tout va bien et si j’ai besoin d’un coup de main (c’est ça aussi l’ultradistance !) Je gonfle, enlève la pompe… Surprise, l’obus de ma chambre reste dans la pompe, je le revisse dans la valve et recommence, pareil ! Bon ça commence à faire un moment que je suis là, je m’applique (je serre mon obus dans la valve à la main car je n’ai pas de pince !) et je reprends la route ! 

Rapidement je reprends Florent, on discute un peu, il me dit qu’il a le genou douloureux et qu’il fera le point au CP (250 km), je continue ma monté car nous sommes dans un col, une fois au sommet de la route on continue l’escalade de la montagne par les chemins, je croise Bébert qui m’encourage, ça fait toujours plaisir ! J’arrive sur des portions très raides sur la roue arrière de Damien, c’est tellement raide qu’on pousse les vélos à ce moment-là, on en profite pour discuter ! Il me promet une chambre à air si je re-crève ! On discute expérience, braquet de vélo, c’est très cool ! Je m’échappe sur la fin de montée (je compte bien reprendre de l’avance au cas où il m’arrive une autre galère) Je bascule dans une magnifique descente que je prends à fond ! (Les pneus en 40 sont très rassurants dans les virages) arrivée en bas km 120 j’avais repéré une ville ravito, je m’engouffre dans le premier bar que je croise, je commande un coca et pose mes 2 gourdes sur le comptoir avec un billet de 5 euros, je ressors des toilettes, le coca est servi sans glaçon, les gourdes sont pleines et le paiement a été fait ! Je m’envoie le coca cul sec et reprends la route ! 

Je prends à ce moment-là le col de la machine, je croise l’équipe média, on blague, ils prennent plein de photos, vraiment à chaque fois ça fait plaisir de voir des personnes qu’on connait ! Dans la montée j’en profite pour appeler Clement (copain du club) pour faire le point sur les écarts ! Je n’ai pas beaucoup d’avance à ce moment-là. Les km s’enchainent bien, plutôt sur route à ce moment-là, j’arrive au km 170, j’ai noté un bar restaurant « la passerelle «  ou je dois m’arrêter remplir mes gourdes et prendre des forces avant la nuit, je ne le vois pas en traversant le village de St Martin le Colonel… Jean Marc et Karine m’appellent pour prendre des nouvelles, je leur raconte mes histoires de crevaison et que je n’ai plus de chambre de secours… Karine me dit pas de souci, je vais mettre le pain des voyageurs devant la fenêtre ça te portera bonheur ! Vue qu’elle est corse je ne discute pas… J’arrive à Oriol en Vercors et là, je vois un tout petit panneau à 50 mètres, «La passerelle Snack Bar»  !!! J’y jette le vélo, commande un café et un coca, j’en profite pour raconter des blagues, je suis tellement content de ne pas l’avoir raté ! 

C’est reparti et je plonge dans la nuit, les KM se passent sans souci, je reprends de l’avance doucement, tout va bien. J’arrive au Check Point ! KM 250, j’en profite pour me faire 2 cafés Fastclub, ma salade de pâte en sachet zip, banane, bonbon la totale ! Lorsque je repars je ne sais pas encore dans quelle galère je vais tomber ! 

3 kilomètres après le point de contrôle j’arrive sur le bord d’une grange, le chemin est complément recouvert par la végétation et c’est un mur à monter ! Je fais ce que je peux, c’est des raides, c’est quasi de l’escalade en portant le vélo ! J’arrive au sommet, je suis le gps, je retrouve une route ! Quelques minutes plus tard, j’arrive sur une maison qui me dit quelque chose, un pont après que je ne reconnais pas et là… La grange de toute à l’heure ! Je viens de faire une boucle sans ne m’en rendre compte ! C’est le bordel. Je regarde plus précisément mon gps (il est 3h ou 4h du matin) et je reprends la montée dans les ronces. L’organisation m’appelle «Max qu’est ce que tu fais !!!, t’es hors trace ! » Je change de trace sur mon gps (j’utilise un doublon de sécurité que j’avais préparé, je me dis que j’ai une erreur dans le premier) je continue et aperçois des lumières derrière moi dans la pampa, c’est Clément. Je trouve enfin le chemin et reprends la route ! La boucle supplémentaire m’a couté 5,5km 270m de dénivelé et 38 minutes…

David des Race Angels me rappelle et je donne un tuyau pour trouver le chemin mais finalement le tronçon sera supprimé. Il me dit que les deux derrière moi galère pas mal aussi ! (Ce n’est pas plus mal, je reprends mon avance perdu). Je roule toujours en pleine nuit, je regarde derrière moi car il me semble avoir aperçu de la lumière et je me prends le talus ! Aller je finis par terre mais rien de grave je repars, les parties Gravel sont beaucoup plus régulières à ce moment la, je rencontre de jolis patous, quelques petites parties du parcours ne sont pas évidentes, je pousse pas mal mon vélo. 

Petit à petit le jour se lève et je suis dans une longue montée avec une vue incroyable sur le Mont Aiguille, le col se finit en Gravel, il est pas loin de 8h, j’attends les prochains villages avec impatience pour prendre un petit déjeuné ! Je passe devant une auberge « La grange aux loups » il est écrit sonnez et avancez vous. C’est très très mignon, des petites tables, des fleurs, on est chez les hippies ! Je commande un café, il me répond expresso ou cafetière ! Je préfère largement le café cafetière, il m’en sert un bol (de la taille d’un saladier, il a compris que j’en ai besoin !) et me laisse la carafe sur la table ! Ça fait partie des moments intemporels en pleine course. 

La course continue, les portions gravel sont régulières et très physiques, il me reste encore 2 cols solides cols de 20km, arrivé au bas du premier je trouve une boulangerie, je me ravitaille largement et rapidement. Quelques km plus loin ma cousine et mon cousin m’encourage sur le bord de la route ! Je m’arrête leur faire un bonjour et continue, la montée est très dure, les nombreuses pierres font des chocs dans la selle et avec les km passés ça commence à faire mal, la danseuse est impossible car sinon je patine ! 

S’en suis de long km sur des faibles vitesses, je m’arrête chez des gens pour demander de l’eau, je roule, je roule, les jambes n’ont plus beaucoup d’énergie mais ça suffit pour avancer ! Dernier col, il reste 20km de descente après, c’est gagné je m’en rends de plus en plus compte. La descente… pas un centimètre de terre, si je lache les freins je me fais secouer, si je freine je me fais secouer, une galère qui m’achève bien sûr. Je suis même obligé de m’arrêter car j’ai l’impression de m’être cassé un os de la main !

L’équipe de tournage me rejoint, sur les derniers km, on filme, ça fait plaisir l’arrivée est proche. A l’entrée de Villard de Lans m’attendent en vélo ma cousine, mon cousin et Bébert qui a trouvé un vélo ! On fait le dernier km ensemble et on rentre dans Villard. 

La ville s’est levée des tables des restaurants, le speaker convie tout le monde à m’applaudir, c’est incroyable, avec la fatigue je ne me rends pas bien compte, j’attrape mon vélo et le soulève pour faire une arrivée comme Philipe Gilbert ! (Quand j’y repense c’était dingue !!!)

Ça y est j’ai fini la course en 29h38 ! Je me prête aux jeux des photographes avec beaucoup de plaisir ! J’ai remporté la course !! Et il faut dire l’ambiance de l’arrivée était vraiment incroyable et inattendue !!! Merci Villard !!!

Si je dois faire un résumé, les 20% de Gravel ont représenté au moins 50% du temps, je m’attendais à une épreuve gentille de 500km sur route et pas du tout, la difficultés venait du dénivelé et du Gravel. C’est clairement une épreuve Gravel qui mérite son appellation, l’an prochain si je reviens je prendrai 1 chambre à air de plus et surement des pneus en 700×45 !!! Cette visite express du Vercors était incroyable et le fait de partager le circuit entre les chemins et route permet de vraiment profiter des paysages. 

Merci le Vercors, Merci le Bikingman, Merci pour les encouragements et félicitations à distance et Merci à ceux qui étaient présent. Merci aussi à Emilie pour sa patience au téléphone ! Bravo à Christophe et Richard aussi !!!

La sortie sur Strava : https://www.strava.com/activities/7554677013

2 thoughts on “Le Bikingman 555 Vercors de Captain Max

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You may use these HTML tags and attributes:

<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>